Rupture ? Non ! On ne rompt pas une relation d’amour vieille de plusieurs millénaires sur un coup de tête ! Le Sénégal sous Senghor et Diouf et le Maroc sous Hassan II et Mohamed V ont eu des relations dont les signes sont encore visibles. Bien avant, la Tijanya avait cimenté les liens séculaires qui unissent encore le Maroc et le Sénégal.
De nos jours, ces deux pays multiplient les scènes de ménage. Première d’une longue, série le rappel de l’ambassadeur du Maroc pour consultation, suite aux déclarations de l’ancien ministre des Affaires étrangères Jacques Baudin. Ce dernier a remis en cause la marocanité du Sahara en affirmant que le peuple sahraoui a le droit de s’autodéterminer en se déclarant autonome ou faisant partie du Maroc. Ces propos ont provoqué l’ire du souverain alaouite l’obligeant à poser des actes qui dénotent un noviciat diplomatique qui n’honore ni son statut, ni son peuple. Déjà en 1984, les Nations-Unies avaient recommandé un référendum d’autodétermination du Sahara Occidental.
En réaction, le Sénégal a appliqué la réciprocité diplomatique en rappelant son ambassadeur, estimant avec raison que celui du Maroc n’a pas présenté sa lettre d’accréditation au Premier secrétaire du Parti socialiste et que l’Etat du Sénégal ne saurait être tenu pour responsable de propos émanant d’un membre de l’opposition, fut-il ancien chef de la diplomatie.
Jacques Baudin a le droit de dire son avis, car la Cour internationale n’a pas émis de jugement faisant du Sahara occidentale une province du Maroc. Par contre, le royaume n’a pas fourni de preuve valable attestant de la marocanité de ce territoire, malgré la marche verte de 1975.
Ce climat tendu qui terni les relations d’amitié et de fraternité entretenues avec respect et admiration, de part et d’autre, a été accueilli avec désolation de Fez à Dakar en passant par Casablanca, Marrakech, Saint-Louis et Louga.
Ces micmacs qui ne disent pas leur nom n’ont vraiment pas de sens dans la mesure où, malgré l’adhésion du Front Polisario à la défunte Oua et à l’actuelle Union africaine, malgré la boutade médisante de Hassan II qui jugeait la non-adhésion du Maroc à l’Organisation de l’unité africaine en ces termes : «Le Maroc n’a rien à faire dans des conférences Tam-tam», le Sénégal a toujours soutenu la thèse de la marocanité du Sahara occidental. En d’autres temps, une première dame française avait publiquement compati au sort du peuple sahraoui sans que le Maroc ne joue les offusqués en rappelant son ambassadeur en France.
De nos jours à Luanda, la capitale angolaise, les ambassades du royaume du Maroc et de la République sahraouie sont voisines. Des Républiques arabes ont soutenu et d’autres soutiennent encore le Front Polisario et cela n’empêche pas le Maroc d’entretenir des relations diplomatiques avec elles. Alors, qu’on ne nous dise pas que le rappel de l’ambassadeur Moha Tagna n’est dû qu’à un avis émanant d’un opposant qui avait une position différente lorsque son parti dirigeait le Sénégal.
C’est peut-être parce que la France a de l’influence, l’Angola du pétrole et des dossiers compromettant sur le soutien du Maroc à l’Unita de Jonas Savimbi, que le royaume s’était et s’est résigné à passer l’éponge sur ces «détails» diplomatiques.
La rétrocession d’Air Sénégal International et le retrait des agents marocains de la gestion du bateau auraient-ils provoqué ce revirement ?
Pourquoi changer de stratégie avec une République dont on prétend être la sœur jumelle ? Serait-ce parce que le Sénégal a, depuis 2000, une diplomatie tournée vers une coopération plus économique que culturelle ? Cette nouvelle stratégie semble prendre les relations personnelles pour des relations d’Etat et fait que les Marocains prennent le Sénégal pour une province du royaume de l’Atlas.
Le Quotidien.sn
De nos jours, ces deux pays multiplient les scènes de ménage. Première d’une longue, série le rappel de l’ambassadeur du Maroc pour consultation, suite aux déclarations de l’ancien ministre des Affaires étrangères Jacques Baudin. Ce dernier a remis en cause la marocanité du Sahara en affirmant que le peuple sahraoui a le droit de s’autodéterminer en se déclarant autonome ou faisant partie du Maroc. Ces propos ont provoqué l’ire du souverain alaouite l’obligeant à poser des actes qui dénotent un noviciat diplomatique qui n’honore ni son statut, ni son peuple. Déjà en 1984, les Nations-Unies avaient recommandé un référendum d’autodétermination du Sahara Occidental.
En réaction, le Sénégal a appliqué la réciprocité diplomatique en rappelant son ambassadeur, estimant avec raison que celui du Maroc n’a pas présenté sa lettre d’accréditation au Premier secrétaire du Parti socialiste et que l’Etat du Sénégal ne saurait être tenu pour responsable de propos émanant d’un membre de l’opposition, fut-il ancien chef de la diplomatie.
Jacques Baudin a le droit de dire son avis, car la Cour internationale n’a pas émis de jugement faisant du Sahara occidentale une province du Maroc. Par contre, le royaume n’a pas fourni de preuve valable attestant de la marocanité de ce territoire, malgré la marche verte de 1975.
Ce climat tendu qui terni les relations d’amitié et de fraternité entretenues avec respect et admiration, de part et d’autre, a été accueilli avec désolation de Fez à Dakar en passant par Casablanca, Marrakech, Saint-Louis et Louga.
Ces micmacs qui ne disent pas leur nom n’ont vraiment pas de sens dans la mesure où, malgré l’adhésion du Front Polisario à la défunte Oua et à l’actuelle Union africaine, malgré la boutade médisante de Hassan II qui jugeait la non-adhésion du Maroc à l’Organisation de l’unité africaine en ces termes : «Le Maroc n’a rien à faire dans des conférences Tam-tam», le Sénégal a toujours soutenu la thèse de la marocanité du Sahara occidental. En d’autres temps, une première dame française avait publiquement compati au sort du peuple sahraoui sans que le Maroc ne joue les offusqués en rappelant son ambassadeur en France.
De nos jours à Luanda, la capitale angolaise, les ambassades du royaume du Maroc et de la République sahraouie sont voisines. Des Républiques arabes ont soutenu et d’autres soutiennent encore le Front Polisario et cela n’empêche pas le Maroc d’entretenir des relations diplomatiques avec elles. Alors, qu’on ne nous dise pas que le rappel de l’ambassadeur Moha Tagna n’est dû qu’à un avis émanant d’un opposant qui avait une position différente lorsque son parti dirigeait le Sénégal.
C’est peut-être parce que la France a de l’influence, l’Angola du pétrole et des dossiers compromettant sur le soutien du Maroc à l’Unita de Jonas Savimbi, que le royaume s’était et s’est résigné à passer l’éponge sur ces «détails» diplomatiques.
La rétrocession d’Air Sénégal International et le retrait des agents marocains de la gestion du bateau auraient-ils provoqué ce revirement ?
Pourquoi changer de stratégie avec une République dont on prétend être la sœur jumelle ? Serait-ce parce que le Sénégal a, depuis 2000, une diplomatie tournée vers une coopération plus économique que culturelle ? Cette nouvelle stratégie semble prendre les relations personnelles pour des relations d’Etat et fait que les Marocains prennent le Sénégal pour une province du royaume de l’Atlas.
Le Quotidien.sn
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