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Un défi nommé Nasrallah
Quand l’armée israélienne accuse le leader du Hezbollah libanais de «violer le code humain» et de «vider de leur sens les valeurs de toutes les religions, particulièrement l’islam», il y a comme quelque chose qui ne tourne pas rond ! L’état-major de cette armée d’occupation, qui a livré une guerre inégale et injuste contre ce même Hezbollah en juillet-août 2006 et qui tue quotidiennement des civils palestiniens, feint de se rappeler que c’est bien Tel-Aviv qui a agressé en premier, et le Liban et les Palestiniens.
Pour des donneurs de leçons en matière de valeurs humaines et religieuses, les responsables israéliens devront repasser. Cette levée de boucliers en Israël fait suite aux déclarations de Hassan Nasrallah à l’occasion de la célébration, samedi dernier, de la fête de l’Achoura.
Lors de cette première apparition publique dans la banlieue Sud de Beyrouth, le chef charismatique du Hezbollah a déclaré que sa formation détenait «des têtes, des mains, des pieds et qu’elle avait un cadavre presque complet de la tête jusqu’au bassin».
Avant de s’interroger : «Qu’a dit l’armée israélienne à la famille de ce soldat ?» Le langage cru de Hassan Nasrallah tranche avec son calme légendaire. Un stoïcisme duquel il ne s’était pas départi même dans les moments les plus durs de la guerre de 2006.
Qu’est-ce qui a donc poussé le leader du Hezbollah à faire ces déclarations fracassantes ? Une guerre psychologique ? Ou est-ce de la surenchère verbale pour influencer des négociations qui seraient en cours entre son parti et Israël à l’aide de tierces parties pour l’échange de prisonniers et/ou de dépouilles ? Ya-t-il un quelconque rapport avec l’agression israélienne contre la bande de Gaza ? Rien n’est à exclure, d’autant plus que ces déclarations ont eu l’effet escompté par le dirigeant libanais.
Déjà, des parents de soldats israéliens tués dans des combats au sud du Liban ont demandé à l’état-major de cette armée de répondre à leurs interrogations et de leur montrer les dépouilles mortelles de leurs proches. Habituellement l’armée israélienne ne rend pas à leurs familles les cadavres des soldats morts au combat.
Ceux de l’été 2006 n’ont pas fait l’exception. Discréditée militairement sur le terrain des opérations, l’armée israélienne l’est désormais davantage par rapport à l’opinion publique. Dans son édition de dimanche, le quotidien Haaretz qui cite une source proche des services de sécurité israéliens affirme que le Hezbollah détiendrait des parties de corps de près d’une dizaine de soldats dont les dépouilles mortelles ont été enterrées en Israël, selon les rites de la religion juive.
Cette information confirmerait non seulement les déclarations de Nasrallah, mais ferait la lumière sur cet énième mensonge d’Etat, celui du gouvernement d’Ehud Olmert en direction du peuple israélien et de l’opinion publique internationale.
Du coup, les ministres de ce même gouvernement ruent dans les brancards. Les appels au meurtre du leader chiite libanais fusent de partout. «Nasrallah est un rat d’égout qui doit continuer à creuser son trou. Israël doit faire en sorte qu’il ne puisse pas voir la lumière du jour», a déclaré le ministre israélien de l’Habitat, Zeev Boim.
Son collègue des Affaires religieuses, Yitzhak Cohen, renchérit : «Nasrallah est un fou, et je ne comprends pas pourquoi il respire encore. Il y a longtemps qu’il aurait dû être liquidé, et il n’est pas trop tard pour le faire.» Ces cris haineux rappellent à s’y méprendre ceux lancés il y a des décennies, et en 2003-2004, contre feu Yasser Arafat par celui qui s’est félicité publiquement de son décès à Paris en novembre 2004, Ariel Sharon pour ne pas le dénommer.
L’assassinat de Hassan Nasrallah est désormais à l’ordre du jour des officiels israéliens, du moins au grand jour. Il continue de gêner les Israéliens dans la direction de leurs affaires internes, mais aussi dans l’élaboration de stratégies au niveau régional.
Après tout, le Hezbollah et son leader détiennent une des clés de l’équation libanaise. La situation actuelle de blocage institutionnel consécutif à la vacance du poste de la présidence de la République n’arrange pas de nombreuses parties, y compris Israël.
En s’invitant dans le débat interisraélien, Hassan Nasrallah joue au trublion, en fin stratège politique. Il recentre le débat en le transposant chez l’autre, lui rappelant ses crimes et ses lâchetés, ses violations des droits de l’homme et des valeurs religieuses.
Des forfaitures commises chaque jour davantage en Palestine occupée.
