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L'Australie n'exportera plus d'uranium vers l'Inde

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  • L'Australie n'exportera plus d'uranium vers l'Inde

    L'Australie n'envisage plus d'exporter de l'uranium vers l'Inde tant que ce pays ne sera pas membre du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Stephen Smith, ministre australien des affaires étrangères, est ainsi revenu sur un accord de principe, controversé, passé en 2007 entre le précédent gouvernement australien et New Delhi. "Le Parti travailliste australien s'est engagé depuis longtemps à ne pas autoriser l'exportation d'uranium vers des pays non-membres du Traité de non-prolifération nucléaire. L'Inde est une nation qui n'en fait pas partie. Je ne pense pas que la communauté internationale s'attende à ce qu'elle en devienne membre", a rappelé M. Smith, à l'issue d'une rencontre, mardi 15 janvier, avec Shyam Saran, l'envoyé du premier ministre indien, en charge de la question nucléaire.

    Au mois d'août 2007, le premier ministre conservateur John Howard, alors au pouvoir, avait suscité la polémique en décidant de permettre l'exportation d'uranium, pour la première fois, vers un pays non-membre du TNP. "C'était surprenant, contraire à la politique australienne jusque-là, mais Washington était favorable à cet accord", observe Michael McKinley, professeur de relations internationales à l'Université nationale australienne (ANU). Pour de nombreux observateurs, Canberra avait alors cédé à la pression de son proche allié américain, les Etats-Unis négociant eux-mêmes un accord sur le nucléaire avec l'Inde, actuellement au point mort. Exigeant des garanties strictes, l'Australie s'était engagée à exporter son minerai uniquement à des fins civiles. "Les conditions que nous allons imposer à l'Inde sont les mêmes que celles imposées à d'autres pays comme la Chine ou la Russie", avait plaidé M. Howard, en ajoutant : "Les besoins indiens en sources d'énergie propres et fiables augmentent rapidement."

    L'accord aurait ouvert un nouveau marché pour le minerai australien, mais Canberra, déjà soumis à une forte demande pour son uranium, semble pouvoir s'en passer. Le pays dispose de 40 % des réserves mondiales en uranium et en est le deuxième producteur, derrière le Canada. En 2006, le continent, qui exporte son minerai vers plus d'une trentaine de pays, a en outre accepté de fournir la Chine, ce qui pourrait faire doubler les revenus rapportés par ses exportations d'uranium.

    Le refus de livrer de l'uranium à l'Inde, s'il n'est donc pas essentiel pour le secteur, pourrait néanmoins porter préjudice aux relations entre Canberra et New Delhi. L'Inde est devenue un important partenaire commercial, puisque ses importations australiennes se sont élevées, en 2006, à 10 milliards de dollars (6 milliards d'euros), ce qui en fait le quatrième plus gros importateur de biens australiens. "Il peut y avoir des conséquences sur le court terme. Mais sur le long terme, le gouvernement travailliste perdrait de sa crédibilité s'il autorisait ces exportations. Cela pourrait lui être défavorable lors des prochaines élections", estime M. McKinley.

    Néanmoins, selon le quotidien The Australian, un porte-parole du gouvernement a indiqué, mercredi, que Canberra n'avait pas encore pris de décision sur l'interdiction de la vente d'uranium à l'Inde par les pays du groupe des fournisseurs nucléaires (NSG), dont l'Australie fait partie.

    source : le Monde
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