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Krashs boursiers : Les leçons durables

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  • Krashs boursiers : Les leçons durables

    Alors viking, c'est vrai ce qu'on raconte sur l'exception suédoise ?
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    Les leçons durables

    Il y a eu cinq crises :
    • Octobre 1987, sans conséquence, un accident informatique en réalité.
    • 1992-1993 : la crise du SME qui a explosé et a entraîné le passage au système de l'euro.
    • 1997-1998-1999 : crise asiatique, crise russe, crise brésilienne…
    Monsieur le Gouverneur a dit très justement que nous sommes sortis de ce passage très difficile où les pays émergents étaient voués à une faillite inopinée à tout moment. Je voudrais souligner un facteur déterminant de la consolidation de ces pays : la formidable augmentation du prix des matières premières. Depuis cinq ans, les prix de toutes les matières premières, depuis le pétrole jusqu'à l'huile de palme en passant par le coton, le nickel, le cuivre, le zinc, le tourteau de soja… tous ces prix ont augmenté de 100% à 400%.. Nous en subissons les conséquences dans notre solde commercial français puisque nous importons toutes ces matières premières. Ce facteur favorable joue donc pour l'instant, il faut espérer pour ces pays que les prix vont se maintenir à un niveau convenable et ne pas se retourner, auquel cas leur situation deviendrait fragile.
    • 2001-2002 : la crise des valeurs d'Internet.
    Cette crise est révélatrice de l'incapacité des opérateurs financiers à apprécier l'importance des risques et la valeur des entreprises cotées. Cette crise a été surmontée, comme l'a très bien dit Paul Krugman ; Dominique Garabiol a repris la formule : « Aux Etats-Unis, on a surmonté la crise financière en créant une bulle immobilière » Paul Krugman l'a dit il y a trois ans et nous le vérifions en ce moment.
    • La crise de l'été 2007.
    Je ne vais pas m'y attarder mais je vais insister sur un point : Comme les crises que j'ai évoquées auparavant, c'est un krach, ce n'est pas du credit crunch. Madame Lagarde a dit : « Il n'y a pas de krach », elle a voulu dire qu'il n'y a pas de krach boursier. Elle a tout à fait raison, les variations de la Bourse ont été tout à fait négligeables. Mais il y a bien eu un krach du crédit à court terme sur le marché interbancaire, sans quoi la Banque centrale européenne n'aurait pas eu à intervenir. Les banques centrales interviennent à date fixe pour des opérations de refinancement périodique des banques qui leur présentent des demandes, c'est leur mode de fonctionnement naturel. Or, aussi bien la Banque centrale européenne que la Banque centrale américaine, la Banque centrale du Canada, d'Australie et, en fin de compte, malgré les propos de Monsieur Mervyn King, la Banque centrale d'Angleterre, sont intervenues directement sur le marché en substituts des prêteurs défaillants.

    Qu'est-ce qu'un krach ?
    Un krach immobilier signifie que vous n'avez plus d'acquéreur pour la maison que vous proposez à la vente, un krach boursier que personne ne veut de vos actions (sauf réduction de 50%, 60% ou 80% de leur valeur). Le krach du crédit c'est la même chose : personne ne veut de vos titres de créance. La Banque centrale européenne est intervenue normalement parce que le marché était bloqué, elle est venue se substituer aux prêteurs défaillants de ce marché.
    Je suis profondément d'accord avec ce qu'a dit Dominique Garabiol sur ce serpent du crédit qui se mord la queue. On a voulu titriser, c'est-à-dire faire en sorte que les banques se défaussent du crédit en transférant ses risques vers des investisseurs spécialisés. On s'aperçoit que quand la conjoncture devient défavorable, lorsque la confiance disparaît, les risques reviennent vers les banques par l'intermédiaire du marché du crédit et du marché du crédit interbancaire, c'est comme un système de siphon bouché qui fait remonter les créances vers le marché du crédit interbancaire.
    En ce moment, une contraction du crédit bancaire s'opère mais, en tant que telle, la contraction du crédit n'est pas une tragédie économique, elle ne devient dramatique que si elle se poursuit durant des années.

