M. Benmoussa: Le Maroc refuse catégoriquement "toute tentative visant à imposer la politique du fait accompli"
Manhasset, (New York) 08/01/08-Le ministre de l'Intérieur, M. Chakib Benmoussa a affirmé, mardi à Manhasset (New York) que le Maroc refuse catégoriquement "toute tentative visant à imposer la politique du fait accompli, ou à porter atteinte à l'intégrité territoriale du Royaume, ou à sa souveraineté qui ne sauraient souffrir d'aucun marchandage ou concession".
"Le Maroc a déjà fait face, à travers son histoire, à toutes les tentatives visant à porter atteinte à son intégrité territoriale et n'acceptera -ni aujourd'hui, ni demain- un quelconque fait accompli concernant cette question", a souligné M. Benmoussa, dans une allocution prononcée au nom de la délégation marocaine, à l'ouverture du 3è round des négociations sur le Sahara, qui se tiennent sous l'égide des Nations Unies.
Le Royaume, a-t-il insisté, "demeure mobilisé pour préserver sa souveraineté et son unité nationale, et prémunir l'ensemble de la région des risques de balkanisation".
Voici le texte intégral de cette allocution :.
"Louange à Dieu, Prière et Salut sur le Prophète, Sa famille et Ses compagnons.
Son Excellence, Monsieur l'Envoyé Personnel du Secrétaire Général des Nations Unies.
Mesdames, Messieurs.
Le Royaume du Maroc participe à ce troisième round, animé de confiance, d'espoir, de bonne foi et de ferme volonté de s'engager dans des négociations sérieuses, à l'instar des deux précédents rounds tenus à Manhasset. Aussi, le Maroc réaffirme son engagement de principe et sa disposition sincère et constructive à l'égard des résolutions du Conseil de sécurité. C'est dans cet esprit que le Maroc répond à l'aimable invitation du Secrétaire Général des Nations Unies, Son Excellence Monsieur Ban Ki Moon, et aux bons offices entrepris par Son Envoyé Personnel, Monsieur Peter Van Walsum.
Soucieux de répondre à la nouvelle approche préconisée par l'ONU, le Maroc a engagé, avec sagesse et courage, une initiative fondamentale, audacieuse et décisive qui consiste à mettre au point une proposition innovante, créative et riche de promesses, en vue d'engager des négociations au sujet de l'autonomie dans la région du Sahara marocain, dans le respect de la souveraineté du Royaume, de son unité nationale et de son intégrité territoriale inaliénable.
Après avoir lancé cette initiative d'autonomie, le Royaume du Maroc attend de nos frères ici présents, ainsi que des pays voisins réellement concernés et interpellés par le Conseil de sécurité, leur coopération et leur contribution à la création des conditions propices au succès des négociations.
Le Maroc -voire la communauté internationale- espère que les autres parties réagissent, à leur tour, en s'impliquant dans le renforcement de la dynamique agissante enclenchée par le Royaume. Elles sont donc interpellées pour jouer le rôle de force de proposition constructive, sur la voie d'une négociation sérieuse visant à trouver, pour la question du Sahara, une solution politique, réaliste, définitive et acceptable.
La voie à emprunter collectivement à cette fin, est celle de l'autonomie, qui représente la formule idoine la plus efficiente pour que toutes les tribus et les habitants du Sahara, où qu'ils se trouvent, puissent, de nouveau, exercer leur autodétermination. Le Conseil de sécurité et la communauté internationale ont, en effet, écarté les solutions abstraites et inapplicables proposées antérieurement, qui occultaient les spécificités de la région et ignoraient la nature du différend.
C'est à juste titre que le Conseil de sécurité, dans ses diverses composantes, avait salué, dans sa résolution 1754, les développements survenus pour la mise en oeuvre d'une solution politique juste et durable, tout en qualifiant exclusivement les efforts déployés par le Maroc de sérieux et crédibles. Nous sommes donc appelés, au cours de nos négociations, quelle qu'en soit l'issue, d'oeuvrer, chacun de son côté -et pas seulement le Maroc- pour faire de cette initiative le point de départ et l'aboutissement de ce processus de négociations, initié par la communauté internationale et mené sous ses auspices.
Aussi, si le processus de négociations a été enclenché, et si nous sommes réunis aujourd'hui dans ce troisième round, le mérite en revient au Royaume du Maroc.
Le Conseil de sécurité a conforté, dans sa résolution 1783, cette orientation en appelant les parties à tenir compte, dans leurs négociations, des efforts déployés depuis 2006, dans une référence claire aux différentes étapes d'élaboration et de présentation de l'initiative marocaine.
