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Kouchner impute à "l'Elysée" le fiasco franco-syro-libanais

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  • Kouchner impute à "l'Elysée" le fiasco franco-syro-libanais

    Sa photo couvre la "une" du supplément dominical du New York Times daté dimanche 3 février : le ministre français des affaires étrangères, Bernard Kouchner, y est en vedette. Sous le titre "Un homme d'Etat sans frontières", un très long portrait retraçant son passé politique et humanitaire, écrit avec empathie, mais sans complaisance, en constitue le principal dossier.

    Le journaliste James Traub l'a suivi dans plusieurs de ses déplacements et a longuement conversé avec lui. Il a, en particulier, été du voyage au Liban, en octobre 2007, que M. Kouchner entreprit pour tenter de résoudre la crise institutionnelle et de réconcilier les factions. "Kouchner pensait qu'il pouvait y arriver. Il pense presque toujours que lui peut faire la différence", écrit M. Traub.

    Il rapporte des propos tenus alors par le ministre en privé. Si vous élisez un nouveau président de la République avant la conférence de paix pour le Proche-Orient d'Annapolis (27 novembre 2007), explique-t-il à ses interlocuteurs, "cela changera tout". "Bien entendu, les factions libanaises ne passèrent pas de compromis et Annapolis ne généra aucune avancée décisive", note le journaliste.

    Début novembre 2007, Nicolas Sarkozy avait dépêché à Damas le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, et le conseiller diplomatique de l'Elysée, Jean-David Levitte. "Kouchner, qui considère les Syriens comme des tueurs impitoyables, était révolté et humilié." Cette initiative s'est soldée par "un fiasco de la diplomatie française", juge M. Traub. En décembre, le président français annonçait la rupture des pourparlers avec Damas.

    "PROBLÈME D'EXPÉRIENCE"

    Le New York Times demande alors à M. Kouchner si son échec "ne démontre pas les limites de sa marque de fabrique : la diplomatie intime" ? "Désolé, c'est le contraire. Le problème consiste à ne pas jouer le jeu que les miens sont allés jouer à Damas", répond-il. Le problème, ajoute-t-il, a été "l'Elysée". Le cabinet du président ? Pas M. Levitte, précise-t-il, "il était d'accord avec moi". Le journaliste lui signale alors que ce dernier ne lui a pas donné la même version. "C'est un gars loyal, répond M. Kouchner. Mais il savait que j'avais raison."

    Le ministre laisse entendre que le secrétaire général, Claude Guéant, et son entourage sont responsables du fiasco. "C'est toujours pareil avec eux, c'est un problème d'expérience." "Ceux qui sont au courant le savent", conclut le ministre, qui se montre par ailleurs fort peu diplomate en jugeant le président des Etats-Unis, George Bush, "honnête, quoiqu'embrouillé".


    Par Le Monde
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