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Marchés. La peur aux Bourses

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    Marchés. La peur aux Bourses



    En quelques jours, les places financières mondiales ont plongé dans le rouge, accusant des pertes colossales. Et dire que tout a commencé par la fameuse crise des subprimes américaines.


    Mardi 15 janvier, Wall Street. Le plus grand marché financier de la planète termine sa séance sur une baisse notable. En cause : les résultats trimestriels décevants de plusieurs grosses pointures de la cote, mais aussi le reflux des cours du pétrole. La veille, déjà, le mastodonte Citigroup avait fait état d'une perte record sur le trimestre. Mais le pire est encore à venir : car au-delà de l’annonce des résultats

    trimestriels, c’est le spectre de la récession, annoncé par les pertes colossales du secteur financier et l'essoufflement de la consommation, qui hante l’esprit des investisseurs. Une inquiétude que ne dissiperont pas les statistiques de l’économie américaine publiées le jour même. Dès le lendemain, le trend baissier s’accentue et les indices dévissent. Le Dow Jones et le Nasdaq perdent en une séance tous leurs gains accumulés en 2007. L’inévitable contagion des autres places peut commencer. De Tokyo à Londres, de Shanghaï à Paris, les Bourses européennes et asiatiques (à quelques rares exceptions) cèdent du terrain. L’heure est grave et les rumeurs font déjà état d’une réunion d'urgence de la Réserve fédérale américaine (Fed) pour redresser la situation. La journée du mardi 22 commence mal, comme celle de la veille. Dans la nuit, les Bourses asiatiques avaient fortement chuté, à l’image de Shanghaï (- 7,22 %) ou Tokyo (- 5,65 %). À l’ouverture, les indices européens suivent la même tendance, avant de faire du yo-yo. Dans les salles de marché, les traders parient sur une baisse des taux de la Fed. La nervosité est au maximum. D’autant qu’Outre-Altantique, les nouvelles ne sont pas bonnes. Bank of America et Wachovia, deux des plus grands établissements financiers de la place, publient des résultats considérablement affectés par les subprimes : les bénéfices trimestriels des deux établissements plongent de plus de 90%. Toute la communauté financière attend la réaction de Wall Street, fermée lundi. Allait-elle dégringoler et entraîner d’autres places dans sa chute ? Une demi-heure avant l’ouverture, le tant attendu communiqué de la Fed tombe : “Le comité de politique monétaire a décidé de baisser son taux directeur de 75 points de base à 3,5 %”. Le geste est de taille : il s’agit de la plus forte baisse opérée par la Fed sur ses taux directeurs depuis 1984. Même au lendemain du 11 septembre 2001, elle n’avait consenti qu’un demi-point.

    Pour autant, les effets se font attendre. Wall Street continue à plonger. C’est au tour du président américain de venir à la rescousse : il déclare être prêt à revoir son plan de relance économique annoncé vendredi, jugé peu ambitieux, malgré les 140 milliards de dollars qu’il entendait injecter. La panique se dissipe progressivement. Les premiers effets de la baisse des taux commencent enfin à apparaître : Wall Street souffle et les Bourses européennes suivent le mouvement et terminent, pour la plupart, à la hausse.

    Le mercredi de tous les espoirs
    Mercredi commence plutôt bien. Les Bourses asiatiques clôturent sur une forte hausse, compensant largement les pertes de la veille dans certains cas. Idem sur les marchés du Golfe. La place saoudienne, la plus importante du monde arabe, a rebondi de 6% en début de séance, après avoir chuté de 9,7% la veille. C’est de bon augure pour les places européennes qui, dans un premier temps, surfent sur la vague. Tout semble rentrer dans l’ordre, dans l’attente de la réaction de la Banque centrale européenne, censée également revoir ses taux à la baisse. Le discours de Jean Claude Trichet fera l’effet d’une douche froide. Le président de la BCE déclare en substance qu'une baisse de taux n'était pas à l’ordre du jour. Résultat, les indices européens repiquent du nez, pour terminer sur une forte baisse : -4,25% à Paris, -2,28% à Londres et -4,88% à Francfort. Wall Street, quant à elle, semble se rétabir, finissant en hausse de 2,52%. Pour autant, le répit pourrait être de courte durée. Avec un peu de recul, la baisse importante des taux opérée par la Fed est perçue par de nombreux professionnels comme un geste de panique, laissant présager de mauvaises nouvelles sur l’état de l’économie américaine.

