Il y a vraiment du boulot. Le Gap est énorme. Se retrousser les manches et faire vite, très vite.
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L’Algérie veut rattraper en 2008 son gap monétique
25-01-2008
La première surprise des expatriés qui viennent travailler en Algérie, c’est de ne plus trouver au sortir leur carte bancaire. La monétique est en retard. Pas pour longtemps assurent les banquiers.
Par Samy Injar, Alger
L’Algérie est, avec moins de 10% d’usagers parmi les clients banque, le pays le plus retardataire en produits monétiques au Maghreb. Mais tout devrait vite changer. « Nous considérons que les années à venir 2008 et 2009 seront les années de la monétique », assure Abdderahmane Benkhalfa, délégué de l’Association des banques et des établissements financiers (ABEF). « Nous avons l’assurance que si les commerçants marchent à notre rythme, dans les 20 mois qui viennent, nous atteindrons le rythme d’expansion de la téléphonie mobile ». Excès d’optimisme ? La référence à la téléphonie mobile est osée dans un pays ou le marché a été multiplié par 50 en quatre ans… D’autant que l’usage de la carte bancaire dans les transactions quotidiennes suppose, comme le reconnaît le délégué de l’ABEF, « une alliance forte entre les banques, les particuliers, mais surtout les commerçants qu’il faudrait convaincre ».
« Nous avons l’assurance que si les commerçants marchent à notre rythme, dans les 20 mois qui viennent, nous atteindrons le rythme d’expansion de la téléphonie mobile. »
Les commerçants ? Farid, 45 ans, tient une librairie très fréquentée du centre d’Alger : « J’ai un terminal de paiement électronique (TPE) depuis quatre ans. C’est indiqué sur la vitrine. Mais je crois que je ne l’ai pas utilisé plus d’une dizaine de fois ». Les clients n’ont pas de cartes bancaires. Là est d’abord le gap algérien. « On démarre sur une table quasi rase ». C’est d’ailleurs ce qui laisse dire aux directeurs de monétiques dans les banques que le marché peut absorber de 6 à 10 millions de cartes dans les cinq prochaines années. Pas assez de clients détenant une carte bancaire, trop peu de distributeurs automatiques de billets (DAB), tout aussi peu de TPE dans les commerces : cercle vicieux. « La toile de fond de cette situation, c’est encore et toujours la faible bancarisation de l’économie algérienne », rappelle Amine, directeur d’agence à la Banque algérienne de développement rural (BADR), « une disposition dans le projet de Loi de finances pour 2006 rendait obligatoire le chèque dans toute transaction de plus de 50 000 dinars (environ 500 euros). Mais le gouvernement l’a retirée à la dernière minute sous diverses pressions ».
Le réseau Algérie-Poste joue de malchance
Avec un point bancaire pour 6300 Algériens, la couverture du pays est certes faible, mais le ratio DAB (distributeurs) par habitant est encore plus affligeant. Il est de un DAB pour plus de 50 000 Algériens. Pour comble de malchance, la monétique s’est faite une mauvaise presse en 2007. La faute un peu à Algérie Poste, le premier réseau de paiement du pays chez qui sont domiciliés plus de 3 millions de salariés et de retraités du secteur d’Etat. Algérie-Poste a lancé, avec grand tapage médiatique, sa carte électronique de paiement en 2006. Mais les incidents se sont multipliés tout au long de l’année suivante sur ses 400 distributeurs flambants neufs, provoquant de nombreux contentieux avec les clients. L’enquête a incriminé la mauvaise qualité des billets de banque, mais le mal a été fait. « Les Algériens sont méfiants par nature lorsqu’il s’agit d’innovation. Ce qui est arrivé avec la carte électronique d’Algérie-Poste va encore retarder l’essor de la monétique », explique Amine. Tout n’est cependant pas si négatif. 2007 aura été l’année ou les délais de règlement des chèques sont tombés de 21 jours à 48 heures. Grâce au lancement d’un nouveau système de paiement de masse par télécompensation (ACTI) ainsi que le système de règlement en temps réel de gros montants (ARTS), qui devrait permettre de lutter contre les actions frauduleuses. Le réseau interbancaire en fibres optiques devrait accélérer la dématérialisation des transactions. En 2007, 12 millions de chèques ont été émis. La montée attendue des cartes bancaires devrait d’abord rogner sur la part de règlements par chèques avant de réduire progressivement la masse de billets de banque en circulation.
Le marché pourrait absorber de 6 à 10 millions de cartes dans les cinq prochaines années.
Reste le réseau de TPE. Pour convaincre les commerçants d’adopter le terminal de paiement électronique, l’ABEF recommande au gouvernement un traitement fiscal préférentiel entre les flux traités en monnaie fiduciaire et les flux traités par carte.
La monétique attire de nouveaux arrivants
Les banques, elles se sont occupées d’assurer leur « flanc sécurité des transactions » en prévision du boom annoncé du paiement par cartes électroniques. Elles ont opté pour les systèmes EMV (Europay Master Card et Visa) et ont déjà pris l’initiative de s’unir autour de la Société algérienne de transactions interbancaires et de la monétique (Satim) pour lancer leur système de paiement électronique. Le marché algérien de la monétique est prometteur compte tenu des retards à rattraper. La société francaise Exalto, leader mondial de la carte à puce, détient déjà 26% de parts de marché. D’autres intervenants arrivent. Dernier en date, la STM, la Société tunisienne de monétique, qui annonce son implantation en Algérie. Elle y avait enlevé quelques contrats d’estime ces dernières années avant de conclure avec la Banque de développement local (BDL) pour la personnalisation des cartes monétiques et le suivi des paiements à l’étranger par carte. Un gros contrat qui a justifié l’ouverture d’une filiale algérienne.
