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Analyse de la loi de Finances 2008 en Algérie

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  • Analyse de la loi de Finances 2008 en Algérie

    En Algérie, les perspectives qu’offrent la loi de finances 2008, en matière de résorption du chômage, ne prêtent pas à l’optimisme selon les experts. Ce problème, qui touche surtout les jeunes, persistera. «Un taux de croissance économique de 4 ou 5% comme projeté dans la loi de finances 2008 ne peut régler le problème du chômage», a déclaré, hier, l’économiste Abdelmalek Serrai, lors de son passage au forum d’El Moudjahid.

    Pour sa part, le directeur de l’Algex, Mohamed Bénini, estime que pour résorber le chômage, il faut atteindre un taux de croissance de 10%. Ils sont 2,8 millions de jeunes qui sont au chômage. Près de 300.000 demandeurs d’emploi sont recensés chaque année. Seulement 58.000 demandes sont satisfaites. Le chômage ne peut être solutionné que si les pouvoirs publics injectent plus d’argent dans les secteurs productifs, a souligné M.Serrai. Il a fait deux propositions en ce sens: fonder la loi de finances sur 24 dollars le baril comme prix de référence, augmenter le budget de certains secteurs générateurs d’emploi dans le cadre de la loi de finances complémentaire de 2008. M.Serrai évoque les secteurs de l’agriculture, des PME et de l’artisanat.

    Le problème des PME concerne, en premier lieu, le blocage des investissements dans ce secteur. Un blocage imputé au système bancaire, selon M.Serrai qui n’a pas caché sa désapprobation face à cette situation. «Le secteur bancaire est devenu le contre-pouvoir des pouvoirs publics», estime-t-il. Il a d’ailleurs suggéré au ministre des Finances de créer entre 5000 et 7000 délégués bancaires au niveau des banques pour prendre en charge les projets d’investissement de microcrédits.

    Le secteur de l’agriculture n’est malheureusement pas épargné par ce problème. Près de 6% des jeunes quittent le monde rural chaque année en quête de travail dans les villes. Sur ce point, le président de la Chambre nationale de l’agriculture, Ould El Hocine, soulève un autre obstacle. Il s’agit du retard dans la mise à disposition des fonds qui engendre le blocage des projets du secteur de l’agriculture. «Le virement des budgets se faisait auparavant au mois de mars.
    Ces dernières années, il ne se fait qu’à partir du mois d’août et c’est insensé», a déclaré dépité, M.Ould El Hocine. L’impact de ce retard est très lourd, estime-t-il. La majorité des projets du secteur accusent des retards flagrants dans leur réalisation, entre autres, les projets d’investissement. Une situation qui pousse les pouvoirs publics à se «réfugier» derrière la solution de l’importation, selon ces intervenants. Une solution qui peut entraîner la mort de la production nationale. M.Serrai donnera l’exemple de la tomate industrielle. Depuis la dominance de l’importation de ce produit, 11 unités de production ont mis la clé sous le paillasson, générant ainsi la perte de 100.000 emplois. D’ailleurs, une étude du FMI prévoit une facture d’importation de 40 milliards de dollars d’ici à 2012.

    Evoquant la question des salaires, les experts s’accordent à dire que la solution des augmentations ne réglera pas la crise sociale tant que les prix ne sont pas régulés.

    Par l'Expression
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