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oeuvre : le rouge espoir

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  • oeuvre : le rouge espoir

    oeuvre de Politique-fiction, "espoir et abîmes"

    L’Algérie est un état libre et indépendant depuis le 05 juillet 1962. Son destin, forgé dans le fer et le sang, semble inépuisable quant à la souffrance de son peuple…

    Le 2 janvier 2007, une casemate en montagne

    Hassan-Al-Hazimi (« kader ») : Mes chers frères ! Nous sommes réunis aujourd’hui au nom d’Allah et pour sauver notre pays des clans et des corrompus qui gouvernent notre société. Depuis des lustres et des lustres nous endurons la hagara de ses despotes, on nous a interdit de pratiquer notre religion, on prend pour modèle la civilisation corrompue de l’occident chrétien, ils font alliance avec le moussawite pour affaiblir la vraie foi, ils nous méprisent et pensent qu’à l’argent, les affaires, le pouvoir ! Nous voici réunis aujourd’hui pour mettre un terme final à cette échappée vers l’avant. Nous devons unifier nos groupes, inciter les frères à se dresser tous vers un seul combat final. Unissons-nous et combattons ensemble le dragon.

    Hassan-Al-Hindi (« l’iranien ») : Frère kader a raison nous devons unifier nos groupes et porter tous nos efforts sur le djihad final. Je préconise de porter des coups sévères à l’armée et à la gendarmerie, notre peuple doit savoir que nous combattons dans un dessin unique, l’instauration de la société islamique parfaite, égalitaire, sans classe, dirigée par des gens de la bonne foi ! Dans ce vaste projet Dieu vaincra les infidèles et les usurpateurs.

    Hassan-Al-Kindir (« Guantanamo ») : Je suis hostile à ce que le groupe de Conan ait la seule conduite des événements, nous devons continuer à frapper en divers endroits jusque ce que l’armée cède, elle est à l’agonie, frappons et frappons encore jusque la dernière extrémité, ce peuple que vous appelez votre n’est qu’un ramassis de kouffars, ils pensent qu’à manger, boire, et se vautrer dans la pire des luxures, le sang purificateur ravalera leurs péchés et amènera le règne de dieu sur terre.

    Omar (« l’ancien ») : Mes frères ! Mes frères ! Ceci n’est que fuite en avant, restons humbles devant les puissances célestes et toute action de déstabilisation n’a pour but que l’instauration d’un ordre…
    Hassan-Al-Kindir : Blasphème ! Blasphème ! L’ancien ne sait t’il point que l’Unique a détrôné les puissances célestes depuis le sac d’Athènes par les troupes du roi Xerxès !!?

    Omar : Mon frère, comment l’Unique aurait t’il pu détrôner ce qui n’existe pas ! Il n’y avait que les fous d’autrefois pour croire que des idées aient été des puissances du ciel, la religion des grecs étaient assis sur des fantasmagories et des mythes héréditaires…

    Conan : Revenons à l’ordre du jour je vous en supplie, nous sommes là pour unir notre révolution, pas trouver une nouvelle matière à nos disputes… Nous devons frapper à la tête, nous devons unifier le mouvement, éliminé l’état impie et instaurer une république islamique, seul projet de gouvernement éclairé pour le genre humain… Que dit l’Ancien ?

    Omar (« l’ancien ») : Unifions-nous…


    Palais du Gouvernement, Alger :

    Jalil Rhalli, ministre de l’économie : La pression fiscale est défavorable à l’auto-investissement, nous devrions lâcher du lest à la grande pourvoyeuse de l’économie nationale afin qu’elle mène son développement externe selon la stratégie globale qu’elle a adoptée à la réunion plénière du 12 décembre…

    Hassen Dziri, président de la république algérienne : Le seul problème c’est que le lest que vous prônez ne nous est pas permis, le peuple demande à cœur et à cri des logements, du pouvoir d’achat, aller et écouter la rue…

    Jalil Rhalli : Je ne le sais que très bien Sid Zaïm, mais nous nous trouvons devant un clivage, devons-nous accordez plus de foie au besoin du peuple au mépris d’une institution vitale à l’ensemble du pays ?