    Le problème des faillites.
    IKB, Northern Rock, la Banque régionale allemande de Leipzig… En quelques heures, des banques qui paraissaient solvables déposent leur bilan ou doivent être sauvées en catastrophe. Countrywide financial, le plus grand prêteur des marchés hypothécaires américains est sauvé en catastrophe par quarante banques dans le monde (en Amérique, en Europe, en Asie), dûment obligées par la Banque fédérale américaine. C'est un peu l'effet de la titrisation. Quand des créances sont titrisées, on est obligé de comptabiliser ces créances à leur valeur du marché : ce qui est entré à 100 dans vos comptes à une période déterminée, quelques mois auparavant, brutalement n'est plus coté que 60 ou 70 sur le marché correspondant. Le prêteur est obligé de tenir compte de la nouvelle valeur de la créance et de répercuter la moins value dans ses comptes trimestriels. L'organisme concerné passe du noir au rouge et doit donc être sauvé en catastrophe.
    Que va-t-il se passer maintenant ? Je l'ignore. Sachez cependant que la crise de l'immobilier américain s'aggrave Aujourd'hui (17/10/2007) est tombé l'indice du climat des affaires chez les promoteurs immobiliers américains : en octobre, il a cassé son plus bas historique de janvier 1991. Pour l'instant l'économie américaine tient parce que les ménages aisés et riches, qui représentent un tiers de la population américaine, consomment comme des ogres et parce que l'industrie américaine réussit de bonnes performances à l'exportation. Mais il ne faudrait pas que la crise immobilière américaine se poursuive et s'aggrave comme elle le fait actuellement.


    L'exception suédoise.
    Avant de proposer des réponses, je voudrais évoquer un pays extraordinaire dont on parle très souvent à Bruxelles, mais à tort : la Suède. On dit que la Suède a absorbé la mondialisation. Quand on regarde son commerce extérieur, on s'aperçoit qu'elle développe son commerce avec l'Allemagne, les Etats-Unis, la Norvège et la Russie, ses partenaires traditionnels. En revanche ce pays est « anormal » de trois points de vue :
    l'actionnariat de ses entreprises est parmi les plus stables du monde, sinon le plus stable. Ce n'est pas un actionnariat de marché qui recherche la valorisation instantanée, l'actionnariat familial est très développé.
    Les banques suédoises n'ont pas titrisé. Lars Nyberg, Gouverneur adjoint de la Banque centrale suédoise déclarait il y a quelques jours : « Les banques suédoises n'ont pas transféré un montant significatif de prêts de leurs comptes vers d'autres institutions telles que les banques d'investissement, ce qui signifie qu'elles ne courent pas le risque de voir de larges volumes revenir vers elles comme ça a été le cas dans les autres pays »…pas de titrisation en Suède !
    La Suède a dédaigné l'euro, elle conserve une politique monétaire nationale avec sept millions d'habitants !
    Si on prend ces trois traits spécifiques, on s'aperçoit que ce pays a manqué le train de la transformation financière qui est notre lot et notre loi depuis vingt-cinq ans alors que la France croit être une exception. Et ce petit dinosaure se porte bien.
    Retenons l'exception suédoise, elle est très importante pour l'avenir.


    High risk, high reward.
    C'est la grande formule ! Si vous prenez de hauts risques, vous devez être fortement rémunéré.
    Quand on réfléchit à ce qui s'est passé depuis vingt-cinq ans, avec les Junk bonds, obligations de pacotille, les prêts aux pays émergents fragiles, l'affaire des crédits hypothécaires surtout dans le subprime rate qui a été organisée spécifiquement et les LBO (extrêmement dangereux), nous vérifions l'inverse : High reward, high risk ! Pour avoir le haut rendement, on organise le risque élevé. J'insiste tout spécialement sur le LBO dont on parle peu. Tout le monde connaît maintenant la question du marché hypothécaire américain, sachez que les économistes de la Banque d'Espagne et leurs homologues de la Banque d'Angleterre ont froidement annoncé un krach immobilier dans les deux pays correspondants.


    Que faire ?

    Je crois à trois choses

    1° la responsabilité du prêteur.
    Qu'il s'agisse d'une banque classique, commerciale ou d'un fonds d'investissement spécialisés, il faut que les prêts restent dans les comptes et qu'ils soient suivis. L'emprunt ne disparaît pas, un prêt à trente ans au ménage américain ne disparaît pas parce qu'on l'a titrisé, parce qu'on l'a mis sur le marché ou qu'il a été repris par quelqu'un, il va durer trente ans, sauf défaillance de l'emprunteur entre temps. Il faut donc que les crédits restent dans les comptes des prêteurs, du moins tant que ceux-ci sont en bonne forme financière. C'est une façon de les responsabiliser. La plus grande innovation de ces quarante dernières années, c'est la concentration de l'épargne dans des fonds d'investissement spécialisés : SICAV, fonds de pension, fonds spéculatifs, gérés par des professionnels. Le drame, c'est que plus on professionnalise et moins ça marche.

