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Emigrés dans leur propre pays.

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  • Emigrés dans leur propre pays.

    Les billets d’avion gratuits destinés aux étudiants du Sud à Alger, n’ont concerné qu’une partie infime de cette catégorie.

    «Je rejoins mes parents une fois par an.» Pendant les vacances d’été. La nostalgie se lit sur le visage de Anouar, étudiant en 3e année de sciences politiques et résidant à la cité universitaire Taleb-Abderrahmane à Ben Aknoun, la plus ancienne de la capitale. S’avérant exiguë durant l’année universitaire, cette cité ressemble plus à un désert pendant les vacances ou les fêtes de l’Aïd. Le cas de Anouar en est l’illustration. Il souffre en silence.
    Et l’éloignement de sa famille le hante sans cesse. Les mots tombent sur sa peau comme une braise. Etudes obligent, Anouar traverse des centaines de kilomètres de désert pour regagner l’université d’Alger.


    «Un rêve d’enfant», a-t-il avoué. Entre des études d’un rang élevé et le rapprochement familial, ce jeune Targui devait faire un choix. «Le mauvais, malheureusement!» Il tombe de Charybde en Scylla. Le déchirement psychologique? Il le vit au quotidien. «J’ai raté des fêtes de mariage de mes proches, des funérailles...», confie notre vis-à-vis. La discussion va bon train.
    Quelques minutes s’écoulent et un long silence s’installe dans sa chambre où sont entreposés une vieille casserole et quelques segments d’un livre d’El Moutannabi difficilement déchiffrables...une chaise et des draps ayant perdu de leur éclat. «Je vis comme un prisonnier ces jours-ci», a-t-il avoué.
    Donnant l’impression de se réveiller d’un sommeil hypnotique, Anouar poursuit la discussion. Péniblement. Il parle à demi-mot, car les mots lui échappent. «Passer les fêtes religieuses de l’Aïd El Fitr et l’Aïd El Adha cloîtré entre quatre murs, ça suffit pour comprendre mes souffrances», raconte ce jeune de Ouargla. Issu d’une famille pauvre, Anouar peine à résister aux dépenses quotidiennes. Il n’appelle chez lui qu’occasionnellement.


    «Le temps d’avoir les nouvelles de mes parents, mes frères et soeurs», a-t-il poursuivi. «Je n’ai pas d’argent pour prendre mon bain», enchaîne l’étudiant. En pleurs, il ronge son frein. Pas un mot de plus. C’est la partie visible d’un iceberg que se partagent quelque milliers d’étudiants subissant le même sort. Tragique. Selon les chiffres rendus publics l’année dernière, 1792 billets d’avion ont été délivrés à ces étudiants.


    Dans ce cadre, une participation conjointe représente l’apport des ministères de la Solidarité nationale et de l’Enseignement supérieur. «J’ai frappé à plusieurs portes, mes doléances sont demeurées vaines», se désole Amina, splendide jeune étudiante native d’Adrar. Son sort est identique à celui d’Anouar. Rencontrée devant la cité des jeunes filles à Dély Ibrahim, cette fille, la gorge nouée et les larmes aux yeux, révèle des vérités.
    Graves. Les billets d’avion, bisannuels, destinés à des étudiants du Sud aux fins de rejoindre leurs familles? Amina ne semble pas comprendre ce langage. «Ce ne sont que des promesses», a-t-elle laissé entendre.
    Et d’insister que «ces billets ont concerné une minorité d’étudiants. Pas nous!» Qui sont ces «nous»? «Des étudiants nécessiteux. Des zaoualia qui devraient bénéficier de ces fameux billets», a précisé cette étudiante orpheline de père et de mère.


    Sa copine, Manel, en quatrième année de sciences commerciales, a juré par tous les saints qu’«elle n’a appris la nouvelle de cette distribution que cette année. Ma dernière à la fac». Ont-elles rejoint leurs familles durant la fête de l’Aïd? Elles préfèrent ne pas en parler. L’ambiance familiale leur manque terriblement. «Je suis émigrée dans mon propre pays», a poursuivi Amina. La blessure qu’a causée cet éloignement se rouvre à chaque fois qu’elle appelle ses trois petits frères.

