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Maroc.Marchands ambulants.

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  • Maroc.Marchands ambulants.

    Casablanca propose désormais aux marchands ambulants des rues spéciales pour tenter d'apaiser les tensions.

    Les marchands des rues de Casablanca, qui gagnent leur vie en vendant des articles à la sauvette sur les trottoirs et dans les ruelles de la ville, sont opposés aux efforts des autorités locales qui tentent de les regrouper sur des marchés. Les édiles municipaux ont lancé une campagne de sensibilisation qui vise à persuader ces marchands ambulants de quitter les espaces publics, arguant qu'en acceptant de se regrouper sur des marchés, ils éviteront les tracas quotidiens avec les gens et la police.
    Mounir, venu à Casablanca d'un petit village frappé par la sécheresse, reconnaît que vendre des marchandises dans la rue peut être risqué. Les stocks sont parfois confisqués par la police, explique-t-il, et les vendeurs des rues sont souvent "l'objet de coups de pieds, d'insultes et toutes formes possibles d'humiliation".
    Et d'ajouter : "Nous cherchons simplement à gagner honnêtement notre vie, sans voler, tricher ni frauder."
    Près de 128 572 marchands ambulants proposent leurs marchandises dans le seul quartier Derb Sultan de Casablanca, selon une étude réalisée en 2007 par le Haut Commissariat au Plan. Pour tenter de réglementer cette pratique, la préfecture de Derb Sultan a mis au point une stratégie demandant à ces marchands de s'organiser en marchés définis par des zones bleues. Les zones interdites aux marchands ambulants seraient repérées par des lignes rouges.
    Mais cette décision ne fait pas l'unanimité chez le grand nombre de citoyens qui considèrent la vente dans la rue comme leur occupation. Près de 7 700 marchands des rues, hommes et femmes, montent des petits magasins dans trente points de vente différents chaque jour à Derb Sultan, et ce nombre passe à plus de onze mille le dimanche. Le chômage a poussé un nombre toujours croissant de personnes dans les rues pour tenter d'y gagner leur vie grâce au commerce informel.
    Mohamed Keiraouni, marchand ambulant depuis plus de quinze ans, ne connaît aucun autre moyen de gagner sa vie. Il a travaillé dur pour se faire une place dans la ruelle où il vend sa marchandise.
    "J'assure le revenu de ma famille de six personnes, qui ont toutes besoin de manger, de boire, de s'habiller et d'aller à l'école", explique-t-il. "Les autorités ne peuvent se contenter de venir nous parler d'alternatives. Je ne peux pratiquer aucune autre activité ailleurs."
    Pour lutter contre le chômage, Fouad, 30 ans, s'est mis à vendre des sous-vêtements pour enfants sur le trottoir pour gagner sa vie. "J'achète ces sous-vêtements au kilo et les revends à la pièce. Cela m'assure un revenu quotidien décent, que j'utilise pour aider ma famille et j'en garde une partie pour mes propres besoins", raconte-t-il.
    Les femmes apprécient particulièrement ce type de travail. Pour celles dont les membres de la famille sont au chômage ou marchands ambulants eux-mêmes, cette vente dans la rue préserve leur dignité et leur permet d'assurer le quotidien de leurs familles et d'elles-mêmes.
    Rachida, mère de deux enfants, fait du porte-à-porte auprès des entreprises, où elle a fini par nouer des liens d'amitié avec les employées. "Mon mari m'a quittée il y a deux ans. J'avais l'habitude de l'aider quelques fois. Il vendait des fruits et des légumes dans la rue, sur un petit chariot que nous transportions dans les ruelles et sur les places très fréquentées", raconte-t-elle.
    "Aujourd'hui, mes enfants doivent faire face à de grosses dépenses, et j'ai été forcée de faire les marchés et de ne dépendre que de moi-même pour les élever. Je vais avec une amie à Tétouan tous les quinze jours. Nous rapportons beaucoup de marchandises et de produits que nous revendons à des prix très abordables, tout en réalisant un petit profit, pour conserver nos clients avec lesquels nous entretenons des liens de confiance réciproque. Nous leur vendons souvent à crédit, et récoltons le prix de nos ventes par paiements mensuels", conclue-t-elle.
    Répondant à l'argument des autorités selon lequel les marchands ambulants prive l'Etat de recettes, Rabiaa, une femme qui vend des produits pour le bain, explique : "On ne peut parler de profit, il ne s'agit que de quelques dirhams chaque jour jour."
    Elle ajoute : "Les gens se sont habitués à nous acheter ces produits, parce qu'ils sont bien moins chers."
    Les autorités font également valoir que les marchands ambulants posent un problème pour les consommateurs, car les produits en vente ne sont soumis à aucun contrôle sanitaire ni de qualité.
    Said Bellamine, un employé, n'aime pas les marchands ambulants qui vendent des sucreries. "Ces gens proposent leurs marchandises dans des conditions sanitaires peu sûres ; ce qui fait baisser la qualité et la durabilité des marchandises exposées à la poussière, aux gaz d'échappement des voitures et à la chaleur du soleil pendant toute la journée", explique-t-il à Magharebia.
    De plus, ajoute-t-il, les quartiers choisis par les marchands ambulants "souffrent de l'amoncellement des ordures qu'ils laissent lorsqu'ils repartent."
    Mais certains marchands ambulants de Casablanca s'interrogent néanmoins sur les raisons qui poussent les autorités à vouloir les délocaliser. Rachid, 27 ans, explique à Magharebia que les autorités "ne sont pas motivées par le désir de vouloir organiser ces marchands ambulants, [mais] plutôt par les pressions des propriétaires des commerces à côté desquels nous travaillons, qui considèrent que notre activité leur porte préjudice".
    Fouad se fait l'écho du sentiment de Rachid, affirmant : "Les propriétaires des magasins voisins déposent chaque jour plainte contre nous. Selon eux, nous gênons leur activité et la faisons stagner, sous le prétexte que nous ne payons aucune taxe, contrairement à eux. En réalité, les prix élevés de leurs marchandises sont le facteur qui limite la demande."
    Ibrahim, un commerçant, exploite son magasin depuis trente ans. Il explique à Magharebia : "Tout ce que nous voulons, c'est au moins organiser ce phénomène et le canaliser d'une manière qui prenne en compte les intérêts de toutes les parties concernées : les habitants, dérangés par le chaos et les cris, les propriétaires de magasins, qui voient ces marchands ambulants aligner leurs marchandises devant leur porte, et les marchands ambulants eux-mêmes, qui sont soumis à un harcèlement journalier."
    "Rapprocher le marché des citoyens", tel est le mot d'ordre des marchands ambulants. Mais les autorités proposent de les regrouper sur des marchés clos. Ils affirment que cette mesure limiterait leurs déplacements ; les autorités casablancaises affirment, elles, que ces marchés sont destinés à protéger les vendeurs eux-mêmes.
    Reste à savoir laquelle des deux positions l'emportera.