    Hassen Dziri : Oui, toute notre difficulté ! m’enfin comment voulez-vous que je fasse ?

    Hadri Sarri, conseiller de la présidence : Mmm ! Voyons-voir… (Quelques secondes de réflexion)… Je sais, disons tout simplement que l’Etat a les caisses vides !

    Jalil Rhalli : Voyons ce n’est pas sérieux, il y a juste trois jours nous clamions dans tous les journaux que le trésor national avait 8 milliards de dollars d’excédent commercial…

    Hadri Sarri : L’excédent commercial n’est pas la réserve de change, jouons sur le flou de la situation. De toute façon le peuple n’y entend rien en économie, réserve de change et trésorerie…

    Jalil Rhalli : Et les fonctionnaires habitués aux termes et échéances financières ?

    Hassen Dziri : Bon, bon ! on s’en sortira pas à cette allure là ! Messieurs ! Vous jetez un coup de froid sur la place du village ! A ce rythme là les manchots du pôle-sud vont venir poser leur tente chez nous ! Un peu d’optimisme enfin ! De la créativité bon sang…

    Jalil Rhalli : Je retourne à mon bureau, je vais tacher de trouver un chemin de bifurcation pour la grande muette du pétrole… (Le ministre de l’économie sort du bureau tout en attrapant son téléphone portable pour appeler sa voiture devant le mener vers ses bureaux), Je vous souhaite bonne fin de matinée Sid Zaïm !

    Hassen Dziri : Bonne journée à toi Djal !... Il n’a pas tord tu sais…

    Hadri Sarri : Je ne le sais que trop bien, mais nous devons songer à votre réélection avant-tout, en cela le peuple se doit d’avoir espoir et confiance en votre administration, nous devons lui donner de quoi espérer ! Un toit et de la nourriture, ça toujours été ce pourquoi l’homme de base s’est battu…

    Hassen Dziri : Hier j’ai reçu une demande de financement de la part de l’ANP, l’état-major des forces aériennes réclame une enveloppe budgétaire pour de nouveaux chasseurs aériens…

    Hadri Sarri : Encore ! Mais qu’est-ce qu’ils font de leurs avions ceux-là…

    Hassen Dziri : wesh theb, ness yaklou macaroni henna djaïyechna yakoul hdid…

    Hadri Sarri : Gat taa ras el amm, yakoul lhem oual attam (les os)… le général Lendis va nous faire une termitière géante si on ne lui donne pas ce qu’il réclame…

    Hassen Dziri : Il y a un trou dans la poche de sérum, ça pisse de partout ! Où est-ce que tout ce beau monde crois t’il qu’on trouve l’argent ? Ils veulent financer 20 rafale, ils tremblent à la vue que leur collègue du Maroc puisse opérer des f16’50 !

    Hadri Sarri : Ces militaires sont tous les mêmes, dés que le vent souffle dans le ciel ils accourent acheter des gadgets… Des feuilles que le vent ferai mieux d’emmener voir du pays !

    Hassen Dziri : C’est moi qui va me sauver si ça continu… A combien ça reviendrai de tels bijoux ?

    Hadri Sarri : Il faut bien compter 100 millions de dollars par avion…

    Hassen Dziri : Quoi ! A ce prix là le peuple ne mangera plus que des pommes de terre !

    Hadri Sarri : Refusez net cette nouvelle enveloppe budgétaire, dites-le une fois pour toute à qui veut l’entendre : l’Etat n’a plus d’argent ! En plus pour un tel prix, dérisoire pour ce programme rafale, il va falloir que vous ciriez tellement les pompes à Serkis qu’il se croira à l’Olympe pour pas un rond !

