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Les armateurs maintiennent la pression

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    Les armateurs maintiennent la pression Le consommateur juge la grève injustifiée

    Le poisson se fait de plus en plus rare dans les halles et les marchés. Les professionnels en grève maintiennent la pression en refusant catégoriquement la proposition du ministère de tutelle concernant la baisse de 300 dirhams du prix de vente de la tonne du gasoil et l'exonération de la filière de la TVA.

    Ils revendiquent un prix de la tonne du gasoil ne dépassant par 5.000 DH la tonne. Selon eux, ce problème, qui continue à plomber les comptes de tous les armateurs, va encore s'alourdir au point de bloquer l'activité de pêche.
    Dans un communiqué parvenu au «Matin», la Fédération de la pêche côtière a annoncé qu'elle a décidé de poursuivre l'arrêt de travail jusqu'à la résolution des questions en suspens. Une commission composée de 15 membres représentant toutes les régions du Royaume va poursuivre le dialogue avec le ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime, à partir de cette semaine.

    Ce dernier a tendu la main aux professionnels en engageant un processus de concertation avec la profession dans le but de mettre en place, avant fin février 2008, un plan d'action visant à atténuer l'impact du renchérissement du coût du carburant au niveau des charges d'exploitation des unités de pêche.

    Présidée par le ministre des Affaires économiques et générales et regroupant les représentants des départements des Finances et de l'Economie et de la Pêche maritime, une commission interministérielle a également statué sur les prix de vente du gasoil pêche qui a connu une baisse de l'ordre de 30 centimes le litre à partir du 1er février dernier.

    Le ministère de tutelle a de son côté tenu des consultations avec le ministère de l'Energie et des Mines, de l'Eau et de l'Environnement et les représentants des sociétés des produits pétroliers, en vue de rapprocher, autant que possible, les tarifs appliqués à la pêche côtière à ceux dont bénéficie l'armement hauturier et également de répercuter, de façon immédiate, toute baisse survenue au niveau du prix international. Parallèlement à ces mesures, les sociétés de distribution se sont engagées à réduire la différence de prix entre les segments côtier et hauturier, et ce dans un délai n'excédant pas deux mois. De même, un programme de mise à niveau et de modernisation de la flotte de pêche côtière et artisanale, permettant une meilleure valorisation des produits débarqués et par conséquent une meilleure couverture des charges d'exploitation, sera également engagé par le département de la Pêche maritime et ce en concertation étroite avec les organisations professionnelles concernées.

    Pour un grand nombre de citoyens, les professionnels du secteur de la pêche côtière n'ont pas le droit de faire grève, car «ils ne pensent qu'à leurs propres intérêts aux dépens du consommateur». Ce dernier consomme de moins en moins de poisson. Avec 12 kg de poisson par an, le Marocain consomme moins que le Japonais (62 kg), le Canadien (35 kg) ou encore le Sénégalais (23 kg). La raison en est simple. Les prix sont élevés et s'expliquent par les frais engendrés par la qualité. D'autant plus que la consommation du poisson est souvent liée à des habitudes qui vont de pair avec le niveau de vie des ménages.

    Cette grève est injustifiée, surtout que le contexte socio-économique ne le permet pas. Elle est très mal perçue par une majorité de citoyens dont le pouvoir d'achat n'a plus bougé d'un iota depuis des années. Si le débrayage traduit un déficit du dialogue social, sa fréquence porte préjudice à l'employeur, à l'entreprise et, par conséquent, aux employés. Elle est aussi préjudiciable aux citoyens et coûte à la caisse de l'Etat plusieurs millions de centimes par jour d'arrêt de travail. Conscient de la gravité de la situation, le gouvernement a mis au point un programme quinquennal de modernisation de la pêche côtière et artisanale qu'il financera conjointement avec les Etats-Unis et l'Europe.

    Ce programme d'investissement pour 2008-2012, d'un montant de 2,8 milliards de dirhams, a pour but de moderniser les outils de production et la commercialisation des produits de la mer, l'encadrement de la pêche artisanale et la promotion de la consommation interne du poisson. Il prévoit la construction de 10 halles au poisson, la poursuite de la construction des villages de pêches et de points de débarquement aménagés, l'équipement de 13 ports de pêche et la création d'un réseau de 10 marchés de gros à l'intérieur du pays.

    Le programme d'investissement comprend, outre le programme de mise à niveau et de modernisation de la filière pêche côtière et artisanale (730 millions de dirhams), un certain nombre d'investissements supplémentaires de l'ordre de 2,1 milliards de dirhams, financés par le budget de l'Etat, et différents bailleurs de fonds (Agence du Sud, UE, Coopération japonaise, Millenium Challenge Account). Le programme est co-financé par l'Office national des pêches (ONP), l'Etat, l'Agence pour la promotion et le développement économique et social des provinces du Sud du Royaume, le département de la Pêche maritime, le Fonds Hassan II pour le développement économique et social, le fonds américain Défis du Millénaire, l'Union européenne et le gouvernement espagnol. A noter que dans le budget 2008 du département de la Pêche, 27% du budget d'investissement ont été réservés à la réalisation de projets productifs à caractère social dans le but de valoriser les produits de la pêche et améliorer les conditions de la pêche artisanale.
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    Un apport de plus de 4 MMDH

    La pêche est une source de revenu importante, avec des prises annuelles s'élevant à plus de 800.000 tonnes, provenant principalement de l'Atlantique. Son apport dépasse les quatre milliards de dirhams. 90% des exportations sont destinées au marché japonais.

    Avec l'arrivée des centaines de nouveaux bateaux équipés, la pêche côtière prend une place importante (75% des prises) et 30% de la production en valeur. La flotte côtière se compose de plus de deux mille cinq cents unités dont quatre cents chalutiers, quatre cents senneurs ou sardiniers, milles palangriers, sept cents langoustiers et divers navires à vocation multiple.

    Les chalutiers pêchent principalement les poissons "blancs", et les sardiniers les "bleus". Les activités des palangriers se déroulent dans les zones rocailleuses, celles des langoustiers se pratiquent au fond à l'aide de paniers en osier. A noter que le secteur de la pêche côtière et artisanale emploie 115.000 personnes. Son chiffre d'affaires en 2006 a atteint 832 millions de dirhams.
    La production de la pêche côtière et artisanale a progressé à peine de 2% en volume et a stagné en valeur par rapport à 2006. Les débarquements se sont élevés en 2007 à 823.000 tonnes, pour une valeur de 3,66 milliards de dirhams.

    Le MAtin
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