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Les banques algériennes se mettent à l'assurance

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  • Les banques algériennes se mettent à l'assurance

    Les banques pourront, dans le futur, établir directement des contrats d'assurances pour leur clientèle et ce, à la faveur d'un nouveau décret exécutif fixant les modalités et conditions de distribution des produits d'assurances par les banques, des établissements financiers et assimilés.

    A cet effet, un séminaire, regroupant des assureurs et des banquiers, a été organisé jeudi dernier à l'hôtel El-Aurassi par l'Union algérienne des sociétés d'assurances et de réassurances (UAR). Le décret exécutif de mai 2007 fixant les modalités et conditions de distribution des produits d'assurances a été explicité longuement par le directeur des assurances auprès du ministère des Finances ainsi que le président de l'UAR et non moins directeur général de la SAA, M. Amara Latrous.

    La nouvelle loi promulguée vise en fait un double objectif. Le premier réside dans la densification du réseau de distribution des assurances et le second point, quoique inavoué et non moins important, vise à diversifier les sources de revenus des banques qui disposent d'énormes masses d'argent qui dorment le plus souvent dans leurs caisses faute de véritable stratégie de développement à même de trouver des nouveaux créneaux pour « fructifier » tout ce liquide. Selon le président de l'UAR, la convention-cadre, signée au préalable entre une banque et une compagnie d'assurances, autorise la banque à conclure des contrats d'assurances en son nom et pour son compte.

    Cependant, sont exclus l'assurance automobile et les risques industriels qui restent une exclusivité des compagnies d'assurances. D'après M. Latrous, si ces deux branches sont exclues dans les futures conventions qui seront signées entre les banques et les compagnies d'assurances, c'est parce qu'elles constituent des dossiers très complexes et qui nécessitent beaucoup d'expérience pour leur gestion. Les branches concernées par cette collaboration sont « l'assurance risque d'habitation », « l'assurance crédit », « l'assurance personne » et les « risques agricoles ».

    Mais ce que ne dit pas le président de l'UAR, c'est que l'assurance automobile à elle seule représente la moitié du chiffre d'affaires des assureurs. C'est dire que pour l'heure, les compagnies d'assurances ne sont pas encore prêtes à partager la poire en deux, du moins en attendant de voir ce que va donner dans le futur ce « partenariat » entre les deux secteurs. Mais certains banquiers n'hésitent pas d'ores et déjà à soulever des « incompréhensions » de certains points contenus dans la nouvelle loi. Intervenant lors du débat engagé lors de rencontre, un représentant du Crédit populaire algérien (CPA) s'est interrogé sur le fait que le législateur prévoit une commission de seulement 15 % au profit des banques dans chaque contrat signé avec un client, alors qu'un agent général d'assurance bénéficie quant à lui du double, soit 30 % pour les mêmes prestations.

    Autre « lacune » soulevée au cours des débats, c'est la formation des agents qui seront affectés pour exercer cette nouvelle activité dans les banques. La loi a fixé la formation à seulement 96 heures pour chaque employé, ce qui est dérisoire, ont soutenu certains banquiers.

    Il faut noter que la banque ne pourra pas travailler avec plusieurs compagnies d'assurances et devrait choisir une en particulier en attendant de montrer ses capacités de développement d'une branche largement répandue sous d'autres cieux.

    En tous les cas, le ministère des Finances est convaincu que la distribution des produits d'assurances par les banques participera sûrement à l'intégration financière entre les deux secteurs et du coup verra l'émergence d'un autre réseau de distribution qui diminuera la pression exercée quotidiennement sur les compagnies d'assurances classiques. C'est du moins ce qui a été développé par les représentants du département de Karim Djoudi lors du séminaire qui a vu aussi la participation d'experts français, qui ont présenté des communications sur notamment « l'évolution et le développement de la bancassurance en France et dans le monde » et « la distribution des produits d'assurances par les banques ».

    - Le quotidien d’oran
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