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« L’Evaluation de la menace terroriste reflète souvent des orientations politiques »

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  • « L’Evaluation de la menace terroriste reflète souvent des orientations politiques »

    Est-il tjrs vrai ?!!!!

    Le commissaire à la paix et à la sécurité à l’Union africaine, Saïd Djennit, à El Khabar.

    Le commissaire à la paix et à la sécurité à l’Union africaine, l’Algérien Saïd Djennit, révèle que le sommet de l’Union africaine attendu à la fin du mois en Ethiopie, traitera du projet américain Africom qui a suscité une grande polémique. Dans un entretien accordé à El Khabar, le diplomate expert dans les affaires africaines pense que l’évaluation de la menace terroriste dans la région du Sahel obéit à des considérations politiques. Selon lui, « l’organisation d’Al Qaïda est une réalité et feindre de l’ignorer serait purement absurde ».

    El Khabar : Vous avez supervisé les travaux d’un atelier qui s’est tenu du 5 au 7 janvier, pour débattre de la prévention et du règlement des conflits en Afrique. Quelle est l’importance de cet atelier et dans quel contexte s’inscrit-il ?

    Saïd Djennit : Pour moi ce fut une rencontre consultative et symbolique, qui a coïncidé avec la fin de mon mandat en tant que commissaire à la paix et à la sécurité à l’Union africaine. Je pense que nous avons accompli de grandes choses en ce qui concerne le règlement des conflits, et nous entrons, à mon avis, dans une nouvelle ère de coopération et de partenariat au niveau continental. Vous remarquez qu’aujourd’hui, beaucoup de foyers de tension ont disparu, comme le conflit en Angola et celui au Rouanda. De façon générale, on peut dire que la paix règne en Afrique de l’Ouest. A mon avis, nous aurons à accomplir un travail considérable pour faire face à des crises probables, relatives aux résultats des élections dans certains pays, et nous devrons également nous attaquer au phénomène du terrorisme, en remontant aux racines du mal.

    El Khabar : Parallèlement aux initiatives africaines pour le traitement des crises et des conflits internes au continent, de nombreuses puissances étrangères veulent imposer leurs solutions, afin de protéger leurs intérêts ou se prémunir contre les dangers. Que peut faire l’Union africaine afin d’imposer des solutions africaines aux crises du contient ?

    Saïd Djennit : La meilleure façon d’empêcher l’ingérence étrangère est de mettre en place des mécanismes africains chargés du règlement des problèmes du continent. Il faut également que tout le monde respecte ces instruments de règlement de conflit, afin de repousser définitivement les velléités d’ingérence.

    El Khabar : Depuis une année, les Etats-Unis tentent d’obtenir le soutien des Africains, pour l’installation d’un commandement militaire américain sur le continent, connu sous le nom de Africom. Un haut responsable américain, qui a visité Alger, a déclaré que de nombreux Etats ont approuvé le projet.

    Saïd Djennit : Laissez-moi clarifier la situation : Si les Américains ont décidé, souverainement, la création d’un commandement américain relatif à l’Afrique, cela s’inscrit dans le cadre de l’organisation et la structuration des affaires militaires américaines, qui est un droit pour tout Etat souverain comme l’Algérie ou le Niger. Cependant et en ce qui concerne l’installation de bases militaires en Afrique ou le déploiement de forces étrangères sur son territoire, c’est là une approche qui n’a pas reçu l’approbation des pays du continent. Le prochain sommet africain qui se tiendra du 31 janvier au 2 février à Addis-Abeba va réponde clairement à cette polémique.

    El Khabar : L’annulation du Rallye Lisbonne- Dakar cette année a suscité une grande polémique politique et sécuritaire. La France était derrière cette annulation en prétextant des motifs sécuritaires que beaucoup ont jugés excessifs. Quel est votre avis sur la question ?

    Saïd Djennit : L’annulation du rallye ou une autre affaire similaire montre comment on peut évaluer des risques suivant des critères subjectifs. C’est pourquoi nous avons appelé à l’installation de structures chargées de mesurer le degré de menace. Nous avons un centre d’études sur le terrorisme à Alger et nous comptons aller plus loin dans la création des mécanismes d’évaluation des risques terroristes. L’évaluation de la menace est souvent subjective et relative, ce qui m’amène à penser qu’elle reflète souvent des orientations politiques.

    El Khabar : L’organisation d’Al Qaïda a frappé le Kenya et la Tanzanie il y a dix ans, aujourd’hui elle effectue des attaques spectaculaires en Afrique du Nord et au Sahel. Le contient noir est-il en proie à une nouvelle vague de terrorisme ?

    Saïd Djennit : Al Qaïda est une réalité, et feindre de l’ignorer serait purement absurde. L’Afrique est fragile sur le plan sécuritaire, en particulier la région du Sahel. Le problème des frontières se pose en plus de la nature désertique de la région qui est devenue un refuge pour les trafiquants de drogues, d’armes et de cigarettes, qui sont liés comme vous le savez aux réseaux terroristes. De mon point de vue, la plus grande menace provient de la Somalie et du Soudan, car ces deux pays constituent une passerelle pour le Tchad, le Niger, le Mali et la Mauritanie.

    Nous devons rester vigilants sur ce qui se passe au Moyen-Orient et les répercussions de ce conflit sur l’extrémisme religieux en Afrique.

    - El Khabar
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