Non-assistance à peuple en danger de mort
Le bouclage par Israël de la bande de Ghaza menace la population palestinienne qui s'y entasse d'une catastrophe humanitaire inéluctable, que la communauté internationale se contente de déplorer sans agir pour l'empêcher. Que pèse en effet «l'inquiétude» exprimée par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon au nom de cette communauté, si elle ne s'accompagne pas de gestes forts, contraignants à l'endroit de l'Etat hébreu, qui l'obligeraient à lever son blocus contre la bande de Ghaza et à cesser d'infliger à sa population la loi nazie de la «responsabilité collective» ?
Où sont ces défenseurs des droits de l'homme si prompts à brandir le «devoir d'ingérence humanitaire» ailleurs dans le monde ? L'Etat hébreu qui tue, affame et condamne à la mort lente la population de Ghaza, n'est-il pas aussi criminel que celui du Soudan ou d'ailleurs, sinon plus car disposant d'un arsenal de répression mille fois plus sophistiqué et meurtrier ?
Bernard Kouchner, Bernard-Henri Lévy et leurs épigones de France et d'ailleurs se taisent, certainement occupés à s'équiper martialement pour parader à la suite de la force internationale qui va se développer au Darfour. Qu'Israël tue en Palestine, qu'il réduise tout un peuple à la condition d'ilotes, encagés, privés d'eau, d'électricité, d'aide humanitaire de première urgence, ne semble pas choquer ces défenseurs des droits de l'homme, dont l'indignation est de toute évidence sélective.
Il y a, de l'aveu de tous les observateurs sur place à Ghaza, danger de catastrophe humanitaire avec ce blocus total imposé par le gouvernement de Tel-Aviv, qui doit être dénoncé. Sinon s'y ajoutera le crime de non-assistance à peuple en danger de mort.
C'est ce que le malheureux Mahmoud Abbas a tenté de faire entendre à la communauté internationale en lui réclamant désespérément sa protection pour le peuple palestinien contre le déchaînement de la barbarie sioniste. Les rares Palestiniens qui ont cru avec leur président à des «jours meilleurs» après la conférence «show» d'Annapolis ont perdu toute illusion devant ce déchaînement, dans lequel explosent la haine, le mépris et l'arrogance que l'ennemi sioniste voue au peuple palestinien.
Les Etats arabes, qui ont joué les faire-valoir de la mascarade d'Annapolis, observent eux aussi un silence assourdissant. Ce qui se passe à Ghaza n'empêche pas leurs dirigeants d'avoir la «conscience tranquille». Pour eux, l'urgence n'est pas de défendre l'intégrité physique de la population de cette enclave pénitencier, mais de préserver leur alliance anti-iranienne dans laquelle ils se sont enrôlés aux côtés d'Israël et des Etats-Unis.
Certes, ils vont se réunir «en urgence». Ils interpelleront l'Union européenne, le quartette international, l'ONU. Ils prendront à témoin l'opinion internationale. Ils promettront leur aide financière au peuple palestinien martyr. Ils participeront peut-être à une prière des morts. Cela n'empêchera pas Israël de poursuivre son oeuvre génocidaire. Qualificatif qui nous vaudra d'être dans la liste des «antisémites», dressée par ceux pour qui dénoncer l'Etat hébreu pour ses crimes est le crime absolu.
Analyse par Kharroubi Habib / le quotidien d Oran
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