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Nicolas Sarkozy commence à lasser

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    Dur dur, le mois de janvier, et pas seulement à cause des sondages désormais en berne. A raison, Nicolas Sarkozy redoutait ces interminables cérémonies de vœux (aux forces vives de la nation hier matin, puis aux autorités religieuses dans la soirée ; au corps diplomatique, cet après-midi) qui le figent dans un cadre solennel avec des allocutions creuses. Mais faute d’avoir su renouveler l’exercice, le président de la République se retrouve, depuis le 31 décembre, date de ses premiers vœux télévisés, à multiplier incantations, promesses de lendemains meilleurs, autojustification des mesures prises… C’était sa hantise: se chiraquiser. Mais en ce début d’année, son prédécesseur, érigé en antimodèle, semble l’avoir rattrapé.

    Au fil de ses discours, Nicolas Sarkozy s’est transformé, tel l’ancien locataire de l’Elysée, en analyste des maux de la société française. Pour masquer son impuissance, il a dégainé gadgets (le nouveau mode de calcul du PIB), rapports et commissions. Illustration de cette politique du verbe: «Tout est aujourd’hui en place pour permettre le retour à l’équilibre de nos finances publiques», a lancé hier Sarkozy depuis le grand salon de l’Elysée. Le parterre de syndicalistes, associatifs et grands patrons auquel il s’adressait en rit encore… De même, il en a remis une couche sur le pouvoir d’achat avec encore et toujours des principes («libérer l’activité des Français») et non des actes concrets pour l’améliorer. La semaine dernière, il s’était interrogé à haute voix face à la presse: «Qu’attendez-vous de moi ? Que je vide des caisses déjà vides ?» Rude constat d’impuissance pour celui qui se présentait comme le «Président de pouvoir d’achat».

    Ficelles. Cette absence de résultats depuis huit mois se traduit aujourd’hui par une grande panne du sarkozysme. L’incessante musique sur le volontarisme et l’énergie présidentiels sonne comme un disque rayé. Lassant pour ceux qui l’écoutent, frustrant pour ceux qui espère voir surgir le morceau suivant. Les ficelles du Sarkoshow, qui commencent à être connues de tous, ne suffisent plus à dissimuler une réalité ténue. S’ajoute à cela l’étalage d’une vie privée qui révèle d’abord une immense aisance financière et un goût ostentatoire la luxe version nabab. Le résultat n’a pas tardé: une vertigineuse chute dans les sondages, avec l’apparition de cotes de popularité négatives. Une telle dégringolade est pour lui une première. Depuis 2002, ses trous d’air dans les enquêtes d’opinion n’ont jamais duré. Nicolas Sarkozy a toujours su rebondir, surprendre, se renouveler. Mais sur fond de croissance en berne et de retour de l’inflation, le contexte est bien différent.

    Taj Mahal. Que faire ? Comment relancer la machine Sarkozy ? A l’Elysée, les conseillers du chef de l’Etat rasent les murs. Rien de ce qui lui est proposé ne trouve grâce à ses yeux. Ses colères, toujours plus fréquentes et violentes, fichent la trouille à tout le monde. Le voyage en Inde programmé pour la semaine prochaine est, par exemple, en train de mettre la cellule diplomatique sur les nerfs. La venue ou non de Carla Bruni change au fil des heures. Personne n’ose demander au Président de rallonger une visite officielle qu’il a déjà bien écourtée pour se rendre en visite privée au Taj Mahal, où sa compagne le rejoindrait.

    Un de ses plus proches collaborateurs reconnaît : «On est peut-être entrés dans un long tunnel d’impopularité.» Mais le même ajoute que le chef de l’Etat «l’a anticipé depuis longtemps, avant même d’être élu…»

    Pour montrer qu’il ne lâche rien, Nicolas Sarkozy va renouer ce matin avec ce qui lui avait si bien réussi durant sa campagne: la virée en province, avec rencontre avec des ouvriers, table ronde sur «le thème des conditions de la libération de la croissance» et discours à la mairie. Le chiraquisme élyséen aussi avait ses rituels en province quand tout allait mal.

    source : Liberation
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