En Algérie, la situation sécuritaire, préoccupante au plus haut point, du fait de la recrudescence des attentats kamikazes, a inspiré au ministère de l’Intérieur un appel à la vigilance des citoyens. On ne peut qu’applaudir à cette lucidité. Mais n’est-il pas paradoxal d’appeler à une vigilance citoyenne pendant que tout, par ailleurs, discours et démarche, concourt à asseoir la démobilisation ?
C’est, en effet, à ce même citoyen que la surcharge discursive officielle invite à croire à une paix revenue que l’appel à la vigilance est adressé. L’appel en question, qui ne saurait pour autant être contestable, sonne franchement une grave dichotomie entre l’attitude observée depuis 1999 à l’égard du terrorisme et cet éveil à l’impératif de mobilisation vigilante.
L’incohérence est d’autant plus flagrante que le pouvoir politique s’entête toujours dans son refus d’admettre une réalité sécuritaire des plus préoccupantes. Son discours convie encore à poursuivre sur la voie de la réconciliation nationale. Cette même réconciliation qui a dicté le désarmement des patriotes, ces citoyens qui ont pris sur eux, au péril de leurs vies, de défendre la République et ses fondements. Dès lors la démobilisation fut. Logiquement. D’autant que le pouvoir a entrepris en même temps d’aménager des espaces juridiques et politiques pour l’insertion des terroristes amnistiés. Et le flirt appuyé et prolongé avec l’islamisme n’a pas été pour tonifier la vigilance citoyenne. Bien au contraire.
Le moral ne pouvait qu’être à plat du moment que la République a été forcée à chérir ceux qui ont organisé et entrepris de la mettre à mal à travers la violence terroriste. Et cette épreuve de violence se poursuit encore à travers les meurtrières déflagrations kamikazes. Alger, pour ne citer que la capitale, se barricade par îlots entiers. La menace terroriste est donc bien réelle, pesante. Le discours officiel, cependant, rate de se mettre en phase avec cette réalité.
Fuite en avant ? À plus d’un égard. Même lorsque des officiels ont eu à réagir aux attentats kamikazes, ils se sont bien gardés de parler franchement de terrorisme. Il a été beaucoup plus de l’exposé des hypothèses sur le mode de déclenchement de l’explosion de l’engin de mort que de la violence en tant qu’acte terroriste. C’est ce même manque de courage ou de volonté politique qui a fait longtemps éviter, chez les officiels, l’évocation de la nature du terrorisme. Conséquemment, la lutte antiterroriste, y compris du temps du tout sécuritaire, ne s’est pas accompagnée véritablement d’une lutte contre les fondements idéologiques du terrorisme. Bannir le mal, c’est surtout s’attaquer à ses causes.
Or, le pouvoir algérien ne semble pas disposé à faire sienne cette vérité axiomatique. L’appel à la vigilance citoyenne diffusé après les meurtriers attentats kamikazes aidera pour sûr à éviter des victimes supplémentaires mais ne saura se substituer à la lutte véritable contre le terrorisme. Une lutte qui ne devra pas s’encombrer de réconciliation version charte pour la paix, autrement dit, amnistie générale, dans les faits.
Par Le soir
C’est, en effet, à ce même citoyen que la surcharge discursive officielle invite à croire à une paix revenue que l’appel à la vigilance est adressé. L’appel en question, qui ne saurait pour autant être contestable, sonne franchement une grave dichotomie entre l’attitude observée depuis 1999 à l’égard du terrorisme et cet éveil à l’impératif de mobilisation vigilante.
L’incohérence est d’autant plus flagrante que le pouvoir politique s’entête toujours dans son refus d’admettre une réalité sécuritaire des plus préoccupantes. Son discours convie encore à poursuivre sur la voie de la réconciliation nationale. Cette même réconciliation qui a dicté le désarmement des patriotes, ces citoyens qui ont pris sur eux, au péril de leurs vies, de défendre la République et ses fondements. Dès lors la démobilisation fut. Logiquement. D’autant que le pouvoir a entrepris en même temps d’aménager des espaces juridiques et politiques pour l’insertion des terroristes amnistiés. Et le flirt appuyé et prolongé avec l’islamisme n’a pas été pour tonifier la vigilance citoyenne. Bien au contraire.
Le moral ne pouvait qu’être à plat du moment que la République a été forcée à chérir ceux qui ont organisé et entrepris de la mettre à mal à travers la violence terroriste. Et cette épreuve de violence se poursuit encore à travers les meurtrières déflagrations kamikazes. Alger, pour ne citer que la capitale, se barricade par îlots entiers. La menace terroriste est donc bien réelle, pesante. Le discours officiel, cependant, rate de se mettre en phase avec cette réalité.
Fuite en avant ? À plus d’un égard. Même lorsque des officiels ont eu à réagir aux attentats kamikazes, ils se sont bien gardés de parler franchement de terrorisme. Il a été beaucoup plus de l’exposé des hypothèses sur le mode de déclenchement de l’explosion de l’engin de mort que de la violence en tant qu’acte terroriste. C’est ce même manque de courage ou de volonté politique qui a fait longtemps éviter, chez les officiels, l’évocation de la nature du terrorisme. Conséquemment, la lutte antiterroriste, y compris du temps du tout sécuritaire, ne s’est pas accompagnée véritablement d’une lutte contre les fondements idéologiques du terrorisme. Bannir le mal, c’est surtout s’attaquer à ses causes.
Or, le pouvoir algérien ne semble pas disposé à faire sienne cette vérité axiomatique. L’appel à la vigilance citoyenne diffusé après les meurtriers attentats kamikazes aidera pour sûr à éviter des victimes supplémentaires mais ne saura se substituer à la lutte véritable contre le terrorisme. Une lutte qui ne devra pas s’encombrer de réconciliation version charte pour la paix, autrement dit, amnistie générale, dans les faits.
Par Le soir
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