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Des contrats de moralité pour les cybercafés

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  • Des contrats de moralité pour les cybercafés

    25 crimes commis contre des enfants, dont certains perpétrés après des violences sexuelles, et pas moins de 146 enlèvements d'enfants ont été enregistrés en 2007.

    Les chiffres présentés hier, par la commissaire Kheïra Messoudane, donnent froid dans le dos. Abordant les sujets relatifs à la violence contre les femmes et contre les mineurs, les intervenants au forum d'El Moudjahid ont axé leurs interventions sur le phénomène de la violence contre les enfants (2.803 cas de violence physique et 1.546 cas de violence sexuelle en 2007) et sur le phénomène des enlèvements (146 cas en 2007). Deux phénomènes qui ont pris des proportions inquiétantes, voire angoissantes.

    Loin des propos alarmistes, la représentante de la DGSN, la commissaire principale chargée des affaires des mineurs, Kheïra Messoudane, a rappelé la vulnérabilité de nos services face à la cybercriminalité qui favorise les sites pornographiques, la pédophilie et la criminalité en général, à travers internet. Elle a recommandé des réflexions sur le sujet ainsi que des actions impliquant à la fois la famille, la société civile et les pouvoirs publics pour lutter contre ce fléau. La commissaire a insisté sur la nécessité de se préparer aux années à venir. Le récent crime commis contre un enfant de deux ans à El-khroub, à Constantine (violé et tué par son voisin), recommande plus de vigilance et de prudence. Elle a expliqué dans le détail que la nature des violences sexuelles, exercées aujourd'hui sur les enfants, n'est plus celle que nous avons eu l'habitude de traiter. Et de préciser que « les viols commis aujourd'hui sur des enfants et des mineurs sont d'une sauvagerie inouïe », a-t-elle expliqué.

    La commissaire a indiqué, par ailleurs, que la violence touche aujourd'hui, toutes les catégories. « Nous avons eu affaire à des cas où des mineurs s'entretuent entre eux après qu'il y ait eu entre eux des violences sexuelles », a—t-elle précisé. Et de dire, que la société algérienne est en face, aujourd'hui, d'une importante crise de moralité, avec une rupture des liens entre enfants et parents, famille et société, société et pouvoirs publics qui favorise les dérives dans le comportement. Elle a expliqué cet état de fait par les chocs subis par la société algérienne lors des années de violence et de terrorisme. La violence est—elle une fatalité ? Certainement pas, rétorquent les intervenants qui ont recommandé plus de vigilance et de prudence par les familles, « Il faut apprendre à s'inquiéter de nos enfants quand ils sont absents », a recommandé Messoudane en ajoutant, « il faut aussi imprégner la culture du signalement », remettant en cause la passivité de la société civile. « Il ne faut plus répéter l'expression « Takhti Rassi, car personne n'est à l'abri », a-t-elle encore indiqué. Le président de la FOREM et membre de l'observatoire des droits de l'enfant, le Docteur Mekki, ira plus loin en déclarant que les familles ne doivent pas laisser leurs enfants partir à l'école seuls. La commissaire a plaidé d'un autre côté, pour plus de contrôle sur les cybercafés. « Il faut imposer aux gérants de cybercafés des contrats de moralité pour l'exercice afin d'éviter à des enfants et des mineurs de consulter des sites pornographiques et de pédophilie », a-t-elle encore ajouté.

    Les femmes sont violentées sur la voie publique

    Dès qu'on parle de la violence contre les femmes, l'on pense directement à la violence conjugale. Pourtant, explique le Docteur Mekki, ce n'est pas du tout évident. Le représentant de la FOREM, se basant sur la dernière enquête de l'INSP, a indiqué que 49 % des violences commises contre les femmes sont enregistrées dans les lieux publics et 2 % dans les lieux de travail. Le conférencier a voulu ainsi préciser que la violence contre les femmes ne se limite pas à la vie conjugale, comme certains le pensent. Il a rappelé que 9.033 femmes ont subi des violences (celles présentant des traces de violence constatées par le médecin légiste) rien que pour l'année 2007. Le docteur Mekki a précisé que la majorité des cas recensés sont concentrés dans les grandes villes. « Plus on avance vers le sud, moins il y a de violence contre les femmes », a-t-il indiqué. Et d'ajouter que la violence contre les femmes est un phénomène urbain que ce soit en Algérie ou dans les pays occidentaux. Il explique que les chiffres sont là pour confirmer cette donne : Alger vient en tête avec 10, 9 % de violence contre la femme, Tamanrasset vient en dernier avec 0,3 %. A l'intérieur du pays, les cas de violence contre les femmes oscillent entre 1,3 % à 1,7 %. « La pression de la vie moderne, des transports, du temps, la fatigue et le stress de la ville favorisent le recours à la violence en cas de divergence », a-t-il indiqué. Enfin, M. Mekki ajoute que 49 % des agresseurs, que ce soit dans le milieu conjugal ou dans la rue, sont des personnes sans professions. Il précise aussi que plus la personne a un niveau d'instruction élevé, moins elle est violente. C'est-à-dire, qu'elle est plus favorable au dialogue en cas de divergence. Il explique que 29 % des agresseurs sont des analphabètes, 17 % ont un niveau primaire et 1 % sont des universitaires. La commissaire principale Messoudane a précisé qu'en tête des agresseurs, il y a les maris, les frères, les pères, les amants et en dernier, les fils. Elle ajoute que les femmes violentées ne déposent pas toujours des plaintes parce qu'elles ne trouvent pas où aller après. « Les centres d'accueil pour femmes violentées se comptent sur les bouts des doigts », a-t-elle précisé. Enfin, l'ensemble des intervenants misent sur la sensibilisation et sur l'éducation au sein de la famille et à l'école, «car les lois à elles seules ne peuvent pas résoudre le problème », a précisé Maître Azzi Merouane avocat près la cour d'Alger.


    Par le Quotidien d'Oran
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    La mesure de l'amour c'est d'aimer sans mesure...
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