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Après les subprime, la crise des saisies d'automobiles

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  • Après les subprime, la crise des saisies d'automobiles

    Cindy Gerhardt aime tellement les voitures que sa dette automobile (43 000 dollars) est aujourd'hui plus élevée que la valeur combinée de ses deux véhicules (entre 22 000 et 29 000 dollars). À l'instar de millions d'Américains quotidiennement sollicités par des sociétés de crédit, la jeune secrétaire s'est laissé bercer par l'illusion qu'elle pouvait continuer à consommer les quatre roues comme des petits pains, grâce à des emprunts apparemment inépuisables.

    En cinq ans, Cindy a acheté trois voitures. Non par nécessité. Plutôt par caprice, pour conduire le dernier modèle à la mode. Elle n'avait toujours pas terminé de payer son premier achat qu'elle succombait déjà à l'objet de ses rêves, reportant la dette impayée sur le montant du nouvel emprunt. Et ainsi de suite.

    «Nous sommes évidemment coupables d'avoir changé de voiture si souvent, mais nous n'avons jamais pensé que nous en arriverions là, explique Cindy. Pas un seul concessionnaire ne nous a jamais dit que c'était un problème. Personne n'a refusé de nous accorder un prêt.»

    Vu leurs modestes revenus, Cindy et son mari auraient pu choisir leurs voitures en fonction de leurs moyens. Mais le jeune couple a préféré s'endetter jusqu'au cou en acquérant trois SUV (Sport Utility Vehicle) hors de prix et gros consommateurs de carburant. L'engouement délirant pour ces monstres, devenus les maîtres de l'asphalte dans les années 1990, s'est fait au détriment de modèles plus économiques comme les minivans ou les berlines ordinaires, qualifiées de ringardes.

    Plusieurs millions de ménages américains se retrouvent aujourd'hui dans un cycle infernal d'endettement qui menace toute l'économie. Piégés par la mécanique infernale des subprime, ces ménages ne pouvaient déjà plus payer les traites de plus en plus lourdes de leur maison. Un nombre croissant d'entre eux risque maintenant de ne pouvoir rembourser celles de leur voiture, parfois plus élevées que le montant de leur crédit hypothécaire…

    C'est ainsi que la crise des saisies immobilières sera bientôt aggravée par celle des saisies automobiles, entraînée par des emprunts aux durées en hausse constante. L'emprunt sur 3 ans n'a presque plus cours. L'emprunt sur 5 ans est en passe d'être détrôné par l'emprunt sur 7, voire parfois 8 ans, qui dupe le consommateur. Car si le montant de ses traites s'en trouve réduit, l'ardoise finale, elle, augmente, en raison des intérêts.

    Financement à 125 %

    Pour tenter de pallier une chute des ventes (16,1 millions de véhicules ont été vendus en 2007 aux USA), Toyota s'est mis à offrir des emprunts sur 84 mois (7 ans). Dans le même temps, les sociétés de crédit proposent désormais un financement à 100 %, voire à 125 % du prix du véhicule. «Nous faisons face à un problème très dangereux, déclare le manager de la division auto du consultant Benchmark International, Richard Apicella. La durée de plus en plus longue des emprunts, combinée au désir des Américains de conduire de nouvelles voitures, a le même effet qu'une drogue. Une fois que vous êtes accro, il devient de plus en plus difficile de briser le cycle.»

    À l'heure actuelle, la dette moyenne des automobilistes dépasse de 4 221 dollars la valeur de leur véhicule. Au niveau national, les consommateurs empruntent 575 milliards de dollars chaque année pour acheter leur voiture. En 2007, le nombre d'emprunteurs non solvables a augmenté de 20 %, résume l'agence de notation Standard & Poor's (S & P).

    «Tous ces gens ont acheté des voitures qui étaient bien au-dessus de leurs moyens et maintenant, qu'attendent-ils ? Que l'État les sauve ? Mon épouse conduit une vieille Mazda et moi une Ford qui a 9 ans, s'énerve Per Olaf, un blogueur. Mais dans notre quartier, tous nos voisins paradent dans des voitures rutilantes. J'ai déjà vu des types venus saisir les voitures. Et à mon avis, ce n'est que le début.»

    Par Le Figaro
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