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"La récession américaine aura des conséquences en France"

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  • "La récession américaine aura des conséquences en France"

    Trois questions à Marc Touati, directeur général de Global Equities et président du cabiner ACEDFI.

    La récession qui semble se profiler aux États-Unis risque-t-elle d'affaiblir une croissance française déjà "molle" ?

    Dans la mesure où l'économie américaine est la locomotive de la croissance mondiale depuis plus de quinze ans, son ralentissement aura inévitablement un impact négatif sur l'activité française. De même, la crise des subprimes et la déprime des marchés boursiers internationaux imposeront aux banques françaises d'adopter un comportement encore plus prudent que d'habitude. Néanmoins, il ne faut pas exagérer l'impact de ces évolutions qui sont devenues à l'évidence des boucs émissaires idéaux pour masquer les carences franco-françaises.

    En outre, certes les États-Unis devraient progressivement rebondir grâce à une politique monétaire de plus en plus accommodante, à une relance budgétaire de grande envergure et à un dollar faible, mais la France et la zone euro ne disposent d'aucune de ces armes de politique économique.

    Quels sont les autres facteurs susceptibles d'avoir un impact sur la croissance hexagonale en 2008 ? Quel niveau de croissance peut-on espérer atteindre au cours de l'année à venir ?

    Malheureusement, l'économie française devra affronter cette année une multitude d'obstacles : une politique absurde la BCE, un euro trop cher, et surtout une pression fiscale trop forte, puisqu'elle continue d'atteindre 45 % du PIB, contre 41 % en moyenne dans la zone euro, soit un "trop-plein fiscal" de plus de 60 milliards d'euros.

    En outre, après avoir soutenu la croissance à bout de bras depuis 2002, notamment grâce à un recours massif à l'endettement, les ménages n'en auront plus les moyens. En effet, leur capacité d'emprunt a été utilisée au maximum, l'emploi reste faible et leur pouvoir d'achat se dégrade, d'où une consommation qui devrait poursuivre le ralentissement qu'elle a déjà entamé depuis l'automne dernier.

    Enfin, la bulle immobilière devrait également commencer à se dégonfler, ce qui pèsera à la baisse sur l'investissement logement. Au total, la croissance française devrait avoisiner les 1,6 % cette année.


    Le gouvernement est-il impuissant face à cette situation, ou a-t-il les moyens de faire mentir vos prévisions ?


    Le seul moyen de relancer la croissance rapidement serait de baisser massivement la pression fiscale pour tous : les entreprises, les ménages, favorisés ou modestes. Cela permettrait à la fois de soutenir l'investissement productif, de créer plus d'emplois et d'améliorer le pouvoir d'achat.

    Dans le même temps, et de manière à éviter un creusement du déficit public, il faudrait réduire les nombreuses dépenses publiques superflues, et par exemple les dépenses de fonctionnement qui, depuis cinq ans, augmentent d'environ 12 milliards d'euros par an. Mais tant que le gouvernement français n'aura pas le courage de faire une vraie rupture économique, la France restera condamnée à la croissance molle.

    Par Le Point
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