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L’Algérie veut rattraper en 2008 son gap monétique
25-01-2008
La première surprise des expatriés qui viennent travailler en Algérie, c’est de ne plus trouver au sortir leur carte bancaire. La monétique est en retard. Pas pour longtemps assurent les banquiers.
Par Samy Injar, Alger
L’Algérie est, avec moins de 10% d’usagers parmi les clients banque, le pays le plus retardataire en produits monétiques au Maghreb. Mais tout devrait vite changer. « Nous considérons que les années à venir 2008 et 2009 seront les années de la monétique », assure Abdderahmane Benkhalfa, délégué de l’Association des banques et des établissements financiers (ABEF). « Nous avons l’assurance que si les commerçants marchent à notre rythme, dans les 20 mois qui viennent, nous atteindrons le rythme d’expansion de la téléphonie mobile ». Excès d’optimisme ? La référence à la téléphonie mobile est osée dans un pays ou le marché a été multiplié par 50 en quatre ans… D’autant que l’usage de la carte bancaire dans les transactions quotidiennes suppose, comme le reconnaît le délégué de l’ABEF, « une alliance forte entre les banques, les particuliers, mais surtout les commerçants qu’il faudrait convaincre ».
« Nous avons l’assurance que si les commerçants marchent à notre rythme, dans les 20 mois qui viennent, nous atteindrons le rythme d’expansion de la téléphonie mobile. »
Les commerçants ? Farid, 45 ans, tient une librairie très fréquentée du centre d’Alger : « J’ai un terminal de paiement électronique (TPE) depuis quatre ans. C’est indiqué sur la vitrine. Mais je crois que je ne l’ai pas utilisé plus d’une dizaine de fois ». Les clients n’ont pas de cartes bancaires. Là est d’abord le gap algérien. « On démarre sur une table quasi rase ». C’est d’ailleurs ce qui laisse dire aux directeurs de monétiques dans les banques que le marché peut absorber de 6 à 10 millions de cartes dans les cinq prochaines années. Pas assez de clients détenant une carte bancaire, trop peu de distributeurs automatiques de billets (DAB), tout aussi peu de TPE dans les commerces : cercle vicieux. « La toile de fond de cette situation, c’est encore et toujours la faible bancarisation de l’économie algérienne », rappelle Amine, directeur d’agence à la Banque algérienne de développement rural (BADR), « une disposition dans le projet de Loi de finances pour 2006 rendait obligatoire le chèque dans toute transaction de plus de 50 000 dinars (environ 500 euros). Mais le gouvernement l’a retirée à la dernière minute sous diverses pressions ».
Le réseau Algérie-Poste joue de malchance
Avec un point bancaire pour 6300 Algériens, la couverture du pays est certes faible, mais le ratio DAB (distributeurs) par habitant est encore plus affligeant. Il est de un DAB pour plus de 50 000 Algériens. Pour comble de malchance, la monétique s’est faite une mauvaise presse en 2007. La faute un peu à Algérie Poste, le premier réseau de paiement du pays chez qui sont domiciliés plus de 3 millions de salariés et de retraités du secteur d’Etat. Algérie-Poste a lancé, avec grand tapage médiatique, sa carte électronique de paiement en 2006. Mais les incidents se sont multipliés tout au long de l’année suivante sur ses 400 distributeurs flambants neufs, provoquant de nombreux contentieux avec les clients. L’enquête a incriminé la mauvaise qualité des billets de banque, mais le mal a été fait. « Les Algériens sont méfiants par nature lorsqu’il s’agit d’innovation. Ce qui est arrivé avec la carte électronique d’Algérie-Poste va encore retarder l’essor de la monétique », explique Amine. Tout n’est cependant pas si négatif. 2007 aura été l’année ou les délais de règlement des chèques sont tombés de 21 jours à 48 heures. Grâce au lancement d’un nouveau système de paiement de masse par télécompensation (ACTI) ainsi que le système de règlement en temps réel de gros montants (ARTS), qui devrait permettre de lutter contre les actions frauduleuses. Le réseau interbancaire en fibres optiques devrait accélérer la dématérialisation des transactions. En 2007, 12 millions de chèques ont été émis. La montée attendue des cartes bancaires devrait d’abord rogner sur la part de règlements par chèques avant de réduire progressivement la masse de billets de banque en circulation.
Le marché pourrait absorber de 6 à 10 millions de cartes dans les cinq prochaines années.
Reste le réseau de TPE. Pour convaincre les commerçants d’adopter le terminal de paiement électronique, l’ABEF recommande au gouvernement un traitement fiscal préférentiel entre les flux traités en monnaie fiduciaire et les flux traités par carte.
La monétique attire de nouveaux arrivants
Les banques, elles se sont occupées d’assurer leur « flanc sécurité des transactions » en prévision du boom annoncé du paiement par cartes électroniques. Elles ont opté pour les systèmes EMV (Europay Master Card et Visa) et ont déjà pris l’initiative de s’unir autour de la Société algérienne de transactions interbancaires et de la monétique (Satim) pour lancer leur système de paiement électronique. Le marché algérien de la monétique est prometteur compte tenu des retards à rattraper. La société francaise Exalto, leader mondial de la carte à puce, détient déjà 26% de parts de marché. D’autres intervenants arrivent. Dernier en date, la STM, la Société tunisienne de monétique, qui annonce son implantation en Algérie. Elle y avait enlevé quelques contrats d’estime ces dernières années avant de conclure avec la Banque de développement local (BDL) pour la personnalisation des cartes monétiques et le suivi des paiements à l’étranger par carte. Un gros contrat qui a justifié l’ouverture d’une filiale algérienne.
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