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L'Afrique centrale redoute la contagion rebelle

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  • L'Afrique centrale redoute la contagion rebelle

    Qu'on le veuille ou non, il y aura un effet de contagion si d'aventure N'Djamena devait tomber. Bangui [République centrafricaine], Brazzaville [Congo], Kinshasa [république démocratique du Congo], Libreville [Gabon], Yaoundé ou Douala [Cameroun] seront touchés, car ils sont bel et bien en ligne de mire. Mais quant à savoir de quelle manière ils seront touchés, la tâche en revient aux analystes politiques. L'important, pour le moment, est d'en prendre conscience.

    La situation qui prévaut actuellement au Tchad était prévisible. De nombreux accords signés entre les parties tchadiennes ont été aussitôt violés jusqu'à cette attaque de la semaine dernière, dont l'issue est encore incertaine.

    D'abord sur le plan social, avec tous ces réfugiés qui fuient les combats et qui cherchent un abri. Sur le plan économique, le ralentissement des économies transfrontalières va se répercuter sur le fonctionnement de l'UDEAC (Union douanière des Etats d'Afrique centrale), organisation regroupant le Tchad, le Gabon, le Cameroun, le Congo-Brazzaville et la Guinée-Equatoriale. Et, au-delà, sur celui de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC), à laquelle appartient la république démocratique du Congo, qui en assure actuellement la présidence.

    Les effets collatéraux de la guerre au Tchad ne se limiteront certainement pas aux plans humanitaire et économique. En effet, tout changement de régime entraîne ipso facto des conséquences politiques. Il en sera certainement ainsi dans l'hypothèse d'une victoire des rebelles. La Centrafrique serait alors le premier pays concerné. Une coalition pourrait s'établir entre mouvements rebelles centrafricains et tchadiens. Les adversaires du régime en place à Bangui saisiraient cette opportunité afin de se refaire et de tenter leur chance.

    L'Afrique centrale bat le record des coups d'Etat depuis 1990. Situation qui a favorisé l'émergence de seigneurs de la guerre, toujours actifs dans la sous-région malgré différentes conférences de paix.

    Le danger de toutes ces guerres consiste à faire émerger une nouvelle classe de mercenaires. Que deviendront tous ces seigneurs de la guerre et leurs acolytes en cas de défaite ? Ils continueront à se battre, à faire la guerre, faisant du mercenariat une occupation permanente, au service des groupes identitaires ou des gouvernements africains qui les soutiennent.

    Voilà qui explique le comportement hésitant du Conseil de sécurité des Nations unies. Mais, pour ne plus prêter le flanc à la critique, il faut que les dirigeants africains se montrent capables d'établir une culture du dialogue et de la négociation aussi bien au sein des institutions qu'en dehors, et de tolérer que l'opposition s'exprime librement dans les limites prévues par la Constitution. Il faut savoir jouer de diplomatie, négocier plutôt qu'opposer une résistance souvent vaine et même souvent cause de dégâts importants avant que n'intervienne une solution politique.

    Aujourd'hui que la maison Afrique centrale recommence à brûler, il faut tirer les leçons de la guerre du Tchad, de façon que les peuples de la région ne soient pas pris en otages. Et de façon à éviter d'aller de catastrophe en catastrophe, comme l'a si bien dit, certainement en guise de testament politique, Alpha Oumar Konaré, président sortant de la Commission de l'Union africaine.

    Par Rédaction ,Le Potentiel -Courrier International

  • #2
    L'Uranium (et d'autres minerais)pourrait etre le dénominateur commun de cette "contagion!

    Les réserves d'uranium diminuent:

    La prospection, chaque année plus intense depuis 2003, ne donne guère de résultats. La mise en exploitation d'une mine d'uranium prend de nombreuses années en études et préparatifs, souvent plus de dix ans. La capacité de production des nouvelles mines sera insuffisante pour augmenter la production de 25.000 tonnes d'ici 2015, sans compter la perte due aux mines en fin de vie et devant fermer au cours des prochaines années.

    Sources:http://www.lbst.de/publications/stud..._03DEC2006.pdf.


    La france fait la promotion du nucléaire ces derniers mois( Emirats arabes unis,libye,algerie maroc etc...)

    Les exploitations ou l'achat d'uranium de la france se trouvent pour l'Afrique:
    Tchad, Niger(geante exploitation "Imouraren" mecontentant soit dit en passant les touarègs),République-centre-afrique,Gabon, le Cameroun et la République démocratique du congo (énorme trafic d'uranium dans ce pays!!).
    D'autres exploitations au Canada et au Kazakhstan, entre autres.

    Un article nous interpelle sur cette affaire comme suit:

    La France achéte à presque 4 fois moins cher (par rapport au prix du marché international) le kilogramme d'uranium au Niger depuis plusieurs decennies. Elle ne tient pas à perdre ce "privilége" hérité lors de la décolonisation.
    En Centrafrique, elle envoie par cargo vers la France l'uranium et le diamant presque gratuitement. L'ancien président centrafricain Bokassa l'avait dénoncé, il fut ôté du pouvoir par les militaires français.

    Des ONG s'inquiètent également de la confusion des genres. Confusion des genres que la France pratique aisément en Afrique notamment au Tchad et en Centrafrique.

    La France étant citée comme partie prenante à tous les conflits dans les pays qu'elle appelle ses "ex-colonies" (Centrafrique, Côte-d'Ivoire, Rwanda, Niger, Tchad...).