    Hassen Dziri : Tachons de gagner du temps, envoyons tout ce beau petit monde faire des valses javanaises…

    Au 25 janvier 2007, les groupes du terrorisme avait fusionnés sous une seule et même bannière, celle de Quenda, ayant pour but de provoquer la terreur et la peur sur toute l’Algérie. Les quatre principaux groupes adoptèrent, non sans tension, la tactique de l’attentat aveugle et opéré par des kamikazes fanatiques.
    Le 11 février, alors que la présidence piétinait sur la stratégie à adopter vis-à-vis de la grande entreprise nationale Sonaritech, trois bombes explosaient simultanément à Alger, tuant 25 personnes et en blessant 218 autres…
    Aux entreprises terroristes menées par les éléments fanatisés, une épineuse question sur le Sahara occidental faisait son apparition : une petite association marocaine, certainement manipulée par le palais du roi M6 tentait de mettre au point une marche (« pacifique ») sur la petite localité de Tifariti, inquiet, les observateurs tentent de dissuader cette initiative, lourde d’incertitudes et de dangers pour l’avenir de la région…
    L’Armée Algérienne, déjà en prise avec les éléments du terrorisme international, tentait de moderniser son équipement qui ne cessait de vieillir, face aux énormes dépenses mondiales pour la défense, Alger se devait de maintenir son outil militaire.
    Dernière modification par absent, 03 février 2008, 13h35.

  • #2
    Une villa particulière à Alger, 11h :

    Azouz, le père : Bon je vais chercher les enfants…
    Zoulikha : N’oubli pas ras el hanout en passant chez omar…
    Azouz : mouai si j’ai le dinar !
    Zoulikha : achète aussi un peu de viande pour la soupe…
    Azouz : radi koulouni anna ! la banque est en faillite ya zouzou !
    Zoulikha : débrouille-toi, je veux que mes enfants mangent à leur faim…
    Azouz : ah vous les femmes! vous savez que parler vite et fort… aller j’y vais…

    Le brave père de famille, pauvre à souhait, regarda sa poche pleine de mites, pourtant il savait au fond de lui que sa femme avait raison, les enfants quand ça vous regarde de leurs grands yeux, vous ne pouvez les sacrifier ou ne serai-ce économiser quoi que ce soit en leur dépit. Azouz ira à la boucherie et prendra à crédit comme une bonne partie du temps…

    11h30, à la boucherie du coin, azouz commanda 500g de viande, il comptait su son prochain salaire pour régler la facture. Fini le temps où le dinar permettait de manger à sa faim. Fini le temps où il faisait bon de vivre en Algérie, la vie peu chère et les soins gratis, aujourd’hui, il faut faire des pieds et de la tête pour ne serai-ce avoir une bouteille de lait… azouz, trimballait son sac à moitié vide et s’en allait triste vers le collège. Azouz et zoulikha sont mariés depuis 10 ans, ils ont trois enfants, le plus âgée passera le sixième cette année. Azouz est un brave père, il va de temps en temps attendre ses gosses pas trop loin du collège, il attend généralement dans le café de baba-aroudj, depuis trois semaines le plus âgé de ses fils se bat contre un autre garçon du collège, il ne se sent pas tranquille à laisser ses enfants sans surveillance. Il les vit arriver tous les deux. Il alla à leur rencontre, les interrogea sur l’école et passèrent vers le hanout à trois rues de là… En rentrant ils passèrent par une artère assez fréquentée en ces heures-ci, au moment même où le brave homme plaisantait avec le plus grand de ses fils, alors qu’il lui mettait les mains sur les cheveux pour l’encourager un peu, un énorme bruit retentit, les gens dans la rue sursautèrent ! Quelques secondes s’écoulèrent et un souffle brulant les atteignit, ils eurent l’impression que les portes de l’enfer s’étaient ouvert devant eux !

