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L'Algérie veut attirer davantage les capitaux arabes

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  • L'Algérie veut attirer davantage les capitaux arabes

    Les projets au stade de l’intention, retenus par l’Agence nationale pour le développement des investissements, les opérateurs arabes en comptent une multitude en Algérie. En valeur, cela correspond à quarante milliards de dollars, chiffre mis en exergue hier à la faveur du 3ème forum arabe sur l’investissement tenu à l’hôtel Sheraton, Club des Pins. Une rencontre en préparation depuis des mois et qui a réuni environ sept cents opérateurs, venus de différents pays arabes, dont une grande partie dispose d’un point de chute en Algérie. Cette troisième édition constitue une belle occasion pour les chargés de l’économie nationale pour parler affaires, partenariats, expliquer ce qui a changé en matière de législation et d’amélioration du climat des affaires, du foncier, etc. Elle permet également à des entreprises de se faire connaître, de nouer des contacts de partenariat, de susciter des débats sur un ensemble de thèmes comme la privatisation, l’investissement dans les secteurs des hydrocarbures ou de l’hydraulique, filières qui ont fait l’objet de présentation à l’occasion de ce troisième forum.

    Cependant, une question se pose: en quoi ce troisième forum est-il différent des précédents ? Hommes d’affaires arabes et responsables de certaines institutions, à l’exemple du fonds monétaire arabe, semblent se faire une idée précise de l’évolution de l’économie nationale. Ils en ignoraient tout ou presque. Dans une longue intervention qu’il a faite en plénière, le directeur général du fonds monétaire arabe a loué les performances imprimées ces dernières années par l’Algérie dans le domaine économique, en soulignant que le régime des changes s’est développé, que les réserves de changes engrangées consolident la position de l’Algérie au plan financier. Mais pas seulement. Le patron du fonds arabe a cependant souligné qu’il faut gérer intelligemment et l’argent dont on dispose, en allusion à l’argent du pétrole, et les dépenses publiques. C’est, a-t-il dit, “un défi” que l’Algérie doit relever. Il a par ailleurs apprécié le processus de réformes engagé pour restructurer l’économie nationale, à commencer par l’entreprise, qu’elle soit publique ou privée. Depuis 1995, trois cent cinquante entreprises ont été privatisées. C’est un chiffre avancé lors de ce troisième forum par le ministre de la Participation et de la Promotion des investissements. En marge de la plénière, se tient un Salon animé par un panorama d’entreprises arabes dont certaines sont présentes en Algérie, parmi lesquelles Immar, une société qui a des ramifications dans un ensemble de pays arabes. Un de ses représentants a avancé que le groupe travaille à la maturation de cinq grands projets dans les cimenteries et qu’il compte investir davantage en Algérie. Il dément ainsi des rumeurs qui se faisaient présentes il y a quelques mois sur l’intention d’Immar de tourner le dos au marché algérien.

    Cette troisième édition a permis, sur un autre plan, de réactiver le forum d’affaires algéro-libanais. Algériens et Libanais se sont mis d’accord sur la signature d’un protocole d’accord portant sur des formules de coopération dans différents domaines. De même qu’ils ont réitéré leur volonté de promouvoir la coopération, les échanges interarabes ainsi que l’investissement dans le Monde arabe. L’Algérie ne compte que deux pour cent dans le volume des échanges commerciaux interarabes. Et c’est en 2008 qu’elle va intégrer la zone de libre-échange arabe. Indépendamment des forums et des conférences qui se succèdent en vue de mobiliser les capitaux arabes dans les pays arabes, beaucoup reste à faire. Les capitaux arabes se font fructifier dans des banques étrangères, notamment suisses. Ils s’élèvent à quelque quatre cents milliards de dollars, indiquent des banquiers suisses. C’est un placement de fonds inédit en provenance du Moyen-Orient. Mais va-t-il perdurer ? Cependant, ce volume recule d’année en année. Si les banques suisses veulent préserver leur place historique au Moyen-Orient, elles doivent agir en urgence à travers l’ouverture de leurs branches dans cette région, soulignent des banquiers. Ceux-ci rappellent que le monde est en perpétuel changement et que, si les banques suisses ne parviennent pas à s’y adapter, c’est leur viabilité qui sera en danger. C’est une nouvelle situation. Et elle suscite l’inquiétude des pays occidentaux qui ont longtemps tiré profit des fonds arabes.

    Des banquiers suisses notent que la “stratégie d’investissement” désormais adoptée par les riches arabes a relativement “changé la donne”. Explication : Par le passé, les riches arabes déposaient leurs fonds dans les banques, mais aujourd’hui ils essayent de les investir dans leur pays à travers le rachat des actifs des grandes firmes à travers le monde et se dirigent vers des instruments d’investissement beaucoup plus performants comme les caisses d’épargne et de retraite. C’est une tendance récente. Elle est née d’une conjoncture économique opérée dans le Monde arabe ces dernières années. Des données statistiques établissent le volume des fonds arabes dans les banques arabes à plus d’un milliard de dollars, alors que les dépôts arabes dans les banques occidentales ont nettement baissé au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Les raisons ?

    La tendance baissière des fonds arabes dans les banques occidentales s’explique, entre autres, par la crainte des riches arabes, et ils sont nombreux, d’une campagne de gel et de confiscation des avoirs lancée par les Etats-Unis et soutenue par la majorité des pays européens, au motif de lutter contre le financement du terrorisme et du blanchiment d’argent, au moment où les rentes pétrolières ont atteint des niveaux record. Les fonds déposés ou récupérés des banques étrangères sont utilisés dans des secteurs d’investissement comme le rachat des dettes extérieures des pays arabes qui sont souvent proposées à la vente par les créanciers pour une valeur nettement inférieure, à moins de cinquante pour cent.

    source : la Tribune
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