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Le groupe EMMAR Entre intentions et hésitations

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  • Le groupe EMMAR Entre intentions et hésitations

    L’après-forum économique arabe
    Entre intentions et hésitations



    Le montant de l’investissement du groupe émirati Emaar s’est dégonflé comme une baudruche. De 25 milliards de dollars (certains disaient 28), le montant est tombé, de l’aveu même de M. Temmar, à 5,5 milliards.
    Le ministre de l’Industrie et de la promotion de l’investissement s’est même permis le luxe de s’étonner et de demander d’où venait le montant faramineux véhiculé par les médias. Où se situait l’erreur de casting ? C’est que les effets de manches, à la limite de la poudre aux yeux, ont été plus importants que les projets eux-mêmes. La mise en scène hollywoodienne dont avait bénéficié l’arrivée des responsables du groupe Emaar à Alger, la cérémonie de réception organisée par les autorités algériennes pour les mettre en confiance, le tapis déroulé sous leurs pieds dès leur descente d’avion, la présentation des maquettes des projets devant la presse, et le chiffre faramineux repris en boucle par les Une des journaux depuis près de deux ans maintenant, tout cela a contribué à fausser les données. Le chiffrage avait quelque chose à la fois de magique et d’exagéré. On sait par exemple que le projet d’aménagement de la baie de Mohammadia par le groupe Blanky en 2001 était de 800 millions de dollars, avec le chiffrage de toutes les infrastructures devant y être installées : marinas, centres commerciaux, hôtels standing, station d’épuration d’eau de l’oued el Harrach, tours d’affaires et de bureaux, résidences de luxe, etc. On sait que les émirs du Golfe ne comptent pas l’argent et ne connaissent pas le montant exacts de leurs comptes en banque, mais de là à jongler avec des dizaines de milliards de dollars... Cela dit, on doit avouer qu’on était tous tombés dans le panneau, le déficit en communication du gouvernement algérien étant pour quelque chose.
    Quant à M Temmar, il est bien commode de jeter le froc aux orties en changeant de religion économique, passant du tout- privatisation au tout-prudence, et ce faisant, de faire porter le chapeau aux journalistes.

    Complexité de la procédure
    Néanmoins, à l’issue du troisième forum économique arabe, M. Temmar devait annoncer que les discussions avec le groupe Emaar étaient entrées dans leur phase finale. D’après lui, les difficultés ont été aplanies, le problème du foncier a été réglé et les représentants devaient arriver dans quelques jours pour finaliser la démarche pour le lancement effectif des projets en Algérie. Cela dit, on laisse entendre que c’est l’aménagement de la baie d’Alger qui pose problème, surtout du fait de la complexité de la procédure d’expropriation et de la disponibilité du terrain.
    Il semble après toutes ces péripéties qu’un terrain d’entente ait été trouvé entre les deux parties. Le gouvernement algérien aurait consenti à attribuer un terrain de 400 hectares au groupe Emaar dans la zone du Colonel Abbas (Zéralda) pour un dollar symbolique. En contrepartie, le groupe émirati, qui est prêt à injecter plusieurs milliards de dollars au profit de l’économie algérienne en créant des centaines de postes d’emploi, aurait accepté de reverser 15% de ses bénéfices à l’Etat algérien.
    Pour rester dans ce registre optimiste, M. Djamel Zerguine, responsable de l’investissement étranger de l’ANDI, a déclaré à l’issue du forum que les investisseurs arabes ont pris un engagement ferme pour investir 19 milliards de dollars en Algérie en 2008. D’après lui, les projets identifiés sont au stade de l’étude de faisabilité ou à l’état d’exécution. On peut, dans ce cadre, citer des projets dans la sidérurgie, l’aluminium, l’industrie pharmaceutique, le ciment et l’industrie agro-alimentaire.

    Contradiction dans
    les chiffres
    Plus optimiste encore, M. Zerguine a annoncé pour la période 2005-2010 un investissement global avoisinant les 190 milliards de dollars, la part de l’investissement revenant à l’initiative privée algérienne étant estimée à quelque 40 ou 45 milliards de dollars. C’est, vous l’avez deviné, des chiffres qui donnent le tournis, et qu’il faut manier avec des pincettes pour ne pas retomber... des nues, comme cela est arrivé avec le groupe Emaar, dont le montant s’est rétréci comme une peau de chagrin. On peut résumer la situation en disant que le projet du groupe Emaar est l’arbre qui cache la forêt de l’investissement en Algérie. On attend donc de voir la suite des événements.
    Au fond, lorsqu’on décrypte le contenu de leurs déclarations, tout indique que les investisseurs arabes sont repartis comme ils étaient venus, tout aussi déçus de ne pas trouver les facilités qu’on leur faisait miroiter. Il y a même des contradictions dans les chiffres communiqués par les différents responsables algériens (le ministre Temmar, M. Zerguine de l’Andi, M. Bendjaber président de la Caci, M. Belkhadem lui-même) où l’on voit que le taux de croissance peut varier dans une fourchette allant de 5 à 7 %, l’enveloppe consacrée au programme de soutien au plan de relance économique de 140 à 150 milliards de dollars. Ces cas de figure reflètent la situation du climat des affaires en Algérie.

