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Le QI contesté « Il n’est plus adapté aujourd’hui »

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  • Le QI contesté « Il n’est plus adapté aujourd’hui »

    Il n’y a pas que le QI dans la vie



    Le QI a plus d’un siècle d’existence. Il n’est plus adapté aujourd’hui et les psychologues lui accordent de moins en moins de crédit. Certains proposent de le supprimer définitivement. A côté du QI existe désormais le QE (quotient émotionnel). Enfin, des découvertes surprenantes sur l’intelligence animale ont ringardisé le quotient intellectuel.

    La référence au QI n’est pas anodine. Elle peut même s’avérer dangereuse quand elle sert à justifier une forme de politique fondée sur la ségrégation sociale voire raciste.


    Ce vieux QI !


    En 1904, l’Anglais Charles Spearman invente le "facteur g" censé mesurer l’intelligence générale. En 1905, Alfred Binet et Théodore Simon inventent le premier test utilisable. C’était à la demande de l’Etat qui souhaitait détecter les retards scolaires des élèves. En 1916, l’Américain Terman s’inspire de l’Allemand Wilhem Stern et invente le "quotient intellectuel" qui est le rapport entre l’âge mental et l’âge réel. Le QI ne s’applique alors qu’aux enfants. En 1939, l’Américain David Wechsler modifie le système pour l’adapter aux adultes. Ce dernier système s’est imposé comme le modèle dominant de mesure de l’intelligence. Le malentendu de départ, fondé sur la croyance que l’intelligence d’un individu peut se mesurer comme la taille ou le poids au moyen d’un simple chiffre, n’a pas empêché le succès formidable de ce mythique moyen d’évaluation de son intelligence et de comparaison avec celui de ses congénères.

    Le QI contesté

    Si le QI reste un indicateur fiable du niveau de retard scolaire, il n’est plus considéré par les psychologues comme le moyen unique de mesure des aptitudes intellectuelles, et l’on parle à présent d’une pluralité d’intelligence. En 1983, Howard Gardner dénombre sept types d’intelligence. Un autre, Robert Sternberg défend depuis 1985 une théorie triarchique. Outre la contestation de son efficacité universelle, le QI est critiqué pour son usage à des fins élitistes, eugénistes, ségrégationnistes.

    Les résultats obtenus aux tests culturels sont directement liés au contexte socioculturel des personnes testées. L’idée que les Noirs ont un QI inférieur à celui des Blancs se répand aux Etats-Unis avec le livre The Bell Curve (1994) de Richard Hernstein et Charles Murray.

    L’émotion engendrée par le quotient émotionnel

    Le quotient émotionnel (QE) a été développé dans les années 90. Le psychologue américain Daniel Goleman en a popularisé le concept. Il se définit comme la capacité à maîtriser et exploiter ses sentiments et émotions et ceux des autres. Le QE est présenté comme supérieur au QI car il prédisposerait à obtenir du succès dans la vie, tandis que le QI révèle le niveau d’aptitudes générales, mais ne garantit pas pour autant la réussite. Par exemple, les enfants surdoués (QI supérieur à 130) peuvent éprouver de grandes difficultés d’adaptation à l’école et échouer. On affirme dans de nombreuses revues des années 90 que le QE peut être travaillé et amélioré et donc apporter le bonheur. De plus, contrairement au QI, favorisé dans certains groupes socioculturels plus que d’autres, le QE est commun à toutes les classes sociales. Il serait plus démocratique qu’élitiste.

    L’intelligence animale bouleverse les certitudes établies

    Les études très récentes sur les chimpanzés ont montré que ces primates peuvent mémoriser de nombreux signes du langage. Ils peuvent même surpasser l’homme dans certains exercice d’intelligence. Ainsi, au Japon, des scientifiques de l’institut de recherche sur les primates de l’université de Kyoto ont mis en concurrence des singes et des étudiants. Les singes en sont sortis largement vainqueurs question rapidité et mémoire immédiate : voir cette vidéo Plus de détails dans cet article du Figaro.

    Nous sommes donc encore très loin de tout connaître de l’intelligence.

    Dans ce contexte, utiliser le QI pour opposer des élèves, des adultes, des groupes sociaux ou des "races" relève de l’absurdité ou de l’ignorance volontaire à l’appui de thèses douteuses. Depuis 2005, une pétition a rassemblé 700 signatures de psychologues français. Elle rejette l’usage exclusif du QI comme moyen de mesure de l’intelligence de l’enfant. Le psychologue Jacques Lautrey va plus loin : il préconise la suppression pure et simple du QI. Mais il a peu de chance d’être entendu car le QI reste un outil d’évaluation utile pour les psychologues.
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