    Les trois journaux économiques, faiseurs d’opinion, The Economist, le Financial Times et le Wall Street Journal, ont également critiqué la démarche de la Fed. L’éditorialiste de ce dernier juge même que la Banque centrale américaine ne fait que se voiler la face ou, pire, dissimuler la réalité aux Américains : “M. Bernanke doit être clair avec tout le monde - le Congrès, Wall Street, les investisseurs - et expliquer que faciliter le crédit n'est pas l'élixir magique pour le problème latent de l'insolvabilité des banques, plaide-t-il. Les pertes dans le secteur bancaire et dans l'immobilier sont réelles et doivent être affrontées”.

    À cause des subprimes
    Car les faits sont têtus. Tout a en effet commencé par cette fameuse crise des subprimes, qui a éclaté l’été dernier aux Etats-Unis. Elle se manifeste aujourd’hui de manière brutale. Pourquoi ? “Parce que trois illusions, trois espoirs sont tombés”, analyse Erik Izraelewicz, le directeur de la rédaction du quotidien économique français Les Echos. D’abord, beaucoup espéraient que la crise des subprimes allait se cantonner à la sphère immobilière. Il n’en est rien : elle est en train de devenir une crise bancaire généralisée, voire une crise économique, avec les risques de récession qui planent sur l’économie américaine. Deuxième méprise : on croyait que la débâcle allait se limiter, justement, aux Etats-Unis. C’est mal connaître les ramifications des canaux financiers, bancaires en particulier, entre les différents pays. Enfin, on pensait que les économies émergentes étaient à l’abri de la contagion. La déroute des places asiatiques, et notamment chinoise, a démontré le contraire. Question : la dégringolade des places financières risque-t-elle de durer ? Difficile de répondre. Mais dans tous les cas, une crise de confiance s’est bel et bien installée à l’intérieur du landerneau financier. Elle aura au moins eu quelques effets heureux. Ainsi, les cours du pétrole ont poursuivi leur recul dans le sillage des marchés, recul renforcé par les craintes de tassement de la demande pétrolière mondiale en cas de récession aux États-Unis. Repassant sous les 90 dollars, les cours du baril ont baissé d'environ 12% depuis leur sommet historique à plus de 100 dollars, le 3 janvier. “La possibilité que le pétrole baisse encore de 10 à 15 dollars dépend des perspectives de détérioration de l'économie, note une analyse de la banque d’affaires Merrill Lynch. Une baisse de 15 dollars voudrait dire que la situation commence à réellement mal se présenter”. En clair, l’économie mondiale a aujourd’hui le choix entre une crise économique et un pétrole moins cher. Si l’on peut appeler cela un choix...





  • #2
    Forum. Pendant ce temps-là, à Davos…

    Le Forum de Davos s'est ouvert mercredi 23 janvier sur un diagnostic pour le moins pessimiste sur l'état de l'économie mondiale, avec, comme invitée surprise, la crise qui secoue les places boursières. En effet, plusieurs parmi les experts qui y sont présents s’attendent à ce que la probable récession américaine pénalise l’économie mondiale. “Il va y avoir une grave récession aux Etats-Unis, un ralentissement dans les pays émergents et un fort ralentissement en Europe”, a déclaré l'économiste Nouriel Roubini lors du traditionnel débat d'ouverture du Forum. Il y a un an, lors du même débat, l’économiste a été le seul à prévoir la crise financière américaine des subprimes.
    Même son de cloche de Stephen Roach, président de la branche asiatique de la banque américaine Morgan Stanley : “Nous allons entrer dans une période très douloureuse. Lorsque le consommateur américain a des problèmes, cela a des conséquences pour toute l'économie mondiale”. Cet économiste s'est en outre montré critique sur la forte baisse des taux d'intérêt annoncée la veille par la Fed, estimant que la motivation était seulement de satisfaire les marchés financiers sans répondre au problème de fond.

    TELQUEL

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