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Invasion sauvage de 10 000 espèces exotiques en Europe

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  • Invasion sauvage de 10 000 espèces exotiques en Europe

    Le programme DAISIE (Delivering Alien Invasive Species Inventories in Europe) est une étude européenne qui recense l’ensemble des espèces invasives du continent . En deux ans, les chercheurs ont dénombré plus de 10 000 espèces exotiques qui se sont implantées sur nos sols. Pour chacune d’elles, ils ont établi une fiche mentionnant la région d’origine, le régime alimentaire, l’habitat, la date d’arrivée et l’impact économique et écologique. La plupart des espèces répertoriées ne sont en fait pas des inconnues. Près des deux tiers vivent à proximité des installations humaines et ont été introduites intentionnellement pour la pèche et la chasse ou bien encore, pour les plantes, à des fins ornementales.

    Par contre, en ce qui concerne les invertébrés l’affaire est toute différente. Sur les 1517 espèces recensées, seules 10% ont été importées volontairement, généralement pour la lutte biologique comme la coccinelle arlequin (Harmonia axyridis) en provenance d’Asie. La grande majorité des insectes est donc entrée « illégalement » , transportée sur des plantes ou directement à bord des moyens de transports qui transitent en Europe en provenance du monde entier.

    Quelque soit leur mode d’entrée, ces espèces étrangères mettent une pression écologique importante sur les habitants naturels des lieux. La perruche à collier, (Psittacula krameri), par exemple, dont le plumage vert vif et le chant distinctif sont aujourd'hui bien connus dans une grande partie de l'Europe, est en train de supplanter les espèces locales dont les habitudes de nidification sont similaires, telles que le moineau domestique, la sittelle et l'étourneau sansonnet. Dans les rivières la lutte est également féroce, la moule zébrée (Dreissena polymorpha) supplante les palourdes indigènes et provoquent des dégâts dans les réseaux d’eau industriels.

    Mais pour l’Homme le danger vient essentiellement des insectes, d’origine tropicale ou subtropicale. Eu égard au réchauffement climatique, ils s’adaptent facilement à leur nouvel environnement et transportent avec eux un certain nombre de maladies. Le plus célèbre est le moustique tigre (Aedes albopictus), originaire de l’océan Indien, qui se niche dans l’eau croupie à l’intérieur des pneus usagés et se déplace ainsi. En quelques dizaines d’années il a envahi le sud de l’Europe (Grèce, Italie, Corse, Alpes maritime…). C’est lui le responsable de l’épidémie de Chikungunya qui a frappé l’Italie l’été dernier. En zone tropicale et aux Etats-Unis, il est également le vecteur de plusieurs autres maladies graves : dengue, virus du Nil occidental, encéphalite de St Louis…

    La surveillance de ces nouvelles espèces est donc indispensable pour prévenir l’introduction ou la résurgence de nouvelles pathologies. Mais comme le souligne les auteurs du rapport « un certain délai s’écoule généralement entre l’arrivée d’une espèce et son premier recensement. Au moment où celle-ci est identifiée, elle est souvent trop étendue pour être éradiquée facilement ».

    Par Sciences et Avenir

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