    Cafouillage et cacophonie
    Finalement, c’est le chef du gouvernement, M. Belkhadem qui aura sauvé la face en prenant le temps de répondre à toutes les questions et toutes les inquiétudes des hommes d’affaires arabes. En montant au créneau, le chef du gouvernement a voulu sauver les meubles tout en se voulant un interlocuteur valable pour les investisseurs. Du reste, certains d’entre eux sont allés jusqu’à lui faire la proposition de centraliser à son niveau les demandes de projet d’investissement, en mettant en place, à la chefferie du gouvernement, une sorte de guichet unique, avant de passer le relais à l’ANDI, visiblement dépassée par l’ampleur et la complexité de la tâche. Parce que de tous les reproches faits au gouvernement algérien, il y en a qui est imparable, celle là même qui se résume dans l’absence d’interlocuteur unique, comme si les responsabilités étaient diluées.
    On a la nette impression qu’il y a eu un partage des rôles entre MM. Belkhadem et Temmar. Au premier, il revenait de faire la promotion de l’économie algérienne pour attirer les IDE arabes, au second d’être plus pragmatique en étudiant de plus près les dossiers. Ce qui a étonné beaucoup de gens, en effet, est cette nouvelle attitude néo réaliste de M. Temmar. Il ne promet plus monts et merveilles, n’est plus le chantre de la privatisation tous azimuts. Il a appris à rouler sept fois sa langue dans la bouche avant de parler.
    On pourrait dire tant mieux. En chapeautant ce grand ministère de l’industrie et de la promotion des investissements, M. Temmar n’a jamais eu autant de prérogatives, et c’est cela sans doute qui fait lui prendre conscience des difficultés du terrain. Entre privatiser et brader, il y a un grand pas que M. Temmar se refuse désormais à franchir ; lui qui se disait prêt à une époque à privatiser des EPE pour un dinar symbolique, pour sauvegarder les emplois et l’outil de production.

    Investissements et chapitre des griefs
    Pour en revenir à M. Temmar, on doit reconnaître que cet accès de pragmatisme n’est pas du goût de tout le monde. Dans les coulisses du troisième forum, çà l’hotel Sheraton, on a appris que les investisseurs arabes attendent avec impatience la réforme bancaire, tout comme le report de la privatisation du CPA a été mal perçu. C’est un signal brouillé qui a été envoyé, rendant encore plus floue la lisibilité de l’économie algérienne. Au chapitre des griefs, il y a également le problème du foncier, un problème dont se plaignent même les promoteurs nationaux et ceux de l’Union européenne. Tantôt c’est Renault qui affirme avoir négocié, en vain, pendant trois ans avec les autorités algériennes, avant de se résoudre à implanter son usine de montage au Maroc. Tantôt c’est un investisseur potentiel algérien qui renonce à lancer une ferme laitière de 50.000 vaches parce qu’on ne lui a pas accordé un terrain malgré ses demandes réitérées aux autorités. Pendant ce temps, des terres situées dans les anciennes fermes pilotes sont laissées en jachère. Il n’y a pas à dire : il existe une spéculation qui fait que de faux investisseurs, sur la base de dossiers bidons, arrivent à obtenir des terrains, alors que les vrais investisseurs, avec des projets tout ce qu’il ya de sérieux, n’obtiennent pas un traître mètre carré.
    Autant d’opportunités qui sont perdues pour l’économie algérienne.
    Pour d’autres observateurs en revanche, il est faux de dire que les choses n’avancent pas en noircissant le tableau à dessein. Pour eux, les progrès sont lents, mais ils existent. Cela avance, mais à un rythme qui est celui de l’Algérie, c’est-à-dire celui d’un pays qui ressort d’une économie dirigée, de plus de quinze ans de violence et d’insécurité, et où la corruption et la bureaucratie sont encore trop forte. C’est entre autres l’avis de M. Mazari, investisseur arabe qui a résussi son projet en Algérie : "Aujourd’hui, on constate en Algérie une volonté politique réelle pour appeler les investisseurs. Il y a des intérêts compris avec les facilités et les opportunités de ce pays".
    Existent-ils des lobbies qui s’opposent à la venue des investisseurs arabes ? Pour qui roulent-ils ? C’est la question que s’est posée un autre investisseur, qui tient à garder l’anonymat. La question qu’il pose est la suivante:
    «Est-ce que les Monsieur dix pour cent existent toujours ? Faut-il montrer patte blanche pour décrocher un contrat d’investissement en Algérie ? A qui faut-il graisser la patte ?» Des questions qui ont le mérite d’exister, mais il s’agit de les relativiser, en disant que la part de l’informel en Algérie est trop importante, et que ce problème demure le véritable frein à tout effort d’investissement.

    Par le Midi Libre

  • #2
    les émirats vont construire une ville écologique, la première au monde..........et je me demande si dans ce projet d'EMMAR, l'utilisation d'énergie renouvelable, et des transport peu polluant vont être mis en avant, ou juste construire à l'ancienne???

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    • #3
      LYNX , c'est quoi le rapport , nous ici on parle de l'Algerie , et toi tu nouss sorts un sujet sur l'écologie
      ... « La douleur m’a brisée, la fraternité m’a relevée, de ma blessure a jailli un fleuve de liberté » Mémorial de Caen .

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      • #4
        mouhcouscous

        c'est le prix de construction qui change.

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