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L’Europe cherche une parade à la crise financière

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  • L’Europe cherche une parade à la crise financière

    Que peut faire l’Europe face à la crise financière ? Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et Romano Prodi, assistés du président de la commission européenne, José Manuel Barroso, seront reçus par le premier ministre britannique Gordon Brown, mardi, à Londres, pour répondre à la question. Les dirigeants européens se sont en effet donnés rendez-vous pour un mini-sommet pour discuter du rôle des banques dans l’économie mondiale dans contexte de turbulences dues à l’exposition aux subprimes, aggravé par les pertes accumulées par la Société Générale pour défaut de contrôle.

    Nicolas Sarkozy et Angela Merkel pourront toujours plaider en faveur d’une plus grande transparence financière ou appeler à moraliser le capitalisme, deux de leurs thèmes de prédilection. « Il est temps maintenant de mettre de la transparence, de nouvelles règles prudentielles dans le système financier mondial, et aussi national, et de préférer prêter de l'argent à celui qui entreprend et crée de la richesse, plutôt qu'à celui qui veut acheter pour dépecer et spéculer », a encore insisté Nicolas Sarkozy lors de sa visite en Inde ce week-end.

    Les Européens sont pourtant loin de s’entendre. Quand la France et l’Italie appelle une supervision des banques à l’échelon européen, l’Allemagne et le Royaume-Uni préconisent nu contrôle des agences de notation. Et veulent de la souplesse. Gordon Brown, vendredi, a dénoncé l’hypothèse d’une « régulation trop lourde » comme un écueil à éviter.

    La création d’une autorité européenne de supervision des banques, l’équivalent d’une commission bancaire, s’impose dès lors que se développent « les banques transnationales », explique Nicolas Véron, économiste au centre européen de recherche Bruegel. Celles dont l’activité est réalisée par delà les frontières. Certes limité, leur nombre va croissant : preuve d’un marché bancaire européen en voie d’intégration.

    « L’émergence de ces banques pan-européennes nécessite une réforme des mécanismes européens de stabilisation financière afin de minimiser les coûts potentiels des crises collectives pour les Européens », écrit l’économiste dans une récente étude. A l’échelle européenne, il n’existe à l’heure actuelle que des accords de coopération, « sous forme de memorandum of understanding », explique Nicolas Véron. « Ce sont des documents d’intention sur des échanges d’information en cas de crise», précise-t-il. Le cadre existant ne fixe donc aucune obligation de coopération.

    Surtout, les lacunes du système actuel tiennent dans les délais de réaction, trop longs, estime Nicolas Véron. « Dans le domaine de la supervision bancaire, les crises sont peu fréquentes mais ce qui compte c’est la capacité à les traiter dans l’urgence, à recueillir des informations dans un délai très bref », observe-t-il. Or selon lui, « le système actuel basé sur les échanges d’information entre autorités nationales » ne le permet pas. « D’autant qu’il n’y a pas vraiment de centralisation des infos », déplore-t-il. Une telle autorité prudentielle permettrait d’avoir une vision européenne de la crise.

    Les dirigeants européens discuteront également de l’opportunité d’un rôle d’alerte accru, confié au Fonds monétaire international. Tous souhaitent que le FMI puisse être en mesure de « repérer les risques locaux, comme les subprimes aux Etats-Unis, qui peuvent avoir un impact systémique », selon une source française citée par l’AFP.

    La brève réunion de mardi soir se déroulera sous l’œil critique d'autres pays européens non invités. Leurs protestations ont déjà eu pour conséquence d’élargir la rencontre Brown-Merkel-Sarkozy initialement prévue à Romano Prodi, puis au président de la commission, chargée de représenter toute l'Union européenne.

    source : L'Expansion
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