    Tous des collégiens qui vivent chez leur oncle dans les fins fonds du désert. Ces angelots souffrent de leur côté. La «tristesse» est partagée.
    Des pleurs...encore des pleurs. «Heureusement, je ne suis pas la seule à manquer à sa famille une année durant. Si ce n’est plus. Car, certaines de mes copines, crise sociale oblige, travaillent dans des pizzerias, des restaurants...durant l’été. C’est terrible...», regrette Amina. Elle est livrée à elle-même. Point de repères. Tel un slogan, cette Targuie regrette son choix en disant: «Ah! si jeunesse savait...»


    Nonobstant tout cela, cet «exode» vers la capitale est un passage inévitable. On le vit, d’ailleurs, à travers les quatre coins de la planète bleue. Quand ce ne sont pas les études, c’est le travail qui vous appelle. «Avec le diplôme que je prépare, une licence en enseignement secondaire, mes chances de travailler dans le Sud sont infimes», a précisé Zouhir, un autre étudiant «malheureux». Pris entre le marteau et l’enclume, ces jeunes ne savent plus à quel saint se vouer.

    Fouad IRNATENE
    L'Expression du 06 Janvier 2008.
    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

  • #2
    Excuse moi de te dire que Tu est a l'ouest frenchtouch pour avoir été étudiant en France je peut te dire que tu ne peut comparer la situation des étudiants en France a celle des étudiants Algériens sa n'a rien a voir....
    La calomnie est une guêpe qui vous importune et contre laquelle il ne faut faire aucun mouvement

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    • #3
      Je ne vois absolument pas le rapport avec Rachida Dati ...

      La situation de nombreux étudiants algériens est malheureusement précaire.
      L'arrachement de ces élèves à leur famille vivant à des centaines de kilomètres, qui vivent dans une chambre universitaire minuscule, avec une bourse que j'imagine faible, ne peut que rendre ces étudiants malheureux.
      L'initiative de leur octroyer des billets d'avions afin qu'ils puissent rejoindre leur famille le temps des vacances ou des fêtes est une excellent idée, mais ne semble pour l'instant être qu'une promesse.

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      • #4
        Salut frenchtouch, juste pour dire, que nous devons faire ce qui est de mieux pour nos etudiants, meme si ailleur c'est pareil ou pire, nous devons nous consacrer pour les notres on essayant d'ameliorer leur quotidiens. Merci tout de meme pour la comparaison, c'est très utile de s'inspirer du monde exterieur..

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        • #5
          Rachida Dati etait etudiante le jour et aide soignante la nuit. Ca ne lui a pas empeche de faire l'ecole nationale de la Magistrature et d'etre aujourd'hui garde des sceaux. Et cecui en France...

          elle s'est faite de faux diplomes

          meme pas la peine d'en parler,c'est une honte....

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          • #6
            Les billets d’avion gratuits destinés aux étudiants du Sud à Alger, n’ont concerné qu’une partie infime de cette catégorie.


            cela veut dire que les autres billets ont été volés?
            « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT

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            • #7
              Ce genre d'articles me donne mal au coeur.
              Et pourtant, ça n'empèche pas les braves étudiants du Sud d'avoir de bons résultats en général.

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              • #8
                pas de probleme on se comprend frenchtouch..la solution est de creer une université de qualité dans le sud algerien..près des personnes qui n'ont pas envie de faire un trop gros deplacement.

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                • #9
                  Et la générosité des gens du nord qui laissent nos frères du sud passer l'Aid seuls?
                  L'état n'est pas le bon dieu et ne peut tout faire, la société civile et la solidarité populaire peuvent grandement remédier á certains manquements de l'état.
                  Et les autres étudiants, ne s'en soucient ils pas.
                  Je voudrais bien voir un algérois passer l'Aid seul á In Salah.

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                  • #10
                    Bonsoir,

                    Très bonne remarque Avrid, Oui, où est l'hospitalité des Algérois, de leurs camarades étudiants ? Des étudiants du nord ne passeront jamais des fêtes tout seuls dans le Sud !

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