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Les sinistrés, habitant les chalets du site Derriche implanté à la périphérie de la ville de Boumerdès, ont vécu la matinée de ce jeudi dans la terreur. Et pour cause, jeudi, dès 8 heures du matin, plusieurs d’entre eux auraient pu être emportés par un torrent d’eau et de boue déversées non pas par la nature mais par l’homme.
En effet la conduite d’eau, d’un diamètre d’environ 2 mètres qui achemine l’eau du barrage de Taksebt (w. de Tizi-Ouzou) vers la station de Boudouaou avant son pompage vers la capitale qui est, rappelons-le, en cours d’essai, s’est cassée pour déverser les milliers de mètres cubes d’eau par seconde en amont des habitations en préfabriqué des sinistrés du séisme du 21 mai 2003. Dans la panique qui s’en était suivie et parce que c’était le numéro de téléphone qui lui est venu à l’esprit, vers 9 heures M. Salhi syndicaliste du Cnapest nous a lancé un appel de détresse et nous demandait d’alerter les autorités. Fort heureusement la direction de la Sûreté de la wilaya était déjà au courant de la catastrophe qui s’annonçait.
Elle avait par conséquent alerté les sapeurs-pompiers de la ville et avait déjà dépêché des officiers sur place. Les eaux se sont déversées effectivement sur une partie du site inondant une soixantaine de logis. La furie des eaux était, selon les habitants, d’une telle force que certains occupants n’ont eu la vie sauve qu’après avoir grimpé sur les toits de leurs chalets. Effectivement, la force destructrice du torrent se vérifie par les deux voitures emportées sur plusieurs dizaines de mètres avant d’être en partie enterrées sous la boue. Plusieurs chalets ont été partiellement ensevelis sous la terre et les gravats, les rues ont été éventrées.
Heureusement un agent de sécurité avait repris son sang-froid pour aller, à quelques centaines de mètres des chalets, ouvrir la vanne de vidange. Ce qui a diminué la quantité de l’eau qui passe par les chalets. Sans cet acte, le bilan de la catastrophe aurait été dramatique. A notre arrivée, les sapeurs-pompiers évacuaient une femme enceinte. La malheureuse qui habitait l’un des premiers chalets qui faisaient face à l’eau en furie, a fort heureusement été aidée à grimper sur le toit d’un chalet ; «pourtant la fuite avait commencé la veille, vers 17 heures et aucun responsable ne s’est inquiété» accusent les sinistrés qui ont tout perdu. Selon ce qui nous a été dit, cette conduite a cédé complètement après une légère secousse tellurique enregistrée à l’aube de jeudi.
Par la suite le secrétaire général de la wilaya, le P/APC et la chef de la daïra de Boumerdès sitôt informés ont accouru pour constater les dégâts. Il y a lieu de rappeler que les habitants de ces lieux ne sont pas à leur première déconvenue causée par le chantier de cette conduite qui passe au milieu de ce site. Il y a quelques mois, les engins de l’entreprise canadienne chargée des travaux ont causé des dégâts au site donnant lieu à une journée de protestation des habitants.
Nous avions soulevé, à l’époque, le problème du choix de ce terrain pour implanter ces habitations alors que les études techniques du projet de Taksebt étaient, a priori, connues bien avant le séisme de 2003. Seulement cette fois ci, nous l’avons constaté sur les lieux, les femmes et les enfants ont été terrorisés et traumatisés et les familles ont subi des pertes importantes. Cela aurait pu tourner au drame. Vers la mi-journée, le wali de Boumerdès et le commandant du secteur militaire ont effectué une visite sur les lieux.
Le premier responsable de la région s’est engagé, selon les victimes, à délocaliser ce site situé désormais dans une zone à risques. Par ailleurs, les responsables de la société canadienne Lavalin se sont également manifestés. Lors d’une réunion tenue au siège de la daïra, l’entreprise canadienne a promis, selon M. Salhi, de réparer les dégâts, d’ailleurs, les travaux ont déjà commencé, et à indemniser les victimes.
Abachi L.
Le Soir d'Algérie, édition du 05 Janvier 2008.
