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Acquisition de Countrywide Financial par Bank of America

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  • Acquisition de Countrywide Financial par Bank of America

    Bank of America annonce l'acquisition pour quatre milliards de dollars (2,7 milliards d'euros) du spécialiste du crédit immobilier Countrywide Financial, un rachat aux airs de sauvetage en urgence de l'une des principales victimes de la crise du crédit immobilier aux Etats-Unis.

    L'opération est risquée pour Bank of America et son directeur général, Kenneth Lewis, qui a dépensé plus de 100 milliards de dollars en croissance externe ces dernières années pour hisser son groupe au deuxième rang du secteur bancaire américain.

    Elle est en revanche particulièrement bienvenue pour Countrywide, en grande difficulté en raison de la montée des défauts de remboursement de ses emprunteurs mais aussi du fait de la multiplication des poursuites judiciaires et des enquêtes des pouvoirs publics sur ses pratiques en matière de crédit.

    Ces déboires ont fait fondre la valeur du groupe, qui atteignait 26 milliards de dollars il y a moins d'un an.

    "Je pousse un gros soupir de soulagement", a commenté Nancy Bush, de NAB Research. "Cela fait une grosse incertitude de moins dans le secteur. C'est certainement une bonne chose pour les valeurs financières dans leur ensemble."

    A la Bourse de New York, l'action Countrywide cédait un peu plus de 13% à 6,71 dollars un quart d'heure après l'ouverture. Le titre avait bondi de 51,4% jeudi grâce aux premières rumeurs de reprise.

    Bank of America abandonnait parallèlement 1,1% à 38,86 dollars.

    "OPPORTUNITÉ UNIQUE"

    L'offre de rachat, entièrement payable en actions, prévoit que les actionnaires de Countrywide recevront 0,1822 titre Bank of America en échange de chacune de leurs actions. Le groupe est ainsi valorisé à 7,16 dollars le titre, soit une décote de 7,6% sur le cours de clôture de jeudi.

    Si l'opération aboutit, Countrywide évitera une faillite qui semblait de plus en plus inéluctable et qui aurait coûté à Bank of America les deux milliards de dollars qu'elle avait déjà investis dans le groupe de crédit en août. Cette participation avait perdu plus de la moitié de sa valeur depuis lors.

    "On n'a pas l'impression de se rapprocher le moins du monde du bout du tunnel en ce qui concerne le marché du crédit, l'immobilier et le bourbier du subprime", estime Michael Mullaney, de la société de gestion Fiduciary Trust. "J'espère que le but de l'opération n'est pas de sauver la face pour Ken Lewis."

    Lors d'une téléconférence, Lewis a reconnu l'existence de "difficultés à court terme" dans le crédit immobilier, expliquant que les volumes d'activité devraient encore baisser dans un contexte de "faiblesse continue de l'immobilier durant la totalité de 2008".

    Il a néanmoins assuré que le rachat de Countrywide représentait "une opportunité unique" de racheter un acteur puissant du crédit immobilier dans des conditions "très intéressantes".

    L'opération devrait dans l'immédiat se traduire par une charge de restructuration de 1,2 milliard et Bank of America s'attend à devoir lever quelques milliards de dollars de capitaux frais pour préserver ses ratios de capitalisation.

    ACCUSATIONS DE LAXISME

    Le rachat de Countrywide pourrait signer la fin du règne de Mozilo à la tête de Countrywide. Agé de 69 ans, ce fils de boucher cofondateur du groupe en 1969, est sous le feu des critiques depuis des mois, accusé notamment d'avoir favorisé la crise du crédit en encourageant des pratiques commerciales laxistes en matière d'octroi de crédit.

    Lewis a expliqué vendredi souhaiter que Mozilo reste en poste jusqu'à la finalisation de la fusion, prévue au troisième trimestre, après laquelle "je suppose qu'il aura envie de s'amuser un peu", a-t-il ajouté.

    Selon des spécialistes de la rémunération des dirigeants et des documents réglementaires, Mozilo pourrait empocher plus de 36 millions de dollars à l'issue du rachat de son groupe. Sa rémunération sur les dix dernières années se chiffre en centaines de millions de dollars.

    Countrywide a accordé en 2007 quelque 408 milliards de dollars de crédit, soit environ un sixième de l'ensemble des prêts immobiliers aux Etats-Unis. Mais les nouveaux prêts ont fortement diminué au fil des mois, le groupe voyant se restreindre son propre accès aux marchés du crédit.

    Il a complètement arrêté de distribuer certains des produits à taux variables et des prêts "subprime", c'est à dire accordés à des emprunteurs offrant peu de garantie de solvabilité, à l'origine de la crise actuelle.

    Bank of America, qui ne distribue plus ce type de crédits depuis 2001, a précisé vendredi que le nouvel ensemble suivrait la même règle.

    Countrywide a perdu 1,2 milliard de dollars sur le seul troisième trimestre de l'année écoulée. Mercredi, il avait annoncé que les défauts et les retards de paiement sur son portefeuille de prêt avaient atteint leur plus haut niveau historique.

    "Il serait naïf de penser que nous arrivons à la fin du processus en termes de recensement des pertes dues à la crise du crédit immobilier", souligne Rick Meckler, président de LibertyView Capital Management.

    par Reuters
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