    Les secours arrivèrent quelques minutes plus tard, gendarmes, policiers, sécurité civile affluaient de tous les coins… Les rues étaient pleines de débris, de sang et de cadavres, un champ de ruines… Des cris de pleures fusaient ici et là, des gens criaient à terre. Les pompiers couraient dans tous les sens, tentant d’éteindre l’incendie qui a frappé le commissariat du cartier. Ahmed, un jeune agent de 28 ans portait une couverture thermique et essayait de trouver quelques personnes encore en vie qui en aurait besoin, il vit un spectacle qui lui creva le cœur, il faillit défaillir sur place, le bras d’un homme tenant un petit sac de viande et ras-el-hanout en poudre était là, enchevêtré dans le tronc à moitié calciné d’un gosse de 8 ans environs, la tête de l’homme était à dix pas en arrière les yeux grand ouverts… Un père avec ses deux enfants ! Ahmed ne put résister à cette vue, il recouvra l’ensemble avec la couverture, dépité, au bord de la crise de nerf, il maudit ce jour rouge !

    Le soir même la radio annonçait un nouvel attentat suicide, 22 morts et 80 blessés qui s'ajoutaient à une longue liste...
    Dernière modification par absent, 03 février 2008, 12h46.

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    • #3
      "Espoir et Abîmes"

      A l’aube nos camions nous jetèrent prés du point Ida. Nous priment notre paquetage pour cette opération, le capitaine nous avait donné pour consigne d’éliminer un groupe terroriste fort d’une centaine d’hommes installé dans une région montagneuse de Kabylie. Le terrain était difficilement praticable, aussi nous amenâmes quelques coutelas pour débarrasser devant nous. A 5h précise j’ordonnais à ma section de commencer à monter vers le mont Ida. Nous étions 10, un operateur radio, un homme chargé d’une mitrailleuse lourde et la section à son complet. Nous sommes détachés du 78 e para, une unité d’élite de l’ANP. Nos camarades de bataillon avaient lancés l’assaut de l’autre versant de la montagne. Nous étions des coupeurs de route, chargés de nous opposer à une éventuelle fuite des terros. Le bataillon 78, fort de plusieurs centaines d’hommes se bat depuis trois ans contre les groupes radicaux, aussi il a beaucoup d’expérience, il nous est arrivé d’affronter plusieurs centaines « d’afghans », les poursuivant sans relâche jour et nuit. Ah on en a vu des potes tomber ! On a vu aussi ceux d’en face, c’est des algérien tout ce qu’il y a de plus commun, certains ont même passé le service militaire, ils savent se battre ! Nous savions que la section risquait gros si jamais le reflux devenait important en personnel adverse. Ma préoccupation de tous les instants était donc de préserver mes hommes. Nous décidâmes de prendre position près un amas de rochers, nous nous installâmes tranquillement, l’opération Zraya des forces principales débuterait qu’à midi…

      A 8h précise nous entendîmes le survol d’un hélicoptère de l’armée de l’air, certainement un vol de reconnaissance. L’appareil fit plusieurs fois le tour de la zone, survolant plusieurs fois notre position. Nous restâmes cachés. Plus les heures défilaient plus la tension montait parmi nous. Pourquoi une section seule pour barrer la route aux sangliers des montagnes ? C’est pas dans nos habitudes de protester, j’ai rien dit mais l’inquiétude est là… La tension de mes hommes est perceptible, nous nous amusâmes alors à nous peindre le visage comme les bérets rouges et vert, question d’évacuer un peu le stress. Il faisait froid en ce mois de février. 11h05, les bombardements de l’armée commencèrent. L’ANP avait déplacé son artillerie de campagne, elle frappait au 122 sur le secteur sensé abriter les troupes ennemis. 6 canons tonnaient au bas de la montagne. Quatre voilures tournantes vinrent en renfort vers midi, ils commencèrent à larguer des roquettes vers la zone d’attaque. A 14h nous reçurent un appel radio, des terros s’amenaient sur nous ! On nous a pas dit combien mais un paquet apparemment ! On nous promis des renforts mais viendront t’ils à temps, c’est là la question…

      A 14h22 les premiers éléments ennemis apparurent au loin. Ils étaient 5. Non ! Fallait pas qu’on tire à ce moment là, car c’est des éclaireurs, si on les accrochait le gros des troupes saurait que nous les attendions et trouveraient un autre chemin ! On les laissa aller de l’avant, nous nous blottissions dans les rochers, silence complet. Les terros avaient des armes automatiques, ils pouvaient nous arroser comme il faut s’ils voulaient, alors pas de gestes brusques. Halim me faisait signe de la tête, me demandant combien ils étaient, Rachid lui mastiquait un chewing-gum nerveusement, le fusil prêt à déverser une purée de patates… Tarik quant à lui il fermait les yeux, perdu dans ses pensées, il retardait certainement une décharge de violence, c’est le plus jeune d’ente nous, il nous a rejoins l’été dernier, après que trois de nos camarades aient été blessés dans un piège à con.

