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La Floride, ou l'échec de la stratégie de Rudy Giuliani?

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  • La Floride, ou l'échec de la stratégie de Rudy Giuliani?

    Les primaires républicaines de Floride, mardi, devraient logiquement, au vu des récents sondages, consacrer l'échec de la stratégie de Rudy Giuliani, qui a négligé les précédentes étapes du processus de sélection pour tout miser sur cet Etat où le vote précédera d'une semaine le capital "super mardi" du 5 février.

    Giuliani a parié sur la Floride dans l'espoir qu'une nette victoire dans cet Etat, qu'il a arpenté des semaines durant d'une réunion publique à l'autre, lui permettrait de triompher pendant le super-mardi, où l'on votera dans 22 Etats.

    La Floride est le quatrième Etat le plus peuplé des Etats-Unis, et le plus peuplé où l'on votera depuis le début des primaires: elle pèsera 57 délégués à la convention républicaine.

    L'ancien maire de New York compte en Floride, Etat au climat chaud, sur l'importante population de retraités venus s'y installer en provenance d'Etats du Nord, dont New York. On y dénombre pas moins de trois millions de plus de 65 ans, sur une population totale de 18 millions d'habitants.

    Las, au vu des derniers sondages en date, Giuliani paraît s'acheminer vers un sérieux échec.

    Selon le dernier sondage publié par Reuters/C-SPAN/Zogby dimanche, Giuliani, qui passa à New York pour le héros de l'après-11-Septembre, tombe à la quatrième place, avec seulement 13%, perdant deux points par rapport à la veille.

    Mitt Romney et John McCain font la course en tête dans ce sondage, avec 30% l'un et l'autre, mais il est à noter que samedi, McCain, sénateur de l'Arizona, a reçu le soutien du gouverneur républicain de Floride, Charlie Crist.

    GIULIANI DOMINAIT NETTEMENT L'AN DERNIER

    L'ex-gouverneur de l'Arkansas Mike Huckabee, ancien pasteur baptiste, devance de très peu Giuliani, avec 14%, gagnant quatre points en un jour. Ce qui fait dire au sondeur John Zogby que désormais, "Il s'agit d'une course à deux. Cela se résume à l'affrontement McCain-Romney". "Romney le devance un peu et il est fortement soutenu par les conservateurs", ajoute Zogby.

    McCain, lui, s'efforcera, en tant qu'ancien du Viêtnam, de tirer parti de la concentration d'anciens combattants en Floride. Quoi qu'il en soit, le vainqueur de la Floride bénéficiera à n'en pas douter d'un dynamique non négligeable en vue du "super-mardi". Entre ces deux échéances, les républicains n'ont qu'un rendez-vous électoral, qui ne comptera guère, le Maine, petit Etat de Nouvelle-Angleterre.

    Giuliani, voici quelques semaines, dominait nettement dans les sondages sur les intentions de vote des républicains; en novembre, un sondage Mason-Dixon le créditait de 36% des voix en Floride, et son plus proche rival était à 15%.

    Il n'a pas cessé de perdre du terrain depuis les premiers caucus et primaires, début janvier, son désengagement de ces consultations l'ayant privé de tribunes sur les chaînes et radios, même s'il a pris part aux débats entre candidats républicains.

    Ajoutant à ses déboires, le New York Times, grand journal de la ville dont Giuliani était maire jusqu'à la fin 2001, a apporté son soutien à la candidature de McCain pour l'investiture républicaine; pour ce journal, Giuliani est un "homme vindicatif, étroit d'esprit, qui a l'obsession du secret". Dans son éditorial, le New York Times n'y allait pas avec le dos de la cuiller: "L'arrogance et les erreurs de jugement de M. Giuliani sont impressionnantes."

    UN ÉTAT DUREMENT TOUCHÉ PAR LA CRISE DES SUBPRIMES

    Sa stratégie du tout Floride a soulevé en outre des critiques. Alors que ses rivaux engrangeaient des victoires, profitaient d'une dynamique que ce soit dans l'Iowa, le New Hampshire, le Michigan puis la Caroline du Sud, Giuliani faisait le tour de la Floride en car, allant à la rencontre des électeurs dans les restaurants, les bars, les maisons de retraite et les villes de garnison.

    Pourra-t-il retourner la situation en trois jours? Les analystes sont plus que sceptiques sur ce point, dans une Floride durement touchée par la crise des subprimes, qui peine encore à se relever du passage en 2004 et 2005 de huit ouragans dévastateurs, et dont la population est morcelée en communautés sociales, raciales (20% d'hispaniques, 16% de Noirs), rendant difficile d'emporter l'adhésion d'une majorité.

    Côté démocrate, les principaux candidats se sont engagés à ne pas faire campagne en Floride pour ces primaires car au plan national, l'état-major du parti a décidé de ne pas prendre en compte le vote de cet Etat. Il entend ainsi le sanctionner pour avoir avancé le scrutin au 29 janvier, soit plus tôt que d'ordinaire. Aussi, aucun délégué de Floride ne siègera-t-il à la convention démocrate à Denver, du 25 au 28 août.

    Pour autant, Hillary Clinton, qui en décembre devançait très fortement tous ses rivaux dans les sondages de Floride, a déclaré vendredi qu'elle souhaitait que l'on prenne finalement en compte les délégués de cet Etat, de même que ceux du Michigan, Etat sanctionné de même par la direction nationale démocrate, et où elle l'a logiquement emporté - elle y était la seule candidate.

    source : Reuters
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