    Sources:LeDevoir/ Courrier International

    Dernière modification par arayzon, 05 février 2008, 17h49.
    La pire chose pour l'Homme, serait qu'il meurt idiot.
    De grâce épargnez-moi la prolixe, la syntaxe et la chiffrerie à tout va
    .
    Merci.
    " TOUCHE PAS A MA NAPPE ALBIENNE "

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    • #3
      Un rapport datant de 2006 très bien documenté sur la situation au Tchad. A lire pour ceux qui veulent vraiment comprendre.

      Il y a une synthèse au début.

      Commentaire


      • #4
        La France au banc des accusés

        Par Nordine Mzalla

        Les combats ont fait rage pendant plus de trois jours et le premier bilan est tombé. Des dizaines de morts, des centaines de blessés avec une grave accusation contre la France. Les militaires français auraient tué de nombreux civils au Tchad, selon les insurgés du mouvement armé d’opposition qui devait en découdre avec l’armée régulière d’Idriss Deby.
        Le sol africain subit, avec de plus en plus de tensions, la présence des rangers occidentaux en curieuse mission pour la paix. Les situations insolites ont des retournements parfois révélateurs. Le Tchad est en rébellion, soit une crise interne de gouvernance, de démocratie, de rivalité … entre tchadiens.
        Mais l’intrusion de l’armée française forte de trois mille hommes d’élite donne des accents de lutte armée révolutionnaire anticoloniale. Ainsi un communiqué des «rebelles» vient remettre les pendules à l’heure. «Les forces rebelles s’étonnent de l’implication directe de la France dans le conflit et condamnent l’intervention directe de l’aviation française qui a causé d’énormes victimes civiles, notamment au lycée de la Liberté et le marché central de N’Djamena.» Cette accusation, à prendre pour l’instant avec précaution, est en soi l’expression d’une intolérance grandissante des acteurs politiques tchadiens à l’égard de la présence française sur son territoire.
        Une présence militaire de surcroît ! Idris Deby lui-même aurait refusé la main tendue du Quai d’Orsay, ministère français des affaires étrangères, pour une éventuelle assistance à sa fuite… Les tchadiens, opposés aujourd’hui, couveraient malgré leur conflit, une commune volonté d’émancipation vis-à-vis de Paris.
        En effet les assaillants contre le pouvoir de Deby ont clairement montré leur disponibilité à observer un cessez-le-feu mais sous l’égide des émissaires de l’UA. Un affranchissement ferme, par rapport aux troupes françaises exécutant la politique trouble de Sarkozy depuis le début des affrontements.

        «Conscientes des souffrances des populations tchadiennes et souscrivant aux initiatives de paix des pays frères, la Libye et le Burkina Faso, les forces de la résistance nationale donnent leur accord pour un cessez-le-feu immédiat» aurait déclaré le porte-parole des insurgés, Abderaman Koulamallah, dans un communiqué lu à l’AFP.
        Par ailleurs une voie de sortie de crise est aussi envisagée dans le cadre d’un «dialogue national sans exclusive en vue d’un règlement pacifique du conflit tchadien et de l’instauration d’un régime politique véritablement démocratique».
        De bonnes intentions suivies d’une trêve, puisque les tirs d’armes à feu sont devenus sporadiques selon les observateurs sur place dès hier. Un calme que revendique de son côté l’armée régulière de Deby, comme une maîtrise de la situation.
        «La ville est entièrement sous notre contrôle (…). Autour, nous sommes bien intervenus hier (lundi), maintenant on va s’organiser pour les poursuivre les rebelles» annonçait Mahamat Ali Abdallah, commandant des opérations de l’Armée nationale tchadienne.
        Fanfaronnade liée à l’orgueil du combattant ou contre-offensive de Deby ? C’est malheureusement encore la France qui risque d’en décider, avec cette résolution de l’ONU, prise dans la journée de lundi, qui lui confie une mission de protection du régime en place.
        Le général Mahamat Nouri, un des officiers menant l’insurrection, en est bien conscient. «Compte tenu de la résolution qui a été prise hier par les Nations unies donnant mandat à la France d’intervenir pour protéger le régime, nous serons amenés à prendre des nouvelles dispositions.».Des dispositions qui présagent une guérilla sans fin, un nouveau bourbier que les dominants semblent affectionner depuis Diên Biên Phu, le Viêt Nam … jusqu’à l’Irak.
        Déjà les répercussions de la crise tchadienne prennent l’inévitable chemin de la tragédie. Un exode massif de réfugiés. Près de vingt mille femmes, enfants vieillards, malades sur les routes tentant de rejoindre le Cameroun. De la dérive humanitaire d’une association française dite «Arche de Zoé», dont les membres ont été justement condamnés pour tentative d’enlèvements d’enfants tchadiens, à l’aval de l’ONU pour l’ingérence militaire de l’Etat français au Tchad, la justice humaine perd de sa crédibilité.
        L’U.A doit donc, en urgence, affirmer la prévalence de son arbitrage dans le dossier tchadien face à l’ONU et son hasardeuse carte «blanche» pour la France, parce que la paix tueuse est devenue insupportable aux africains. Il en va de la survie des peuples assez meurtris par des siècles de colonialisme.

        N. M.
        Sources.LeJeuneIndépendant.
        La pire chose pour l'Homme, serait qu'il meurt idiot.
        De grâce épargnez-moi la prolixe, la syntaxe et la chiffrerie à tout va
        .
        Merci.
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