Algérie : le double langage de Renault -EDITO
Par said kaced le 23/01/2008 à 11:02
En ventes pures, la firme au losange «cartonne» en Algérie, bien plus que chez le voisin marocain qui profite, soit dit en passant, des largesses du constructeur automobile français. Renault installera son usine de montage nord-africaine dans le royaume alaouite, mais continuera à prospérer chez nous tout en pratiquant le double langage.
A propos des familles de ses employés rapatriées en France récemment, ses communicants algériens assurent aux rares journaux qui «osent» lui demander des détails sur ce départ précipité – Renault est un gros annonceur publicitaire chez nous – que cela n’est pas une conséquence des derniers attentats terroristes commis par l’AQMI.
A Paris, la porte-parole «officielle» du groupe automobile déclare tout à fait le contraire à l’agence Reuters – bien sûr, il ne faut pas confondre : là, on s’adresse à un grand groupe de presse international, pas à des journalistes incultes du Tiers-monde ! – et lie le rapatriement d’Algérie des familles des cadres de Renault à la «situation sécuritaire» dans le pays. Renversant !
Il ne faut surtout pas voir là un simple problème de coordination au sein du service de presse de cette prestigieuse multinationale, mais bien une volonté de ne pas communiquer sincèrement avec l’un de ses meilleurs clients à l’étranger. Renault et d’autres entreprises françaises travaillent «bien» en Algérie tout en affichant ostensiblement leur méfiance à l’égard d’un environnement qui fait croître considérablement pourtant leurs chiffres d’affaires. Sinon pourquoi avoir caché, avec force dénégations, à des journalistes algériens ce qu’il avoue volontiers à un média international ? Renault a-t-il seulement conscience que ce type de «légèreté» - seule la décence nous empêche de parler de mépris à l’encontre de l’opinion publique algérienne – peut faire naître une hostilité certaine à l’égard d’une marque encore fort appréciée par nos automobilistes ?
Pour compliquer le tout, l’attaché de presse de l’ambassade de France s’empresse de déclarer que ce rapatriement entre dans le cadre d’un «mouvement normal» de circulation des personnes entre les deux rives. Nos partenaires étrangers ont-ils définitivement adopté les rites de communication en vigueur en nos contrées ? Ne rien dire sur l’essentiel et laisser à la «puissance de l’argent» le soin de régler le flux des informations… Pleure ô pays bien-aimé !
Par said kaced le 23/01/2008 à 11:02
En ventes pures, la firme au losange «cartonne» en Algérie, bien plus que chez le voisin marocain qui profite, soit dit en passant, des largesses du constructeur automobile français. Renault installera son usine de montage nord-africaine dans le royaume alaouite, mais continuera à prospérer chez nous tout en pratiquant le double langage.
A propos des familles de ses employés rapatriées en France récemment, ses communicants algériens assurent aux rares journaux qui «osent» lui demander des détails sur ce départ précipité – Renault est un gros annonceur publicitaire chez nous – que cela n’est pas une conséquence des derniers attentats terroristes commis par l’AQMI.
A Paris, la porte-parole «officielle» du groupe automobile déclare tout à fait le contraire à l’agence Reuters – bien sûr, il ne faut pas confondre : là, on s’adresse à un grand groupe de presse international, pas à des journalistes incultes du Tiers-monde ! – et lie le rapatriement d’Algérie des familles des cadres de Renault à la «situation sécuritaire» dans le pays. Renversant !
Il ne faut surtout pas voir là un simple problème de coordination au sein du service de presse de cette prestigieuse multinationale, mais bien une volonté de ne pas communiquer sincèrement avec l’un de ses meilleurs clients à l’étranger. Renault et d’autres entreprises françaises travaillent «bien» en Algérie tout en affichant ostensiblement leur méfiance à l’égard d’un environnement qui fait croître considérablement pourtant leurs chiffres d’affaires. Sinon pourquoi avoir caché, avec force dénégations, à des journalistes algériens ce qu’il avoue volontiers à un média international ? Renault a-t-il seulement conscience que ce type de «légèreté» - seule la décence nous empêche de parler de mépris à l’encontre de l’opinion publique algérienne – peut faire naître une hostilité certaine à l’égard d’une marque encore fort appréciée par nos automobilistes ?
Pour compliquer le tout, l’attaché de presse de l’ambassade de France s’empresse de déclarer que ce rapatriement entre dans le cadre d’un «mouvement normal» de circulation des personnes entre les deux rives. Nos partenaires étrangers ont-ils définitivement adopté les rites de communication en vigueur en nos contrées ? Ne rien dire sur l’essentiel et laisser à la «puissance de l’argent» le soin de régler le flux des informations… Pleure ô pays bien-aimé !
Commentaire