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L'Esquisse

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  • L'Esquisse

    Il parait que c’est un très beau film qui vient à peine de sortir. C'est la première fois que j’en entendais parlé aujourd’hui. À la télé ils ont montré une toute petite séquence, mais qui suffisait pour faire succomber. En tout cas moi, je suis complètement tombé sous le charme et je n’ai plus qu’une hâte, c’est d’aller le voir.

    Il ont présenté les jeunes acteurs, trois filles et un graçon , des jeunes adolescents de chez nous, une vrai ferhat . Ils étaient tellement beaux et avaient l’air tellement fière !! Et le réalisateur, est maghrébin aussi…d’après ce que j’ai pu entendre comme commentaires, il semble que c’est un chef- d’œuvre qu’il a réalisé et ce, avec peu de moyens :applaudit:

    J'ai vraiment hâte d'aller voir ce film avec mes ados :wink:

  • #2
    :? Une petite rectification s’impose ici . J’ai fait une erreur à propos du titre du film, ce n’est pas l’esquisse mais « l’ESQUIVE » :oops: (enfin c’est quand même proche :roll: ). ….Désolée, je dois avoir confondu avec Une esquisse d'amour, les yeux dans la banlieue:


    Une esquisse d'amour, les yeux dans la banlieue

    L'Esquive - Abdellatif Kechiche
    France - 2002 - Durée : 1h57
    cinéma/cinéaste/film/films/art/culture/société/magazine



    Après le beau succès remporté par La Faute à Voltaire, son précédent film, Abdellatif Kechiche a été repéré. S'il n'a pas la rage au ventre apparente d'un Mathieu Kassovitz, ni la haine d'un Jean-François Richet, il semble plus serein, plus solide, déterminé à filmer aussi le beau côté des cités. S'emparant d'un des piliers du Théâtre Classique, il démonte les préjugés et montre tout simplement qu'entre hier et aujourd'hui, peu de choses ont changé…


    Après avoir marchandé, emprunté, tiré la corde au maximum, Lydia a enfin sa belle robe. Elle parade au milieu des immeubles, passe devant les appartements de ses copines, habillée en princesse fin XVIIIème. Au pays des baskets et des joggings, on craint qu'elle se fasse moquer même si elle rayonne à l'évidence dans son costume. Tout le monde s'accorde à le dire : elle est sublime. Forte tête, elle sait où elle va et rien ne l'empêchera d'arriver à ses fins, goulues, gourmandes et insatiables. Lydia connaît tous ses voisins depuis l'enfance. Elle sait où ils habitent, dans quelle tour, à quelle fenêtre, c'est un peu comme si tout ce monde faisait partie de sa famille. Véritable ouragan, elle veut réussir ce qu'elle entreprend. Choisie pour jouer dans la pièce de fin d'année, elle répète encore et encore le texte du Jeu de l'Amour et du Hasard. Ses partenaires doivent suivre, vaille que vaille, malgré les embrouilles et les désaccords. A travers cette histoire entre collège, institutions sociale et culturelle, et débrouilles des squares où on traîne, Abdellatif Kechiche décrit une adolescence d'aujourd'hui. Adultes en devenir, ces jeunes hésitent à affirmer leurs désirs, ici sans doutes moins qu'ailleurs. C'est discrètement souligné, efficacement présent, sans étendards socio-politiques.

    Krimo passe à côté de Lydia dans sa jolie robe. Il en tombe raide dingue comme on disait avant. Aujourd'hui et ici, on dit qu'il la kiffe. Autres mots qu'on ne parvient pas toujours à déchiffrer, dont on ne perçoit tout d'abord que la violence. Après un millier de « je vais te tuer » de « fils de pute » ou de « casse les couilles », on sait que ce n'est pas du premier degré, que ces mots ont un autre poids, et leur brutalité s'estompe. « Je voulais démystifier cette agressivité verbale et la faire apparaître dans sa dimension véritable de code de communication. » confiait le réalisateur. Argot début de siècle destiné à ne se faire comprendre que des gens auxquels il est adressé, il est comparable aux expressions des tontons flingueurs années soixante. Sous-jacentes, percent pudeur et timidité, comme si le langage pour dire simplement les malaises et les envies était impossible à trouver, trop cru à dire.

    Loin de stigmatiser la banlieue, loin des clichés volés et des trahisons documentaires paternalistes, Kechiche montre la vie dans la cité sous un jour des plus banals. Il s'éloigne des images des cités, des barres, des tours, et montre avant tout la vitalité et la vie des « quartiers populaires » comme il les appelle. On est donc plongé dans une histoire d'adolescents qui ne savent comment faire avec leurs émotions, bouleversés par leurs émergences. Krimo et Lydia ont, tous deux, une bande de copains avec qui ils partagent tout. Etrangères l'une à l'autre, elles ne sont pas rivales comme dans les films. Toutes deux ont besoin que chacun reste fort et ne se laisse envahir ni par le doute, ni par l'amour. Esquiver le piège, échapper aux confessions sentimentales, éviter adroitement de se dévoiler sous peine d'être pris pour trop sérieux, trop allumeur, trop théâtral…

    En mettant les mots de Marivaux au cœur de la cité, le réalisateur fait preuve d'audace. Mêlant les répliques aux dialogues, il offre un regard pétri de contrepoints. Au milieu de la pression quotidienne et des difficultés permanentes qui sont d'autant plus une galère réelle qu'elles ne sont pas le sujet premier du film, tous se débattent avec leurs envies et leurs idéaux. Adaptant le style du dramaturge en se l'appropriant, il habille tous ses personnages d'une personnalité propre loin de toute caricature. Beaucoup de bruit pour rien ? Juste pour dire haut et fort combien Lydia, Abdelkrim, Frida, Rachid, Nanou et les autres existent et peuvent être beaux sans être assistés, transformés en concept, en problème, en jeune de banlieue, quand bien même ils habitent la terrifiante cité...

    L'Esquive
    Réalisation et Scénario : Abdellatif Kechiche
    Avec : Osman Elkharraz (Krimo) - Sara Forestier (Lydia) - Sabrina Ouazani (Frida) - Nanou Benahmou (Nanou)
    France - 2002 - Durée : 1h57
    Sortie le 7 janvier 2004

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