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Alstom roule à grande vitesse à l'étranger

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    Magazine Challenges | 24.01.2008 |
    Avec Kron, Alstom roule à grande vitesse à l'étranger La rencontre avec le pdg d'alstom, à paris, le 18 janvier

    Ce vendredi n'a pas commencé comme un casual day. Tiré à quatre épingles, Patrick Kron arbore cravate club et pardessus sombre. «J'ai pris un petit déjeuner avec Valéry Giscard d'Estaing», glisse-t-il en serrant les mains. Trente secondes plus tard, la cravate a été escamotée, et le temps de passer à table, voici le patron d' Alstom en bras de chemise. A mesure que la conversation avance, une manche, puis l'autre, grimpe le long des avant-bras. Comme à son habitude, Patrick Kron commente son actualité avec flamme. Ainsi, cette semaine, Alstom a remporté la première commande de 25 rames d'AGV - la nouvelle génération de trains à grande vitesse - du nouvel opérateur ferroviaire privé en Italie, NTV. Et l'Argentine aussi a choisi l'industriel français pour réaliser le premier train rapide en Amérique du Sud, qui reliera Buenos Aires à Cordoba - «en trois heures au lieu de douze à quatorze heures», précise Patrick Kron. Cet automne, un accord avait été conclu au Maroc pour un premier TGV en terre africaine. «Pour un train qui ne se vend pas, ce n'est pas mal, non ?» ironise le patron d' Alstom, à qui l'on avait prédit que le TGV n'avait pas d'avenir hors de France.

    Toutes les "Têtes d'affiche"

    Or c'est le contraire qui se produit, même s'il est vrai que la SNCF continue d'assurer un matelas confortable à Alstom, avec 2 milliards d'euros de commandes récentes et 1 milliard en option, sans compter le renouvellement du parc dès 2009. «Le transport ferroviaire est trendy, ne serait-ce que pour des raisons écologiques», sourit Patrick Kron. En Chine, un appel d'offres se prépare pour la liaison de 1 350 kilomètres Pékin-Shanghai. La Californie envisage une relance du chemin de fer - «deux sénateurs américains étaient à bord du train du record», signale le PDG en parlant de la pointe à 515,3 km/h enregistrée le 3 avril 2007 entre Paris et Strasbourg. Dernier projet en date, celui de l'Arabie Saoudite, «pour une ligne des lieux saints, Médine-Djedda-La Mecque. Pour cet appel d'offres, nous avons formé un consortium avec Bouygues». Un bel exemple de synergie avec l'actionnaire de référence.

    Toujours sur le qui-vive

    Patrick Kron a beau avoir sauve Alstom, voué par certains à la disparition en 2003, il ne désarme pas. Reste sur le qui-vive. Toujours à renvoyer des réponses cinglantes à ceux qui mettent en doute sa boîte, ses produits, ses choix stratégiques. Pour en terminer avec l'«invendable» TGV, donc : «Nous avons installé 70% des trains rapides mondiaux, qui ont transporté 1,2 milliard de passagers en 2007 et parcouru 6500 fois la distance de la Terre à la Lune, énumère-t-il. Le tout sans accident mortel !» Quant aux concurrents, gare à celui qui marche de travers. Témoin le canadien Bombardier, qui avait gagné le marché du transport d'Ile-de-France en 2006, à l'issue d'un appel d'offres au couteau, alors que le marché québécois restait fermé au français. Fâché, le PDG d'Alstom a saisi la justice quand la Société des transports de Montréal (STM) a attribué à Bombardier un contrat de 700 millions d'euros pour moderniser le métro. Et cela a payé : le 10 janvier, la Cour supérieure du Québec lui a donné raison. «Le juge a reconnu que la décision avait été imposée par le gouvernement pour aider Bombardier», résume Kron.
    Pas de quartier non plus pour les pourvoyeurs de rumeurs boursières, qui massacraient Alstom quand tout allait mal. Kron a gardé une dent contre eux. Récemment, ils étaient sûrs que le groupe allait lancer un avertissement sur résultats, car l'annonce des chiffres du troisième trimestre avait été décalée au 17 janvier : «J'étais en Arabie Saoudite avec Nicolas Sarkozy ! J'ai pensé que ce serait plus commode déparier aux analystes une fois à Paris.» Les spéculateurs en sont pour leurs frais. «Les commandes ont augmenté de 50%, les ventes de 20%>, et le carnet de commandes dépasse les 40 milliards d'euros, soit deux ans et demi d'activité, résume Patrick Kron. Comme catastrophe, on a fait mieux.»

    Pour l'union avec Areva

    Les résultats record de la branche énergie - qui produit des turbines pour les centrales électriques, conventionnelles ou nucléaires - ont beaucoup oeuvré pour ce retournement. «Vingt-cinq pour cent de l'électricité mondiale est produite à partir de nos installations», rappelle Patrick Kron, qui plaide toujours pour un rapprochement avec Areva, car «les deux boîtes sont naturellement complémentaires». A la tête du champion français de l'atome, Anne Lauvergeon refuse cette alliance. Lequel des deux aura gain de cause auprès de Nicolas Sarkozy ? «Le gouvernement réfléchit, c'est dans sa job description, note Patrick Kron dans l'inimitable franglais dont il truffe son discours. Mais je ne connais pas l'évolution de la réflexion, ni le calendrier.» A ses yeux, rien ne presse : «Pour le dossier Areva, nous n'avons pas de banque conseil, et Bouygues non plus.» L'une, puis l'autre, il rabat ses manches, les boutonne. Fin de l'entretien.
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
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