    2° Le cantonnement du risque.
    Contrairement à une idée fausse, une idée reçue, l'économie que l'on a baptisée le capitalisme s'est développée quand on a su cantonner, réduire, le risque économique. Des pays comme la Hollande et l'Angleterre qui ont connu les premiers une véritable croissance continue, avaient réussi, précisément, à réduire les risques économiques. Il faut les cantonner.

  • #2
    Comment les cantonner ?
    Deux propositions très simples :
    Vous avez remarqué que, dans la crise actuelle du marché hypothécaire américain, les prêts accordés aux ménages qui avaient été garantis par des organismes fédéraux (Freddie Mac et Fanny Mae) n'ont pas été touchés. La garantie a donc opéré un effet salutaire. La garantie ne peut pas être universelle, les Etats, les banques centrales, ne peuvent pas garantir l'intégralité des prêts qui ont été accordés. Mais si l'on veut que certains ménages et certaines entreprises fragiles accèdent à certains moyens financiers, il faut un système de garantie collectif.
    Il faut aussi une réglementation : je ne dis pas ‘régulation' mais ‘réglementation'. Il est anormal que l'on puisse accorder des prêts à cinquante ans, comme on le fait aujourd'hui en Espagne pour acquérir des biens immobiliers. Il est anormal que 40% des ménages américains qui acquièrent un logement neuf ou ancien le fassent avec un prêt qui couvre la totalité du montant de l'opération. Il est anormal qu'un fonds déterminé puisse racheter une entreprise à la Bourse ou hors de la Bourse en empruntant la totalité du capital de l'entreprise concernée.
    Il faut connaître le mécanisme du LBO : Le capital est dans les comptes du fonds de placement, c'est de l'épargne. Pour valoriser cette épargne, le fonds emprunte. Il y a deux échelons : l'échelon capitalistique proprement dit que l'on valorise. Sachez que les Fonds de « private equity » atteignent des rendements sur capitaux propres entre 20% et 30% l'an, il dépasse de loin la norme de 15% dont on nous a parlé.
    Il faut donc une réglementation : par exemple qui veut racheter le capital d'une entreprise ne devrait pouvoir emprunter qu'un quart ou un tiers de la somme correspondante.

    S'agissant de la politique monétaire, une question de fond a été posée par Monsieur le Gouverneur : On ne peut pas suivre la valeur des actifs financiers comme on peut suivre l'inflation des biens courants. Sachez cependant que cette question est très ancienne. Irving Fischer, auteur de « La théorie quantitative », disait il y a un siècle de cela qu'il faudrait que la politique monétaire tienne compte à la fois de l'évolution des prix des biens courants et des prix des actifs financiers. Je n'ai pas de solution à cet égard. Je me contente de constater que la politique monétaire des grandes banques centrales, surtout de la Banque centrale américaine, depuis quinze ans, a consisté à protéger la valeur des actifs financiers.
    Je vous remercie de votre attention.

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    • #3
      l´exeption suédoise

      bonjour Jawzia

      Ce qui a été ecrit sur la suéde dans votre article renferme des vérités mais des contre vérités je m´explique

      L´actionnariat suédois se focalise sur une puissante famille appellée WALLENBERG ( une famille juive suédoise ) qui est actionnaire majoritaire dans les entreprise suivantes SKF, VOLVO ,ATLAS COPCO ,STORA-ENSO, ASTRA-ZENECCA, OMX , ERICSSON et un grand nombre de PME suédoises et les grandes banques telque SEB, NORDEA et HANDELSBANKEN , la famille Wallenberg a une grande compagnie d´investissement appellé INVESTOR .

      C´est pour cette raison que l´actionnariat suédois est stable puisque il est homogéne et les banques suédoises gardent en mémoire la douleureuses experience du crash immobilier de 1991-1992 en Suede qui a été devastateur pour son économie c´est pour cette raison que les suédois se montrent trés prudents en ce qui concerne l´immobillier

      Mais un crash de la bourse technologique américaine NASDAQ aura des conséquences graves sur la bourse de Stockholm pour les raisons suivantes

      Les compagnies téchnologiques suédoises et á leur téte ERICSSON pondérent lourdement l´indice de la bourse de Stockholm appellé OMX-30

      la Pluparts des grandes entreprises téchnologiques suédoises sont cotées á la bourse de NASDAQ

      Voila mes commentaires Jawzia

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      • #4
        Merci viking pour ces précisions.

        Je retiens néanmoins que la position suédoise qui, à contre-courant de la tendance "du tout mondialisme", lui permet de détenir encore quelques manettes à même de lui d'atténuer un choc boursier.

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