Le ministre de l’Education nationale, M. Boubekeur Benbouzid, décide de l’annulation de l’application de «l’approche par compétences» dans les sujets d’examen du baccalauréat session juin 2008, le premier bac de la réforme de l’enseignement secondaire. Si l’on comprend bien cette décision ministérielle, annoncée dans un communiqué rendu public jeudi dernier, les sujets du baccalauréat de juin 2008 seront élaborés de la même façon que ceux de toutes les années précédentes. Ils seront basés sur des questions théoriques. Pas de pratique. Alors qu’initialement il a été prévu d’aller vers un modèle (de sujets) tout à fait nouveau où l’élève devra faire face à des problèmes bien réels. Des situations dans lesquelles il devra se montrer capable de transformer ses connaissances théoriques en des outils pratiques. En somme, lier le savoir et le savoir-faire, l’objectif même de cette nouvelle méthode pédagogique. L’annonce du ministre va-t-elle calmer les esprits de ces nombreux lycéens sortis dans la rue pour réclamer l’allégement des programmes ?
En fait, que reprochent ces adolescents à cette nouvelle méthode de travail ? «On ne lui reproche absolument rien. Bien au contraire, la méthode en elle-même est bonne. Elle est même excellente. Elle nous met en contact direct avec les problèmes quotidiens de la vie. Elle nous apprend à résoudre nous-mêmes les problèmes», réplique le jeune Aghiles, lycéen de troisième année secondaire filière sciences. Le garçon, fort intelligent et très au fait de l’évolution de la réforme et de ses problèmes –lui-même est impliqué dans le mouvement de protestation déclenché dans les lycées- explique que «la méthode est fort intéressante mais nous ne sommes pas tout à fait prêts pour l’adopter». Des enseignants, interrogés sur la question, répondent presque par les mêmes propos : «La méthode est bonne et très efficace. La preuve en est qu’elle est déjà appliquée dans de nombreux pays au monde […] Le problème se pose en termes de moyens et de temps. Le ministère n’a pas mis à la disposition des enseignants les outils et autres moyens matériels nécessaires.» «Cette méthode impose un traitement presque individuel de toutes les leçons. Les élèves ne sont pas tous au même niveau. Il faut alors les suivre individuellement. Et ça nécessite beaucoup de temps». Les lycéens semblent passionnés par cette nouvelle méthode (des recherches sur Internet, de la documentation sur l’histoire et les sciences…) et trouvent du plaisir à s’appliquer dans leur travail. Et c’est là justement tout le problème.
«Tout cela nécessite du temps», affirme encore le jeune lycéen. Son camarade Sofiane revient sur un autre fait : «Le problème, pour nous qui sommes issus du fondamental –nous avons fait trois ans seulement au CEM- est que nous manquons de connaissances de base en ce qui concerne le nouveau programme. Des connaissances qui sont normalement maîtrisées par ceux qui ont fait quatre ans. Par conséquent, au lieu de mettre un quart d’heure dans les révisions pour chaque leçon, il nous arrive de passer toute une semaine rien que dans ces révisions. Et tout cela est considéré comme une perte de temps.» Et Sofiane de poursuivre : «Ce problème ne devrait pas se poser pour les élèves qui ont fait les quatre ans du moyen. C’est pour cela que nous pensons que nos responsables n’auraient pas dû engager cette réforme du secondaire avant que celle du moyen ne soit terminée.» Son camarade Aymane dénonce l’utilisation des heures consacrées aux cours de soutien pour faire des cours normaux : «Ce ne sont pas ses cours de soutien que nous avons fait la première semaine des vacances d’hiver. Nous avons étudié normalement et ceux qui étaient absents aux cours n’avaient pas le droit à des cours de rattrapage. C’est la preuve qu’on a du retard dans le programme.» Précisons que la décision du ministère d’annuler l’application de l’approche par compétences au baccalauréat de juin 2008 a été prise par un arrêté signé le 21 janvier dernier.
source : La Tribune
En fait, que reprochent ces adolescents à cette nouvelle méthode de travail ? «On ne lui reproche absolument rien. Bien au contraire, la méthode en elle-même est bonne. Elle est même excellente. Elle nous met en contact direct avec les problèmes quotidiens de la vie. Elle nous apprend à résoudre nous-mêmes les problèmes», réplique le jeune Aghiles, lycéen de troisième année secondaire filière sciences. Le garçon, fort intelligent et très au fait de l’évolution de la réforme et de ses problèmes –lui-même est impliqué dans le mouvement de protestation déclenché dans les lycées- explique que «la méthode est fort intéressante mais nous ne sommes pas tout à fait prêts pour l’adopter». Des enseignants, interrogés sur la question, répondent presque par les mêmes propos : «La méthode est bonne et très efficace. La preuve en est qu’elle est déjà appliquée dans de nombreux pays au monde […] Le problème se pose en termes de moyens et de temps. Le ministère n’a pas mis à la disposition des enseignants les outils et autres moyens matériels nécessaires.» «Cette méthode impose un traitement presque individuel de toutes les leçons. Les élèves ne sont pas tous au même niveau. Il faut alors les suivre individuellement. Et ça nécessite beaucoup de temps». Les lycéens semblent passionnés par cette nouvelle méthode (des recherches sur Internet, de la documentation sur l’histoire et les sciences…) et trouvent du plaisir à s’appliquer dans leur travail. Et c’est là justement tout le problème.
«Tout cela nécessite du temps», affirme encore le jeune lycéen. Son camarade Sofiane revient sur un autre fait : «Le problème, pour nous qui sommes issus du fondamental –nous avons fait trois ans seulement au CEM- est que nous manquons de connaissances de base en ce qui concerne le nouveau programme. Des connaissances qui sont normalement maîtrisées par ceux qui ont fait quatre ans. Par conséquent, au lieu de mettre un quart d’heure dans les révisions pour chaque leçon, il nous arrive de passer toute une semaine rien que dans ces révisions. Et tout cela est considéré comme une perte de temps.» Et Sofiane de poursuivre : «Ce problème ne devrait pas se poser pour les élèves qui ont fait les quatre ans du moyen. C’est pour cela que nous pensons que nos responsables n’auraient pas dû engager cette réforme du secondaire avant que celle du moyen ne soit terminée.» Son camarade Aymane dénonce l’utilisation des heures consacrées aux cours de soutien pour faire des cours normaux : «Ce ne sont pas ses cours de soutien que nous avons fait la première semaine des vacances d’hiver. Nous avons étudié normalement et ceux qui étaient absents aux cours n’avaient pas le droit à des cours de rattrapage. C’est la preuve qu’on a du retard dans le programme.» Précisons que la décision du ministère d’annuler l’application de l’approche par compétences au baccalauréat de juin 2008 a été prise par un arrêté signé le 21 janvier dernier.
source : La Tribune
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