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USA vers une nouvelle récession ?

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  • USA vers une nouvelle récession ?

    Robert Reich est professeur d'économie à l'université de Californie, à Berkeley. Ancien secrétaire au travail de l'administration Clinton, il est aujourd'hui l'un des conseillers économiques de Barack Obama, candidat à l'investiture démocrate à la présidentielle américaine. Il est l'auteur de nombreux livres et vient de publier en France, aux éditions Vuibert : Super-capitalisme. Le choc entre le système économique émergent et la démocratie.

    Croyez-vous que les Etats-Unis connaîtront cette année une récession ?

    Oui. La probabilité d'en avoir une est très élevée, car la confiance des consommateurs décline rapidement, les ménages ne peuvent plus emprunter, ils ne peuvent plus se financer en mettant en gage leur logement, ils sont très inquiets au sujet de leurs emplois. Nous avons tous les signes d'une récession.

    Sera-t-elle sévère ?


    Il est trop tôt pour le dire. On ne sait toujours bas quelle est l'ampleur exacte de la crise de crédit. On ne cesse, depuis des mois, d'avoir de mauvaises surprises et de voir les banques réévaluer l'ampleur de leurs créances douteuses. On est loin d'être arrivé au bout de la phase de nettoyage. Et la récession va mécaniquement augmenter le nombre de crédits compromis. C'est potentiellement une situation vraiment grave.

    Que doivent faire la Réserve fédérale (Fed), l'administration et le Congrès pour soutenir l'économie ?


    La Fed a signalé son intention de continuer à abaisser les taux d'intérêt, et le président George W. Bush ainsi que les parlementaires démocrates ont évoqué des aides fiscales, mais il faudra que cela soit très rapide. La stratégie à adopter par le gouvernement est assez simple. Premièrement, effectuer des dépenses sociales supplémentaires serait moins rapidement efficace que de diminuer immédiatement la pression fiscale (prélèvement à la source). Ensuite, plutôt que les riches, il faut surtout aider les gens ayant des revenus modestes et qui dépensent la plus grande part des aides reçues.

    Comment expliquez-vous que personne ne mesurait il y a encore six mois l'ampleur de la crise du crédit immobilier américain (subprimes) ?


    Personne ne pouvait imaginer que les banques, qui investissaient autant d'argent, étaient aussi mal informées des risques qu'elles prenaient. Les agences de notation n'ont pas fait leur travail et ont mal mesuré les risques. Sans parler de leurs conflits d'intérêts. La façon dont les rémunérations sont déterminées dans les établissements financiers est aussi en cause. Elle encourage les prises de risque et pénalise peu les stratégies hasardeuses.

    Vous mettez en garde, dans votre dernier livre, contre l'opposition grandissante à la mondialisation dans la population américaine. Est-ce un phénomène lié à la conjoncture ou plus profond ?


    C'est bien plus profond. C'est un rejet d'un système certes très favorable, depuis de nombreuses années, au consommateur et à l'investisseur, mais qui, en contrepartie, dépouille le citoyen du contrôle d'une partie de sa vie et affaiblit la démocratie. Les Américains sont aujourd'hui inquiets pour leur emploi, pour leur assurance-santé, pour leur retraite, pour la valeur de leur maison.
    Ce que nous voyons aujourd'hui dans la campagne électorale présidentielle est un retour de bâton contre la mondialisation, le commerce international et l'immigration. C'est la première fois depuis la seconde guerre mondiale qu'aucun des deux partis n'a un candidat se disant favorable à une plus grande liberté du commerce. Nous voyons les prémices d'un retour de l'isolationnisme aux Etats-Unis.

    N'est-ce pas lié aussi aux erreurs commises par l'administration Bush ?


    Bien sûr, mais c'est le rejet d'un phénomène qui existe depuis trois décennies et qui se traduit notamment par le creusement des inégalités. Le salaire moyen aux Etats-Unis ajusté à l'inflation est à peine supérieur à ce qu'il était en 1970. La mondialisation a seulement bénéficié aux nantis. Le un pour cent d'Américains les plus riches accapare aujourd'hui 20 % du revenu national, quand la moitié de la population ayant les revenus les plus faibles n'en reçoit que 12,6 %. Pour employer un terme français, cela est en train de miner notre "contrat social" et aussi notre démocratie.


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    Source : Le Monde 18/01/2008
    J'étais là...

  • #2
    si les etats-unis entrent en recession, c'est très mauvais signe pour toute la planete, il va y avoir des tas de responsables banquaires, financiers, gouvernementaux qui ne vont plus dormir la nuit, toutes les oreilles en ce moment sont tournées vers les usa et le japon, allah yetar

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