Arcelor: Paris ne se résigne pas aux suppressions d'emplois.

[arayzon]

François Fillon a prévenu que le gouvernement pourrait faire des contre-propositions la semaine prochaine.

Le gouvernement français "ne se résigne pas" au projet de supprimer quelque 600 emplois dans une usine de l'aciériste ArcelorMittal en Moselle. C'est ce qu'a affirmé, vendredi 25 janvier, le Premier ministre François Fillon, en visite à Luxembourg, selon qui "toutes les solutions sont possibles".
La direction d'ArcelorMittal a annoncé la semaine dernière la suppression, d'ici à 2009, de 595 des 1.108 emplois de Gandrange (Nord-Est de la France), qu'elle s'est engagée à reclasser dans une unité du premier aciériste mondial dans la même région et au Luxembourg. Environ 700 salariés d'ArcelorMittal ont manifesté jeudi devant le siège du groupe à Luxembourg, pour protester contre ce projet. Ils estiment que les coupes dans les effectifs sont injustifiées, et ont fait une proposition à la direction pour maintenir le site en l'état.

"L'économie ne vit pas avec des moratoires"

Interrogé sur la demande des syndicats de maintenir le site en l'état, François Fillon a estimé que "les gens sont amateurs de gels et de moratoires sur tous les sujets", mais que "l'économie ne vit pas avec des moratoires".
"Ce que nous voulons, c'est discuter sérieusement avec ArcelorMittal des raisons qui les conduisent à cette décision pour voir si c'est bien la seule qui puisse être prise sur le plan économique et si elle est fondée", a-t-il ajouté. A cet effet, Nicolas Sarkozy doit recevoir la semaine prochaine Lakshmi Mittal, P-DG d'ArcelorMittal, et les syndicats de l'usine de Gandrange.
"Nous nous réservons la possibilité de faire des contre-propositions", a ajouté François Fillon.

Sources.Challenges.fr

[arayzon]

Arcelor-Mittal.Algérie (dossier)