De même, l'Assemblée Générale des Nations Unies a entrepris une importante évolution en clarifiant son référentiel quant au principe de l'autodétermination dans ce différend, et ce, en s'alignant sur la nouvelle approche adoptée par le Conseil de Sécurité.
Par ailleurs, le Maroc a poursuivi sa marche démocratique et de développement, comme en témoignent les réalisations accomplies par le Royaume dans le domaine du renforcement du processus démocratique, avec l'organisation des élections législatives, dont l'ensemble des observateurs internationaux ont unanimement souligné la crédibilité et la régularité. De même, des mécanismes pour garantir le respect des droits de l'Homme et élargir l'exercice des libertés, dans le cadre de la primauté de la loi, ont été mis en place aux niveaux local et régional.
Parallèlement, le Maroc a redoublé d'effort pour le développement de ses provinces de Sakiet Hamra et de Oued Eddahab, transformant ainsi tout son Sahara en un vaste chantier de construction et de développement tous azimuts, dans une démarche rigoureuse et intégrée, visant à garantir une vie digne à tous les habitants du Sahara.
Le Maroc ne se laissera pas tromper par les mystifications, les provocations et les intrigues qui sont contraires aux impératifs d'une ambiance propice aux négociations. Bien au contraire, il multipliera les efforts de solidarité nationale, qu'il a entamés il y a un tiers de siècle, pour assurer le meilleur développement au profit des provinces sahariennes.
Monsieur le Représentant du Secrétaire Général des Nations Unies.
Messieurs.
Le Maroc participe à ce round des négociations animé de bonne foi. Il tend toujours la main et proclame sa volonté de faire prévaloir la logique du dialogue et de l'entente, pour réaliser la réconciliation entre frères et pour mettre un terme aux souffrances qu'endurent nos familles dans les camps de Tindouf, au Sud de l'Algérie. Il compte y parvenir par un dialogue sérieux et un esprit constructif.
Face à cette disposition, il note, à son grand regret, que l'autre partie continue de camper sur sa position radicale et figée, et se cramponne à des thèses aussi inopérantes que stériles. Quoique la communauté internationale en ait déjà reconnu l'inapplicabilité, l'autre partie s'entête vainement à les ressusciter, à la seule fin d'entraver la recherche d'un règlement politique réaliste. Pire encore, elle continue à brandir l'option de la guerre, et à agiter la menace inacceptable du recours à la confrontation armée.
En tout état de cause, le Maroc qui se trouve dans son territoire, et qui est sûr de son bon droit, respectueux de la légalité internationale et attaché à un règlement politique sur la base de l'autonomie, refuse ces positions figées et ces provocations, et les considère comme une sorte de fuite en avant.
A cette occasion, nous réitérons notre appel à la communauté internationale, pour mettre un terme à cette attitude qui est en contradiction avec le principe même de la négociation, et va à l'encontre de la volonté onusienne de créer les conditions propices à toute négociation sérieuse.
Il nous appartient - comme il incombe, du reste, à la communauté Internationale - de nous interroger sur l'existence d'une volonté réelle de négociation, chez des parties qui menacent de reprendre les armes. Ce genre d'agissements constitue, au demeurant, un encouragement aux projets subversifs qui visent à faire de notre région, une base de terrorisme et d'émigration illégale, de trafic des êtres humains et des armes.
De tels risques auraient des conséquences redoutables et n'épargneraient aucun de nos cinq pays maghrébins, qui ont, pourtant, le plus grand besoin de se consacrer à leur développement, de coordonner leurs efforts pour garantir leur sécurité et leur stabilité, et bâtir la démocratie. C'est dans ce cadre que nous pourrons prémunir contre le terrorisme, non seulement nos peuples, mais également la région du Sahel et du Sahara, ainsi que le Nord de l'Afrique et le flanc occidental de l'Europe.
A ceux qui contrôlent de fait la destinée de nos frères dans les camps de Tindouf depuis des décennies, nous lançons un appel pour qu'ils fassent prévaloir la raison et qu'ils s'attachent à ne pas manquer ce rendez-vous avec l'Histoire. Leur souhait initial de contribuer à la libre gestion de leurs affaires, dans le cadre d'une démocratie élargie, est amplement pris en charge par le projet d'autonomie, au sein d'un Maroc nouveau, démocratique, uni, fort et prospère.
Nous les appelons également à tirer les enseignements qui s'imposent au regard de l'accueil positif que réservent de plus en plus nos frères marocains sahraouis expatriés, où qu'ils se trouvent, à l'initiative d'autonomie qui leur assure toutes les conditions d'une citoyenneté pleine et entière, et leur permet de vivre dans la dignité et de réunir de nouveau leurs familles.
