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setif el ali setif mon amour/ain fouara

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  • setif el ali setif mon amour/ain fouara

    slt un clin d oeil a ma ville unique en algerie ,
    [Aps 30/1/08] SETIF (Algérie)- "Qui a bu ne serait-ce qu’une gorgée de l’eau de Aïn El Fouara, reviendra à Sétif !". C’est avec une solide assurance que les Sétifiens délivrent cette sentence à leurs hôtes d’un jour. Une sentence aussi lapidaire que parfaitement subjective puisque, naturellement, rien de rationnel ne la justifie. A moins qu’il ne s’agisse d’une "autosuggestion collective" que le temps a fini par transformer en croyance populaire avant de l’imposer, au fil des générations, en une espèce de truisme. Cela reste en tous cas symptomatique du rang qu’occupe cette belle et plantureuse naïade de marbre dans la hiérarchie des motifs de fierté qui font tant aimer Sétif de ses habitants.
    Les conditions qui présidèrent à la venue de la statue dans la capitale des hautes plaines, il y a plus d’un siècle, n’ont pourtant aucun lien avec les indigènes locaux. La municipalité de l’époque, dirigée par Charles Albert Aubry, s’était simplement résolue durant l’été 1894, par "coquetterie urbaine", à remplacer la fontaine de la Place nationale qui "menace de tomber" par une fontaine monumentale.
    Le maire se chargea lui-même de cette mission dont la finalité, en fait, était d’enjoliver le centre d’une ville occupée pour agrémenter les promenades des colons et les "permissions spectacle" des conscrits de la garnison. Aubry se rendit alors à Paris en 1896 et, selon des notes de l’époque, toujours conservées à Sétif, "demanda à être présenté à Monsieur le directeur des Beaux-arts pour solliciter de sa bienveillance le don d’une statue pour décorer la future fontaine de la place nationale".
    Mis en relation avec le sculpteur français Francis de Saint-Vidal, il recevra du directeur des Beaux-arts de Paris, trois mois à peine après son retour à Sétif, une lettre dont le contenu est le suivant : "(...) M. de Saint-Vidal pense avoir terminé son oeuvre pour le prochain Salon où il désirerait qu’elle figurât, elle serait dès la clôture du Salon (soit au commencement de juillet prochain) expédiée à Sétif". Elle sera effectivement expédiée vers Sétif vers le mois de juillet 1898 après avoir trôné à l’exposition universelle de Paris. Débarquée précautionneusement au port de Skikda, la statue fut transportée, dit-on, sur une charrette qui mit près de deux semaines pour rallier la "Place nationale".
    Depuis 110 ans, solidement carrée sur son socle de pierre, la naïade, dont la posture laisse à penser qu’elle cherche à scruter au loin, est le témoin impassible et indifférent des joies, tout en allégresses, et des tragédies, toutes de larmes et de sang, qui ont parsemé l’existence de "sa" ville. Elle était là, aux premières loges, lorsque le jeune scout Bouzid Sâal, tomba sous les balles du commissaire Olivieri, un certain 8 mai 1945. Elle était également là le 5 juillet 1962 quand tonna autour d’elle le cri d’indépendance. Le charme rompu mais vite retrouvé
    Elle était encore là, et bien là, malheureusement, en cette matinée d’avril 1997, quand les mains assassines d’illuminés rompirent le charme en commettant l’innommable forfait de la détruire et de réduire en fumée le mythe. L’indicible tristesse qui enveloppa la ville, ce jour-là, les cris de douleur qui se firent parfois entendre, la colère, aussi, qui se mit à sourdre sont à l’évidence le meilleur des témoignages de l’affection que les Sétifiens vouent à leur Aïn El Fouara.
    Autant que le sont l’exultation, les youyous, les chants, les danses, les larmes de joie, qui accompagnèrent sa remise sur pied et sa "ré-inauguration" moins de 48 heures après la forfaiture.
    Fragilisée, atteinte par les stigmates du temps, quelquefois violentée, elle se pavane encore aujourd’hui, pudiquement (et vainement) camouflée, comme par respect pour la mosquée El Atiq voisine, entre les quatre platanes feuillus qui l’ont vue naître à Sétif. Elle continue encore de recevoir stoïquement du henné des mains de vieilles femmes en quête de baraka et de poser pour les dizaines de photographes qui abondent à ses alentours.
    Les gens de passage, de même que les invités de marque désireux de retourner à Sétif, mettent un point d’honneur à s’abreuver de son eau pure. Par jeu, par acquit de conscience, peut-être par défi ou, plus simplement, par conviction,
    ils sont nombreux à sacrifier à ce rituel sans doute suranné, mais aussi beau que l’innocence. Aussi pur que l’eau de Aïn El Fouara
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