Une production annuelle de 2 millions de tonnes en 2010

Le géant de l’acier régénère El Hadjar

Dossier réalisé par nos envoyés spéciaux à Annaba
Hasna Yacoub
Le complexe sidérurgique d’El Hadjar, le fleuron de l’industrie algérienne durant les années 80, qui n’avait jamais réussi à atteindre une vitesse de croisière, semble depuis l’ouverture de son capital reprendre du souffle.
Avec l’arrivée du groupe Mittal en 2001 et sa conjonction avec le géant Arcelor en 2006, le complexe d’El Hadjar se porte bien. Pas aussi bien qu’aspirent ses nouveaux dirigeants certes mais le complexe n’est plus dans la «zone rouge» dans laquelle il se débattait il y a quelques années. L’ouverture du capital de cette industrie est jusque-là une réussite sur le plan social puisque 8 600 emplois ont été préservés. C’est loin des 22 500 travailleurs qu’employait la Société nationale de sidérurgie (SNS) lors de son inauguration en 1982. Mais à cette époque et en dépit des installations neuves et de la sueur juvénile, seulement 750 000 tonnes d’acier sortaient annuellement des ateliers de production. Ce qui était très loin des capacités de ce complexe, atteintes une seule fois en vingt ans de gestion à 100% algérienne. C’était en 1987, comme le dira nostalgique un des plus vieux employés de ce complexe : «Nous avons atteint une production record de 1,548 million de tonnes.» Aujourd’hui, Arcelor-Mittal, le nouveau partenaire de Sider, à hauteur de 70%, vise à atteindre une production de 1,4 million de tonnes en 2008. M. Marniche Abderrazek, le directeur des opérations au niveau d’Arcelor-Mittal Annaba, affirme que «l’objectif du groupe pour l’année en cours est une production de 1,4 million de tonnes. Dans le moyen terme (2010-2011), nous espérons atteindre une production annuelle de 2 millions de tonnes». Mais, pour ce faire, le complexe d’El Hadjar doit atteindre le niveau fixé par le groupe pour toutes ces entités. «Le groupe a établi un seuil qui doit être atteint par toutes les unités. Nous espérons atteindre un niveau acceptable dans les deux ans à venir», dit M. Marniche. Précisons que la direction d’Arcelor-Mittal organise des rencontres au niveau international des dirigeants de toutes ses unités et elle opère un classement basé sur les résultats obtenus par chacune d’elles. Et même si le directeur des opérations préfère donner une réponse mitigée du genre «nous ne figurons pas parmi les premiers dans ce classement mais nous ne sommes pas les derniers», selon certaines indiscrétions, le complexe d’El Hadjar se classe au bas du tableau, juste à côté des filiales des pays de l’Est. C’est la raison pour laquelle d’ailleurs et après la fusion du géant Arcelor avec Mittal, un nouveau plan social, dont la finalité devait être une rationalisation des effectifs des unités de production, a été décidé. Ce plan, qui a fini par être appliqué après une menace de grève, brandie par le syndicat pour n’avoir pas été associé à cette décision, n’est pas le seul facteur à réviser et à améliorer par le complexe d’El Hadjar pour atteindre le repère fixé par la direction d’Arcelor-Mittal. Un repère qui se base sur les coûts, la productivité, la consommation et la mise au mille. Selon le directeur des opérations, les faiblesses de l’unité de Annaba sont notamment la productivité et la mise au mille. Des plans d’action ont été élaborés par la direction pour y remédier. En premier lieu, un plan d’action a été mis en place pour la réduction de la mise au mille coke et cela pour un gain en devises. Un deuxième plan a été élaboré pour la réduction de la consommation fonte qui constitue 90% du budget, une réduction de la consommation du minerai transformé qui coûte 116 dollars la tonne. Il y a enfin un plan d’action pour la réduction de la consommation d’énergie (gaz et électricité) avec l’installation d’une centrale thermique de 20 mégawatts. A côté de ces plans d’action, Arcelor-Mittal doit faire certains investissements et renouveler certaines installations pour atteindre ses objectifs. Justement, un programme de renouvellement de certaines installations est déjà établi.
Par ailleurs, M. Marniche annonce que le projet sur la zone franche de Bellara, pour lequel M. Mittal, le président du conseil d’administration du groupe Arcelor-Mittal, s’est engagé avec le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, d’installer un complexe laminoir fil et rond de 600 000 tonnes, est en très bonne voie. A ce sujet, il faut rappeler que M. Mittal a exposé au chef de l’Etat, en 2006, tout un programme d’investissement en Algérie. Entre autres projets, M. Mittal avait proposé un partenariat dans l’exploitation du minerai de Gara Djebilet (Tindouf). Un projet d’une importance primordiale et qui est la visée de plusieurs multinationales. Pour le moment, la puissance d’Arcelor-Mittal en Algérie (comme d’ailleurs dans les autres pays du monde où elle est implantée) ne peut qu’aller crescendo avec la forte croissance de la demande d’acier mondiale (évaluée à 5% par an en moyenne depuis dix ans). Pour en être sûr, il suffit de rappeler les déclarations de M. Lakshmi N. Mittal qui a commenté, dans un communiqué, le plan de développement du sidérurgiste en ces termes : «La demande sous-jacente de produits sidérurgiques reste soutenue à l’échelle globale, avec une production mondiale d’acier qui devrait maintenir un taux de croissance annuel de 3 à 5%. Etant donné notre forte exposition aux marchés émergents et notre leadership industriel, nous sommes bien positionnés pour saisir les opportunités de croissance qui devraient nous permettre d’augmenter les expéditions provenant de nos activités existantes de quelque 23 millions de tonnes d’ici 2012. Ce plan de croissance n’est qu’un des trois pans de notre stratégie de croissance qui se concentre également sur la croissance des produits à valeur ajoutée et sur celle liée à la chaîne de valeur.»

H. Y.
Sources.LaTribune-online.com