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L’amiral en retraite, Jean-François Coustillière, à El Khabar

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  • L’amiral en retraite, Jean-François Coustillière, à El Khabar

    « Le travail de renseignement est le meilleur moyen de faire échouer les attentats kamikazes en Algérie »

    L’amiral en retraite, Jean-François Coustillière, expert dans les questions de la méditerranée, a assuré que l’organisation d’Al Qaïda pratique un nouveau type de terrorisme, auquel les services de sécurité algériens ne se sont pas encore acclimatés. Coustillière, qui a passé 36 ans dans les forces navales françaises, s’est montré enthousiasmé par le projet d’union méditerranéenne, assurant dans un entretien accordé à El Khabar, qu’il pourrait apporter de nouvelles choses, en relation avec la sécurité et la coopération entre les pays du bassin méditerranéen, dont la rive sud a été négligée durant les dernières années.

    El Khabar : Peut-on dire que l’organisation d’Al Qaïda représente, à présent, un défi sécuritaire pour les Etats du bassin méditerranéen ?

    Jean-François Coustillère : Bien sûr. Al Qaïda, qui est devenue une organisation terroriste transnationale, représente un défi sécuritaire, du moment qu’il commet des attaques contre des pays comme l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie, en plus des menaces proférées contre des pays européens comme la France et l’Espagne.
    En ce qui concerne les pays du bassin méditerranéen, il y a d’autres types de défis, comme la sécurité alimentaire, les risques de catastrophes naturelles, ainsi que l’immigration clandestine, le trafic d’armes et de drogues.

    El Khabar : Est-ce que la recrudescence inattendue du terrorisme en Algérie, en 2007, inquiète la France ?

    Jean-François Coustillière : L’Algérie et la France sont deux Etats liés, du fait de la position géographique de l’Algérie comme porte de l’Afrique et du Maghreb, et par les relations historiques qui lient les deux pays, c’est pourquoi ce qui se passe en Algérie inquiète la France et vice versa.

    El Khabar : Peut-on dire que l’Algérie fait face à un nouveau type de terrorisme, depuis que le passage du Groupe Salafiste pour la prédication et le combat à l’organisation d’Al Qaïda au Maghreb islamique a induit une transformation dans la stratégie et les moyens, dont le recours aux attentats kamikazes ?

    Jean-François Coustillière : Il y a une transformation évidente. La méthode des attentats kamikazes est nouvelle pour vous en Algérie. Le Groupe Salafiste pour la prédication et le combat et l’Armée islamique pratiqués un terrorisme de maquisards, que dans les villes et les zones urbaines.
    Le terrorisme d’Al Qaïda utilise de nouveaux moyens, comme les attentats kamikazes et sa plus grande activité se concentre dans les villes. De plus, on a pu constater qu’il cible clairement ses objectifs.

    El Khabar : Comment est-il possible aux services de sécurité algériens de faire face aux attentats kamikazes ?

    Jean-François Coustillière: les Forces de sécurités algériennes sont dépassées par les événements, ils doivent reprendre le dessus, et je pense qu’elles y arriveront, La confrontation militaire ne suffit pas à elle seule, le plus grand travail est du domaine du renseignement. La filature des terroristes l’anticipation, c’est les meilleures façons de faire échouer les attentats kamikazes. Il est sûr que la coopération sécuritaire est devenue une nécessité entre tous les pays du bassin méditerranéen et la France va échanger avec l’Algérie des informations sur les activités des groupes terroristes, ainsi que des techniques et des équipements qui aident à la découverte des terroristes.

    El Khabar : Quel avis portez-vous sur le projet d’union méditerranéenne proposé par le président français Nicolas Sarkozy ?

    Jean-François Coustillière : Je pense que le projet du président Sarkozy qui est devenu « L’Union pour la méditerranée » est très intéressant pour moi, à quelques conditions. Nous avons remarqué, ces dernières années, que le bassin méditerranéen a disparu des relations internationales, au profit des pays de l’Europe de l’Est, et c’est bien qu’un président européen s’intéresse a la méditerranée. La première condition à mon avis est de ne pas abandonné le travail qui a été fait, notamment dans le processus de Barcelone, deuxièmement les pays de l’Union peuvent choisir les dossiers à traiter avec un ou plusieurs autre pays de l’Union, et les choix doivent être décidés ensemble, même les questions de sécurités peuvent être prises en charge par l’union pour la méditerrané, on peut aussi réfléchir a la sécurité humaine, en cas de catastrophe naturelle, les armées de ces pays disposent de moyens lourds, on peut constituer un plan d’urgence pour intervenir rapidement au cas ou il y aurai a un séisme, et qu’il y aurai des infrastructures comme les ponts détruits, pour reconstruire rapidement.

    El Khabar : N’y a-t-il pas de rivalité entre les deux projets de l’union pour la Méditerranée et Africom, que les Etats-Unis présentent en Afrique et précisément dans les pays de la rive sud de la méditerranée ?

    Jean-François Coustillère : Je ne vois pas de rivalité. Africom est un organisme de défense propre aux Etats-Unis qui veulent créer un état major régionale en Afrique comme il y en a ailleurs, constitué essentiellement d’officiers américains, afin de protéger les intérêts US. Les préoccupations des Etats-Unis peuvent être celles des autres pays concernés par l’Africom, du point de vue du trafic et de l’activité terroriste. Il s’agit donc d’objectifs purement sécuritaires, alors que l’union pour la Méditerranée est un projet de partenariat qui comprend plusieurs aspects et dossiers.

    El Khabar
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