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Pour Air France, la reprise d'Alitalia n'est pas risquée

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  • Pour Air France, la reprise d'Alitalia n'est pas risquée

    LE MONDE | 07.01.08 | 13h29 •

    Le feuilleton de la privatisation d'Alitalia, la compagnie aérienne italienne publique, touche à sa fin. La période de huit semaines au cours de laquelle le groupe Air France-KLM entrera en discussions exclusives avec la compagnie transalpine devrait débuter dans les jours qui viennent.

    Ce n'est qu'à l'issue de ces négociations que le gouvernement italien donnera son feu vert définitif à la vente de tout ou partie des 49,9 % qu'il détient encore dans le capital du transporteur (Le Monde daté 30-31 décembre 2007). Une probable reprise qui n'ira pas sans difficultés pour Air France-KLM, car le groupe franco-néerlandais va devoir à la fois ménager les autorités italiennes tout en ne décevant pas ses actionnaires.

    Au siège d'Air France, on est convaincu de la pertinence de l'opération : Alitalia et Air France collaborent depuis plusieurs années sur les lignes entre la France et l'Italie, très rentables des deux côtés. Cela prouve qu'en Italie, il existe un marché important dès que l'on crée les conditions nécessaires. Alitalia a perdu pied en Italie avec des parts de marché inférieures aux 60 % à 70 % détenus traditionnellement par un opérateur historique sur son propre territoire. L'adossement à un transporteur européen est le seul moyen de retrouver le chemin de la croissance.

    La dimension politique et sociale du dossier de reprise d'Alitalia ne semble pas effrayer le tandem franco-néerlandais. Si la conflictualité est historiquement élevée chez Alitalia, Air France-KLM est convaincu de pouvoir nouer un "dialogue constructif avec les organisations syndicales d'Alitalia".

    Des syndicats qui sont, selon Air France, conscients qu'Alitalia n'a pas d'avenir sans un adossement. Reste à les convaincre qu'Air France ne veut pas faire d'Alitalia une petite compagnie régionale, mais au contraire lui permettre de "reconquérir ses parts naturelles de marché et de lui permettre à nouveau de se développer et de croître".

    Pour accroître ses chances, le plan de reprise présenté par Air France s'appuie en grande partie sur celui présenté à l'automne 2007 par Maurizio Prato, le président d'Alitalia. Un schéma qui prévoyait déjà une forte réduction d'activité sur l'aéroport de Milan-Malpensa au profit de Rome ainsi que la suppression de 2 000 emplois, un chiffre sur lequel Air France n'entend pas revenir. La querelle politique italienne est surtout, selon Air France, entre la Lombardie et Rome, les autres régions étant plutôt favorables à la solution française.

    PAS À N'IMPORTE QUEL PRIX

    De ce côté des Alpes, il n'y a pas d'inquiétudes syndicales majeures sur l'opération Alitalia. "Le succès de la reprise de KLM n'est plus à démontrer", dit-on au siège de la compagnie. En outre, Jean-Cyril Spinetta, le patron du transporteur franco-néerlandais, n'a jamais caché aux salariés d'Air France-KLM le fait qu'Alitalia, dans la perspective d'un mouvement de consolidation du secteur, avait vocation à être dans le groupe, mais pas à n'importe quel prix...

    Pour Gilles Roucolle, spécialiste du transport aérien chez le consultant Oliver Wyman, l'opération initiée par Air France-KLM est incontestablement bonne pour le tandem franco-néerlandais : "C'est une opération qui fait preuve d'une grande logique." Air France joue sur deux tableaux : sur un plan défensif d'abord, car si le transporteur français n'avait pas cherché reprendre Alitalia, il laissait la porte ouverte à l'allemand Lufthansa ou à British Airways ; enfin, cette stratégie est aussi offensive, car Air France continue à être leader de la consolidation du ciel européen.

    François Bostnavaron
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
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