Les sinistrés, habitant les chalets du site Derriche implanté à la périphérie de la ville de Boumerdès, ont vécu la matinée de ce jeudi dans la terreur. Et pour cause, jeudi, dès 8 heures du matin, plusieurs d’entre eux auraient pu être emportés par un torrent d’eau et de boue déversées non pas par la nature mais par l’homme.
En effet la conduite d’eau, d’un diamètre d’environ 2 mètres qui achemine l’eau du barrage de Taksebt (w. de Tizi-Ouzou) vers la station de Boudouaou avant son pompage vers la capitale qui est, rappelons-le, en cours d’essai, s’est cassée pour déverser les milliers de mètres cubes d’eau par seconde en amont des habitations en préfabriqué des sinistrés du séisme du 21 mai 2003. Dans la panique qui s’en était suivie et parce que c’était le numéro de téléphone qui lui est venu à l’esprit, vers 9 heures M. Salhi syndicaliste du Cnapest nous a lancé un appel de détresse et nous demandait d’alerter les autorités. Fort heureusement la direction de la Sûreté de la wilaya était déjà au courant de la catastrophe qui s’annonçait.
Elle avait par conséquent alerté les sapeurs-pompiers de la ville et avait déjà dépêché des officiers sur place. Les eaux se sont déversées effectivement sur une partie du site inondant une soixantaine de logis. La furie des eaux était, selon les habitants, d’une telle force que certains occupants n’ont eu la vie sauve qu’après avoir grimpé sur les toits de leurs chalets. Effectivement, la force destructrice du torrent se vérifie par les deux voitures emportées sur plusieurs dizaines de mètres avant d’être en partie enterrées sous la boue. Plusieurs chalets ont été partiellement ensevelis sous la terre et les gravats, les rues ont été éventrées.
Heureusement un agent de sécurité avait repris son sang-froid pour aller, à quelques centaines de mètres des chalets, ouvrir la vanne de vidange. Ce qui a diminué la quantité de l’eau qui passe par les chalets. Sans cet acte, le bilan de la catastrophe aurait été dramatique. A notre arrivée, les sapeurs-pompiers évacuaient une femme enceinte. La malheureuse qui habitait l’un des premiers chalets qui faisaient face à l’eau en furie, a fort heureusement été aidée à grimper sur le toit d’un chalet ; «pourtant la fuite avait commencé la veille, vers 17 heures et aucun responsable ne s’est inquiété» accusent les sinistrés qui ont tout perdu. Selon ce qui nous a été dit, cette conduite a cédé complètement après une légère secousse tellurique enregistrée à l’aube de jeudi.
Par la suite le secrétaire général de la wilaya, le P/APC et la chef de la daïra de Boumerdès sitôt informés ont accouru pour constater les dégâts. Il y a lieu de rappeler que les habitants de ces lieux ne sont pas à leur première déconvenue causée par le chantier de cette conduite qui passe au milieu de ce site. Il y a quelques mois, les engins de l’entreprise canadienne chargée des travaux ont causé des dégâts au site donnant lieu à une journée de protestation des habitants.
Nous avions soulevé, à l’époque, le problème du choix de ce terrain pour implanter ces habitations alors que les études techniques du projet de Taksebt étaient, a priori, connues bien avant le séisme de 2003. Seulement cette fois ci, nous l’avons constaté sur les lieux, les femmes et les enfants ont été terrorisés et traumatisés et les familles ont subi des pertes importantes. Cela aurait pu tourner au drame. Vers la mi-journée, le wali de Boumerdès et le commandant du secteur militaire ont effectué une visite sur les lieux.
Le premier responsable de la région s’est engagé, selon les victimes, à délocaliser ce site situé désormais dans une zone à risques. Par ailleurs, les responsables de la société canadienne Lavalin se sont également manifestés. Lors d’une réunion tenue au siège de la daïra, l’entreprise canadienne a promis, selon M. Salhi, de réparer les dégâts, d’ailleurs, les travaux ont déjà commencé, et à indemniser les victimes.
Abachi L.
Le Soir d'Algérie, édition du 05 Janvier 2008.
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