      De l’autre côté de la montagne on entendait les déflagrations des obus d’artillerie, ça devait être l’enfer, un déluge de feu et de fer. Une demi-heure plus tard, nous vîmes une trentaine d’hommes qui couraient vers nos positions. Certains étaient armés de mitrailleuses lourdes, on sentait qu’on allait en baver…

      Je faisais signe à mes hommes d’attendre qu’ils soient à portée de tir. Quand ils se sont approchés à une cinquantaine de mètres de nos positions nous commençâmes à les arroser. Trois ou quatre des leurs se sont effondrés de suite, le reste s’est caché précipitamment, se mettant à couvert qui derrière un arbre, qui au creux du terrain, qui derrière un rocher, ils identifièrent nos positions et ça commença à canarder. Ils savaient tirer les vaches, ils se sont largement entrainés dans ces lieux désolés. Karim, un voltigeur, sorti la tête pour voir la situation, c’est là que j’ai vu un brillant ricocher sur le rocher, immédiatement après je vis du sang jaillir comme d’un volcan de la tête du pauvre gars. Il s’effondra net. Nous lançâmes une salve à l’encontre de ces sales morpions. Ils couraient et s’approchaient de nos lignes, ça devenait dangereux. Je fis signe à la section qu’il fallait vraiment faire le ménage car les types en face commençaient à courir et à s’approcher dangereusement. Hamid, un autre de mes hommes, reçu une balle dans le bras. Je tirais vers tout ce qui bouge, je dû en abattre deux ou trois de plus, deux mitrailleuses lourdes commençaient à balayer nos positions, je savais que ça pouvais devenir une boucherie si jamais nous restions plus longtemps, je dis à l’operateur radio de lancer un signal de détresse vers le Qg de campagne. Le bataillon nous envoyait des renforts…
      Dernière modification par absent, 03 février 2008, 20h51.

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      • #4
        De l’autre côté de la montagne ça tapait encore, d’autres éléments armés arrivaient en reflux et commençaient à aider leurs camarades. La section était bloquée dans ses positions mais pas définitivement, j’avais prévus une échappatoire, je fis signe à mes camarades survivants de se replier. Nous restâmes à deux et les couvrirons. Nous tirions essentiellement vers les deux mitrailleuses des terros, les armes les plus dangereuses. Une mitrailleuse de 12.7 vous découpe un arbre à cent mètres, je vous laisse deviner les dégâts qu’elles font sur un groupe de voltigeurs. Les camarades en replis prirent le corps de Karim et aidèrent Hamidouche. On n’abandonne pas nos hommes à l’ennemi…
        Les terros étaient devant nous, toujours plus nombreux à s’approcher de nos positions, Hakim et moi, derniers à rester en place, tirions sans cesse. Nos chargeurs se vidaient vite et nous ne pouvions soutenir cet assaut encore longtemps. Les ennemis étaient au moins 34, certains tiraient au fusil de chasse tandis que d’autres avaient des fusils d’assaut… Peu de temps après je sentis une explosion pas très loin de la position de Hakim ! Mes oreilles sifflaient, purée de patate, ils ont également un rpg ! Je tentais d’apercevoir si Hak était encore en vie… Il avait survécu dans le creux du rocher, c’est heureux que le gars en face ait mal évalué la position de mon camarade, il sortit de sa cachette et courut vers un endroit moins exposé. Je tirais pendant ce temps là… J’entendis un bruit près ma position, je regarde vers le bas et là je vois quatre gars commencer à escalader le rocher. Hakim avait une vue sur un d’entre eux et le bousilla sur place, mais ma situation n’était pas brillante, il va y avoir contact ! Je détachai la baïonnette accrochée à mon ceinturon et la plaça au fusil ! Le feu ennemi tapotait tout autour de moi, Hakim quant à lui je le voyais de temps à autre tirer des rafales vers les gars qui couraient au contrebas… J’entendis des Allahouakbar tout près de moi et je ne tardai pas à voir un gars enturbanné essayer de m’atteindre. La balle ricocha à dix centimètre de ma jambe, je sortis à l’improviste, je lui mis une balle en travers du corps et son camarade se ruait déjà sur moi avec une machette. Je lui donnais un coup de cross qui le manqua mais le fit reculé. Nous étions là debout l’un en face de l’autre, nous nous regardions yeux dans les yeux, il était sale et ne s’était pas rasé depuis une éternité, ça fouettais ! C’était des sangliers, des vrais, de ceux qui descendent que très rarement vers la civilisation. Le gars me fixait et observait mes mouvements, à moitié replié sur son bassin. Je vis des mains commencer à apparaitre derrière lui, un second type arrivait au contact ! Là je n’hésitais plus, je pris mon fusil et fonçait sur lui, il assena quelques coups de machette, je les évita de peu et intercepta son arme de ma baïonnette, je la lui arrachai et lui donna un coup au ventre, a peine son escalade terminé, je mis un coup de balle à son camarade, le type que je combattais tentait de se remettre debout mais il avait certainement mal pris mon pieds car il avait du mal se tenir droit. Je l’achevais d’un coup de cross. Je ne sais si je l’avais tué ou pas mais en tout cas je me mis à galoper net. Hakim en fit de même…