    Par Imane Belhaj pour Magharebia .
    Sources.Magharebia.com
    La pire chose pour l'Homme, serait qu'il meurt idiot.
    De grâce épargnez-moi la prolixe, la syntaxe et la chiffrerie à tout va
    .
    Merci.
    " TOUCHE PAS A MA NAPPE ALBIENNE "

  • #2
    "Rapprocher le marché des citoyens", tel est le mot d'ordre des marchands ambulants. Mais les autorités proposent de les regrouper sur des marchés clos.

    ..................................


    A ton avis , Arayzon , que faut il faire ?

    Commentaire


    • #3
      Hbibna Chicha51 bonjour.

      Oui en effet il était question par "les autorités" de regrouper ces marchands ambulants dans marchés clos (souk namoudaji).
      Louable initiative,certes.
      A casa un parking a été transformé en marché clos (en allant vers bab marrackech) qui est une des rares réussite de ce genre de "marché" (dommage,il y'a des endroits qui ne servent à rien..)

      Mais,ces marchés n'arrangent pas les affaires des marchands ambulants (ferrachas),pour des raisons de promiscuité.
      Ces marchés clos sont souvent éloignés des points de grande affluence(errawaj comme vous dite).
      Dernière modification par arayzon, 05 février 2008, 15h41.
      La pire chose pour l'Homme, serait qu'il meurt idiot.
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