Manhasset, (New York) 08/01/08-Le ministre de l'Intérieur, M. Chakib Benmoussa a affirmé, mardi à Manhasset (New York) que le Maroc refuse catégoriquement "toute tentative visant à imposer la politique du fait accompli, ou à porter atteinte à l'intégrité territoriale du Royaume, ou à sa souveraineté qui ne sauraient souffrir d'aucun marchandage ou concession".
"Le Maroc a déjà fait face, à travers son histoire, à toutes les tentatives visant à porter atteinte à son intégrité territoriale et n'acceptera -ni aujourd'hui, ni demain- un quelconque fait accompli concernant cette question", a souligné M. Benmoussa, dans une allocution prononcée au nom de la délégation marocaine, à l'ouverture du 3è round des négociations sur le Sahara, qui se tiennent sous l'égide des Nations Unies.
Le Royaume, a-t-il insisté, "demeure mobilisé pour préserver sa souveraineté et son unité nationale, et prémunir l'ensemble de la région des risques de balkanisation".
Voici le texte intégral de cette allocution :.
"Louange à Dieu, Prière et Salut sur le Prophète, Sa famille et Ses compagnons.
Son Excellence, Monsieur l'Envoyé Personnel du Secrétaire Général des Nations Unies.
Mesdames, Messieurs.
Le Royaume du Maroc participe à ce troisième round, animé de confiance, d'espoir, de bonne foi et de ferme volonté de s'engager dans des négociations sérieuses, à l'instar des deux précédents rounds tenus à Manhasset. Aussi, le Maroc réaffirme son engagement de principe et sa disposition sincère et constructive à l'égard des résolutions du Conseil de sécurité. C'est dans cet esprit que le Maroc répond à l'aimable invitation du Secrétaire Général des Nations Unies, Son Excellence Monsieur Ban Ki Moon, et aux bons offices entrepris par Son Envoyé Personnel, Monsieur Peter Van Walsum.
Soucieux de répondre à la nouvelle approche préconisée par l'ONU, le Maroc a engagé, avec sagesse et courage, une initiative fondamentale, audacieuse et décisive qui consiste à mettre au point une proposition innovante, créative et riche de promesses, en vue d'engager des négociations au sujet de l'autonomie dans la région du Sahara marocain, dans le respect de la souveraineté du Royaume, de son unité nationale et de son intégrité territoriale inaliénable.
Après avoir lancé cette initiative d'autonomie, le Royaume du Maroc attend de nos frères ici présents, ainsi que des pays voisins réellement concernés et interpellés par le Conseil de sécurité, leur coopération et leur contribution à la création des conditions propices au succès des négociations.
Le Maroc -voire la communauté internationale- espère que les autres parties réagissent, à leur tour, en s'impliquant dans le renforcement de la dynamique agissante enclenchée par le Royaume. Elles sont donc interpellées pour jouer le rôle de force de proposition constructive, sur la voie d'une négociation sérieuse visant à trouver, pour la question du Sahara, une solution politique, réaliste, définitive et acceptable.
La voie à emprunter collectivement à cette fin, est celle de l'autonomie, qui représente la formule idoine la plus efficiente pour que toutes les tribus et les habitants du Sahara, où qu'ils se trouvent, puissent, de nouveau, exercer leur autodétermination. Le Conseil de sécurité et la communauté internationale ont, en effet, écarté les solutions abstraites et inapplicables proposées antérieurement, qui occultaient les spécificités de la région et ignoraient la nature du différend.
C'est à juste titre que le Conseil de sécurité, dans ses diverses composantes, avait salué, dans sa résolution 1754, les développements survenus pour la mise en oeuvre d'une solution politique juste et durable, tout en qualifiant exclusivement les efforts déployés par le Maroc de sérieux et crédibles. Nous sommes donc appelés, au cours de nos négociations, quelle qu'en soit l'issue, d'oeuvrer, chacun de son côté -et pas seulement le Maroc- pour faire de cette initiative le point de départ et l'aboutissement de ce processus de négociations, initié par la communauté internationale et mené sous ses auspices.
Aussi, si le processus de négociations a été enclenché, et si nous sommes réunis aujourd'hui dans ce troisième round, le mérite en revient au Royaume du Maroc.
Le Conseil de sécurité a conforté, dans sa résolution 1783, cette orientation en appelant les parties à tenir compte, dans leurs négociations, des efforts déployés depuis 2006, dans une référence claire aux différentes étapes d'élaboration et de présentation de l'initiative marocaine.