        Quelques minutes plus tard je vis la section plus loin en train de courir vers de nouvelles positions. Ils avaient réussis à nous déloger les vaches ! De temps à autre moi ou Hakim nous nous arrêtions et guettions nos arrières. Le premier qui pointe son nez on le dégomme… mes gars se mirent dans une nouvelle position. Je voyais l’operateur radio en train de contacter le Qg du bataillon… les renforts tardent et les types en face ne rigolaient pas, ils savaient attaquer une position les vaches, pas à dire ils savaient se battre les sangliers, certains avaient été sur des théâtres d’opération étrangers et revenaient aguerris et transmettaient leur savoir…

        Quelques minutes s’écoulèrent Hakim et moi rejoignîmes nos gars. On s’était repliés vers d’autres rochers. Les gars en face tardaient à se montrer. Tant mieux en quelque sorte ça nous permettait de souffler et recharger nos armes, nos gibecières étaient remplies de chargeurs. J’informai les autres que les terros avaient un rpg et des regards furtifs me balayèrent inquiets. Ils vont attendre la nuit. Ça va être notre fête. Une demi-heure plus tard nous vîmes avec soulagement un gros mi-17 déposer au contrebas de nouvelles troupes. Le gros hélico atterris à peine, une porte s’ouvra et une trentaine d’hommes surgit de son ventre, bardés de sacs et de ravitaillement. La nuit allait être terrible pour le camp d’en face autant que pour nous, il allait y avoir du choc frontal, il était hors-de-question de les laisser filer, nous on savait qu’on entrerait pas avant d’avoir nettoyé la zone. Ceci est la chronique ordinaire des troupes chargés de la lutte contre le terrorisme, de temps à autre nous avions droit à de vrais batailles, en prise avec des éléments ennemis équipés en matériel et disposant de troupes nombreuses. Le pauvre citoyen des villes n’avait aucune connaissance de la guerre qui se menait dans ses propres montagnes, il préférait écouter la musique et lire les journaux étrangers, loin de se fatiguer l’esprit à voir ce qu’il ne pouvait imaginer… Ce jour là, notre section laissa sur le carreau deux autre hommes et notre bataillon avait perdus bien des braves, le camp d’en face perdu cette nuit là le contrôle du mont Ida, mais à quel prix pour l’ANP et l’Algérie !!



        Dernière modification par absent, 03 février 2008, 20h52.

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