ALGERITUDE
Je suis venue au monde par césarienne une nuit où Mère Afrique pleurait
Je survis maintenant et ma mère, de honte, est partie en pleurant
Mais je ne connais rien d'elle que cette honte qui sur mes frères pleuvait
J'aurais dû parvenir dans cette partie du tiers-monde en mourant
Je survis maintenant et ma mère, de honte, est partie en pleurant
Mais je ne connais rien d'elle que cette honte qui sur mes frères pleuvait
J'aurais dû parvenir dans cette partie du tiers-monde en mourant
Bien sûr, on a toujours un père, on le dit souvent faux
Les grandes nations gardent leur père au profond de leur cœur
Mais je n'ai pas vu de père, il en y a parait-il plusieurs
Car mon père se résume maintenant à un régiment de généraux
Sont-ils arabes, berbères, français ou venus d’autres cieux
Sont-ils partis vers le nord, sont-ils partis vers le sud ou bien ailleurs
Sont-ils restés à Alger, Oran, Bechar,Ouargla, Constantine et Tamanrasset ?
Les grandes nations gardent leur père au profond de leur cœur
Mais je n'ai pas vu de père, il en y a parait-il plusieurs
Car mon père se résume maintenant à un régiment de généraux
Sont-ils arabes, berbères, français ou venus d’autres cieux
Sont-ils partis vers le nord, sont-ils partis vers le sud ou bien ailleurs
Sont-ils restés à Alger, Oran, Bechar,Ouargla, Constantine et Tamanrasset ?
Je n'en sais rien d’eux ! Sauf qu’à la place d’une bouche il y a une sucette
Une Nation ?? Une idée de notions et comment puis-je être une Nation ?
J'ai erré depuis juillet 62 comme une chienne de carrefour en carrefour
J'ai grandi depuis août 65 mais trop tôt sur la paille des têtes de mules
De soldat en soldat, de crapaud en crapaud et de crapule en crapule
Je n'ai jamais connu les bienfaits de l'amour
Et je vis comme une bête, j’attire même trop les mouches
Et je vis sans le savoir ni comment ni pour quoi
Pour un dinar on me lève, pour deux francs on me couche
Et pour trois euros on me fait n'importe quoi !
Si vous ne me croyez guère, pour trois dollars demander voir le Président
De notre plus folle patrie et le roi des plus crapuleux des brigands sur terre
J'ai grandi depuis août 65 mais trop tôt sur la paille des têtes de mules
De soldat en soldat, de crapaud en crapaud et de crapule en crapule
Je n'ai jamais connu les bienfaits de l'amour
Et je vis comme une bête, j’attire même trop les mouches
Et je vis sans le savoir ni comment ni pour quoi
Pour un dinar on me lève, pour deux francs on me couche
Et pour trois euros on me fait n'importe quoi !
Si vous ne me croyez guère, pour trois dollars demander voir le Président
De notre plus folle patrie et le roi des plus crapuleux des brigands sur terre
Mais gommez donc vos tatouages et rendez moi ce que je fus
Une Dame, une vraie Dame avec une vertu et une âme
Dieu de Dieu, de tous les pires soldats que j'ai connus
Vous qui portez des étoiles, vous croyez voler au ciel,
Vous êtes bien les plus lâches et souvent les plus cruels
Frappez-moi, mon peuple préfère le fouet à vos chimères,
tirez-moi jusqu'au feu, jusqu'au sol, jusqu'à terre
Mais gardez votre tendresse et laissez au peuple l’espoir
Une Dame, une vraie Dame avec une vertu et une âme
Dieu de Dieu, de tous les pires soldats que j'ai connus
Vous qui portez des étoiles, vous croyez voler au ciel,
Vous êtes bien les plus lâches et souvent les plus cruels
Frappez-moi, mon peuple préfère le fouet à vos chimères,
tirez-moi jusqu'au feu, jusqu'au sol, jusqu'à terre
Mais gardez votre tendresse et laissez au peuple l’espoir
Mais laissez nos richesses, et regardez-vous dans le miroir
Je suis née sur un tas de fumier et tout ma vie n’est que notions,
Mais je vous en supplie, ne me parlez plus de peuple de révolutions
Gavez mes enfants d’ordonnances, de décrets, de circulaires et de lois
Vous voyez bien que je ne suis rien, je ne suis qu'Algérie la fille de joie.
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