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La décroissance sereine

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  • La décroissance sereine

    Je rêvais d'un autre monde.
    Serge Latouche

    La décroissance est une de ces idées qui font partie de la mouvance alter-mondialiste, une idée qui a gagné une certaine légitimité (on commence à en parler), surtout grâce à la prise de conscience du risque écologique qui menace la planète.

    Il faut comprendre que la décroissance est avant tout une critique de la société actuelle : c'est presque enfoncer une porte ouverte que de dire que les ressources naturelles étant limitées on ne peut pas tabler sur une croissance infinie de la consommation et de la production. Mais notre système est basée sur une économie de croissance (dont le moteur est la recherche du profit) et il n'y a rien de pire qu'une société de croissance dans laquelle la croissance n'est pas au rendez-vous (chômage, anxiété,...). La conclusion s'impose : pour diminuer la consommation il faut changer de société, passer d'une société de croissance à une société de décroissance. C'est dire que l'auteur nous invite à une véritable révolution culturelle, un changement structurel de la société est nécessaire. Oubliez au passage le concept du "développement durable", véritable arnaque nous explique l'auteur, la technique avérée du capitalisme pour récupérer ses ennemis et s'en nourrir.

    Je ne vais pas revenir longuement sur la litanie funeste des méfaits de notre société de croissance : consumérisme maladif, gaspillage, publicité, crédit, travaillisme et productivisme,... l'auteur s'en charge très bien et c'est parfois savoureux (mais consternant et inquiétant, ainsi les crevettes danoises qu'on envoie se faire décortiquer au Maroc avant de les rapatrier pour les commercialiser partout en Europe. Ou encore, question gaspillage, saviez-vous que 150 millions d'ordinateurs sont transportés chaque année dans les déchèteries du tiers-monde ?). Bref il est clair que notre société actuelle est basée sur un consumérisme maladif, une hyper-consommation qui a pour corolaire le gaspillage et la destruction des ressources naturelles. Cette consommation effrénée repose sur une ronde diabolique : la publicité, l'obsolescence programmée des produits (les pièces sont programmées pour casser après un temps de vie déterminé) et le crédit.

    La société de décroissance est une utopie concrète : c'est le rêve d'un monde meilleur mais réalisable, les conditions de sa réalisation sont spécifiées. L'auteur synthétise le mécanisme au moyen de huit concepts en 'R' qu'il détaille rapidement : Réévaluer, reconceptualiser, restructurer, redistribuer, relocaliser, réduire, réutiliser, recycler. Ces huit objectifs permettraient d'enclencher un "cercle vertueux" de décroissance, en se renforçant. Il y aurait bien sur des implications concrètes sur notre mode de vie, par exemple le tourisme de masse ne serait plus possible et on vivrait en quelque sorte à l'horizon de son clocher. De même notre alimentation serait affectée (moins de viande, uniquement des produits saisonniers,..), on consommerait moins ("réduire") mais tout dans tout on vivrait mieux. A propos de la réduction, il faut rappeler que notre désir de luxe est lié principalement à une fonction de prestige social, c'est à dire qu'on cherche à consommer autant que celui qui se trouve juste au-dessus de nous dans l'échelle sociale. Sachant cela il n'est pas difficile de comprendre comment une prise de conscience pourrait enclencher une spirale vertueuse vers le bas de la consommation ! L'auteur insiste beaucoup sur le concept de relocalisation. Il faut signaler également une analyse pertinente du problème du développement au Sud (promotion d'une société économe et autonome), beaucoup plus pertinente me semble-t-il que celle des tenant de l'ulra-libéralisme.

    http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/15716

  • #2
    les ressources naturelles étant limitées on ne peut pas tabler sur une croissance infinie de la consommation et de la production.
    C'est parfaitement vrai. La machine finira plutot tot que tard à surchaffer par atteinte d'un optimum de production et de consommation. Cette "decroissance" est le prélude à un nouveau paradigme économique ?

    Cette "décroissance", c'est une utopie ou une idée avant-gardiste ? T'en penses quoi, Marok1 ?

    En tout les cas, il pose des problèmes réels et d'actualité. Les solutions ? ....???

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