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L’Algérie face aux exigences de l’OMC

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  • L’Algérie face aux exigences de l’OMC

    «L’ouverture du champ audiovisuel aux privés est une nécessité irrémédiable», a admis récemment le ministre de la Communication.

    Dilemme. C’est un véritable bras de fer que se livrent l’Algérie et l’Organisation mondiale du commerce. L’OMC juge l’offre algérienne insuffisante. L’Algérie estime les exigences de l’OMC élevées. 20 ans après sa première demande, l’Algérie n’arrive pas à intégrer le cercle des membres de l’OMC. Et ce n’est pas demain la veille. Le ministre du Commerce l’admet.

    L’OMC exige, ni plus ni moins, comme préalable à l’adhésion de l’Algérie à l’OMC l’ouverture du champ audiovisuel et du transport aérien à la concurrence.

    «Des requêtes nous ont été remises par les membres de l’OMC, dont certaines concernent l’ouverture à la concurrence du secteur de l’audiovisuel, le transport aérien et la mise en conformité avec les règles de l’OMC de la propriété intellectuelle», a affirmé hier le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, lors d’un point de presse consacré à la situation commerciale de l’Algérie et à l’évaluation du processus d’adhésion de l’Algérie à l’OMC.

    Un véritable chantage. Ainsi, l’ouverture du champ audiovisuel et du transport aérien est une condition sine qua non pour l’adhésion de l’Algérie à l’OMC. Néanmoins, selon El Hachemi Djaâboub, cet obstacle devrait être dépassé au plus vite.

    Un avis partagé par le ministre de la Communication, Abderrachid Boukerzaza, qui a admis, en marge de l’ouverture de la conférence internationale intitulée «La radio, situation actuelle et perspectives», que «l’ouverture du champ audiovisuel aux privés est une nécessité irrémédiable». La volonté existe, avait-il soutenu, en se référant au 5000 boîtes de communication privées qui existent déjà sur la scène médiatique. De ce fait, l’Algérie, si elle veut adhérer à l’OMC, se doit de répondre favorablement à ses requêtes.

    D’ailleurs, le ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, a évoqué avant-hier lors d’une journée d’études sur la loi et les transports, organisée par l’Assemblée populaire nationale (APN), les nouvelles perspectives dans le secteur aérien, par exemple avec l’introduction des taxis aériens et les facilitations accordées aujourd’hui pour encourager l’investissement privé.

    Une réponse aux sollicitations de l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique, Robert Ford, qui a, dans un exposé sur les accords dits Open sky (ciel ouvert), recommandé de libéraliser davantage le transport aérien et de favoriser la concurrence, «seul moyen de faire baisser les tarifs aériens et de mettre l’avion à la portée de tous comme aux Etats-Unis». Devant tant de sollicitations, El Hachemi Djaâboub a révélé:

    «Nous avons soumis ces requêtes à toutes les instances concernées et nous réfléchissons à des réponses communes que nous allons transmettre à l’OMC après l’aval du chef du gouvernement. Nous espérons une prochaine réunion avant le mois de juin pour avancer dans le processus.» D’ailleurs, El Hachemi Djaâboub s’est dit «optimiste» quant à l’avancement du processus d’adhésion de l’Algérie à l’OMC lors de son exposé évaluatif du 10e round des négociations, qui a eu lieu les 16 et 17 du mois en cours.

    Mais l’optimisme du ministre du Commerce est confronté à des requêtes de taille de la part de pays membres de l’OMC. L’Algérie a eu à répondre à 213 questions ayant trait au modèle de fonctionnement et de financement des entreprises publiques, les privatisations, le commerce de l’Etat, la politique des prix du gaz appliqués aux entreprises, la TVA sur le produit agricole et la restriction de l’importation des véhicules de moins de trois ans. En un mot, l’Algérie est appelée à se conformer aux règles de l’OMC concernant notamment toutes ces questions.

    Le hic: le ministre du Commerce, l’un des négociateurs pour l’adhésion de l’Algérie à l’OMC, estime acquise une accession pour l’année 2008, sans expliciter cet optimisme que rien, sur le terrain réglementaire et juridique de mise à niveau de nos lois, ne vient conforter.

    A moins que le ministre du Commerce ne soit dans le secret des dieux. Peut-être que l’ouverture du champ audiovisuel et du transport aérien est, réellement, pour bientôt. «Nous sommes cette fois-ci très optimistes.

    Nous avons eu des discussions bilatérales avec les pays membres de l’OMC, avec les Américains, l’Union européenne ainsi que le directeur général de l’OMC et nous avons eu des signaux très positifs quant à une adhésion très proche de l’Algérie à cette organisation», a soutenu El Hachemi Djaâboub.

    Entre le discours, les promesses et les faits, l’Algérie devra peut-être attendre longtemps. Elle est appelée surtout à faire des pas de géant pour promouvoir son économie, soutenir l’émergence d’un secteur privé compétitif et mettre à niveau et rendre performantes les entreprises publiques.


    - L’Expression
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