De même, l'Assemblée Générale des Nations Unies a entrepris une importante évolution en clarifiant son référentiel quant au principe de l'autodétermination dans ce différend, et ce, en s'alignant sur la nouvelle approche adoptée par le Conseil de Sécurité.
Par ailleurs, le Maroc a poursuivi sa marche démocratique et de développement, comme en témoignent les réalisations accomplies par le Royaume dans le domaine du renforcement du processus démocratique, avec l'organisation des élections législatives, dont l'ensemble des observateurs internationaux ont unanimement souligné la crédibilité et la régularité. De même, des mécanismes pour garantir le respect des droits de l'Homme et élargir l'exercice des libertés, dans le cadre de la primauté de la loi, ont été mis en place aux niveaux local et régional.
Parallèlement, le Maroc a redoublé d'effort pour le développement de ses provinces de Sakiet Hamra et de Oued Eddahab, transformant ainsi tout son Sahara en un vaste chantier de construction et de développement tous azimuts, dans une démarche rigoureuse et intégrée, visant à garantir une vie digne à tous les habitants du Sahara.
Le Maroc ne se laissera pas tromper par les mystifications, les provocations et les intrigues qui sont contraires aux impératifs d'une ambiance propice aux négociations. Bien au contraire, il multipliera les efforts de solidarité nationale, qu'il a entamés il y a un tiers de siècle, pour assurer le meilleur développement au profit des provinces sahariennes.
Monsieur le Représentant du Secrétaire Général des Nations Unies.
Messieurs.
Le Maroc participe à ce round des négociations animé de bonne foi. Il tend toujours la main et proclame sa volonté de faire prévaloir la logique du dialogue et de l'entente, pour réaliser la réconciliation entre frères et pour mettre un terme aux souffrances qu'endurent nos familles dans les camps de Tindouf, au Sud de l'Algérie. Il compte y parvenir par un dialogue sérieux et un esprit constructif.
Face à cette disposition, il note, à son grand regret, que l'autre partie continue de camper sur sa position radicale et figée, et se cramponne à des thèses aussi inopérantes que stériles. Quoique la communauté internationale en ait déjà reconnu l'inapplicabilité, l'autre partie s'entête vainement à les ressusciter, à la seule fin d'entraver la recherche d'un règlement politique réaliste. Pire encore, elle continue à brandir l'option de la guerre, et à agiter la menace inacceptable du recours à la confrontation armée.
En tout état de cause, le Maroc qui se trouve dans son territoire, et qui est sûr de son bon droit, respectueux de la légalité internationale et attaché à un règlement politique sur la base de l'autonomie, refuse ces positions figées et ces provocations, et les considère comme une sorte de fuite en avant.
A cette occasion, nous réitérons notre appel à la communauté internationale, pour mettre un terme à cette attitude qui est en contradiction avec le principe même de la négociation, et va à l'encontre de la volonté onusienne de créer les conditions propices à toute négociation sérieuse.
Il nous appartient - comme il incombe, du reste, à la communauté Internationale - de nous interroger sur l'existence d'une volonté réelle de négociation, chez des parties qui menacent de reprendre les armes. Ce genre d'agissements constitue, au demeurant, un encouragement aux projets subversifs qui visent à faire de notre région, une base de terrorisme et d'émigration illégale, de trafic des êtres humains et des armes.
De tels risques auraient des conséquences redoutables et n'épargneraient aucun de nos cinq pays maghrébins, qui ont, pourtant, le plus grand besoin de se consacrer à leur développement, de coordonner leurs efforts pour garantir leur sécurité et leur stabilité, et bâtir la démocratie. C'est dans ce cadre que nous pourrons prémunir contre le terrorisme, non seulement nos peuples, mais également la région du Sahel et du Sahara, ainsi que le Nord de l'Afrique et le flanc occidental de l'Europe.
A ceux qui contrôlent de fait la destinée de nos frères dans les camps de Tindouf depuis des décennies, nous lançons un appel pour qu'ils fassent prévaloir la raison et qu'ils s'attachent à ne pas manquer ce rendez-vous avec l'Histoire. Leur souhait initial de contribuer à la libre gestion de leurs affaires, dans le cadre d'une démocratie élargie, est amplement pris en charge par le projet d'autonomie, au sein d'un Maroc nouveau, démocratique, uni, fort et prospère.
Nous les appelons également à tirer les enseignements qui s'imposent au regard de l'accueil positif que réservent de plus en plus nos frères marocains sahraouis expatriés, où qu'ils se trouvent, à l'initiative d'autonomie qui leur assure toutes les conditions d'une citoyenneté pleine et entière, et leur permet de vivre dans la dignité et de réunir de nouveau leurs familles.
Commentaire