- Le jeune Independant
Quand l’armée israélienne accuse le leader du Hezbollah libanais de «violer le code humain» et de «vider de leur sens les valeurs de toutes les religions, particulièrement l’islam», il y a comme quelque chose qui ne tourne pas rond ! L’état-major de cette armée d’occupation, qui a livré une guerre inégale et injuste contre ce même Hezbollah en juillet-août 2006 et qui tue quotidiennement des civils palestiniens, feint de se rappeler que c’est bien Tel-Aviv qui a agressé en premier, et le Liban et les Palestiniens.
Pour des donneurs de leçons en matière de valeurs humaines et religieuses, les responsables israéliens devront repasser. Cette levée de boucliers en Israël fait suite aux déclarations de Hassan Nasrallah à l’occasion de la célébration, samedi dernier, de la fête de l’Achoura.
Lors de cette première apparition publique dans la banlieue Sud de Beyrouth, le chef charismatique du Hezbollah a déclaré que sa formation détenait «des têtes, des mains, des pieds et qu’elle avait un cadavre presque complet de la tête jusqu’au bassin».
Avant de s’interroger : «Qu’a dit l’armée israélienne à la famille de ce soldat ?» Le langage cru de Hassan Nasrallah tranche avec son calme légendaire. Un stoïcisme duquel il ne s’était pas départi même dans les moments les plus durs de la guerre de 2006.
Qu’est-ce qui a donc poussé le leader du Hezbollah à faire ces déclarations fracassantes ? Une guerre psychologique ? Ou est-ce de la surenchère verbale pour influencer des négociations qui seraient en cours entre son parti et Israël à l’aide de tierces parties pour l’échange de prisonniers et/ou de dépouilles ? Ya-t-il un quelconque rapport avec l’agression israélienne contre la bande de Gaza ? Rien n’est à exclure, d’autant plus que ces déclarations ont eu l’effet escompté par le dirigeant libanais.
Déjà, des parents de soldats israéliens tués dans des combats au sud du Liban ont demandé à l’état-major de cette armée de répondre à leurs interrogations et de leur montrer les dépouilles mortelles de leurs proches. Habituellement l’armée israélienne ne rend pas à leurs familles les cadavres des soldats morts au combat.
Ceux de l’été 2006 n’ont pas fait l’exception. Discréditée militairement sur le terrain des opérations, l’armée israélienne l’est désormais davantage par rapport à l’opinion publique. Dans son édition de dimanche, le quotidien Haaretz qui cite une source proche des services de sécurité israéliens affirme que le Hezbollah détiendrait des parties de corps de près d’une dizaine de soldats dont les dépouilles mortelles ont été enterrées en Israël, selon les rites de la religion juive.
Cette information confirmerait non seulement les déclarations de Nasrallah, mais ferait la lumière sur cet énième mensonge d’Etat, celui du gouvernement d’Ehud Olmert en direction du peuple israélien et de l’opinion publique internationale.
Du coup, les ministres de ce même gouvernement ruent dans les brancards. Les appels au meurtre du leader chiite libanais fusent de partout. «Nasrallah est un rat d’égout qui doit continuer à creuser son trou. Israël doit faire en sorte qu’il ne puisse pas voir la lumière du jour», a déclaré le ministre israélien de l’Habitat, Zeev Boim.
Son collègue des Affaires religieuses, Yitzhak Cohen, renchérit : «Nasrallah est un fou, et je ne comprends pas pourquoi il respire encore. Il y a longtemps qu’il aurait dû être liquidé, et il n’est pas trop tard pour le faire.» Ces cris haineux rappellent à s’y méprendre ceux lancés il y a des décennies, et en 2003-2004, contre feu Yasser Arafat par celui qui s’est félicité publiquement de son décès à Paris en novembre 2004, Ariel Sharon pour ne pas le dénommer.
L’assassinat de Hassan Nasrallah est désormais à l’ordre du jour des officiels israéliens, du moins au grand jour. Il continue de gêner les Israéliens dans la direction de leurs affaires internes, mais aussi dans l’élaboration de stratégies au niveau régional.
Après tout, le Hezbollah et son leader détiennent une des clés de l’équation libanaise. La situation actuelle de blocage institutionnel consécutif à la vacance du poste de la présidence de la République n’arrange pas de nombreuses parties, y compris Israël.
En s’invitant dans le débat interisraélien, Hassan Nasrallah joue au trublion, en fin stratège politique. Il recentre le débat en le transposant chez l’autre, lui rappelant ses crimes et ses lâchetés, ses violations des droits de l’homme et des valeurs religieuses.
Des forfaitures commises chaque jour davantage en Palestine occupée.
- Le jeune Independant
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