Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Les chiens sont revenus tout seuls...

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Les chiens sont revenus tout seuls...

    Les chiens sont revenus tout seuls...



    Ils ont dit que c'était une fille
    Moi je dis que c'était la Manikoutai
    L'œil en feuille et la dent de coquille
    Telle était la Manikoutai

    C'était plus haut que la plaine
    Il fallait pour aller là
    La patience et l'aviron
    Connaissance de la chute
    Du portage et du courant
    Où et comment l'eau culbute
    Les oreilles de charrue
    Et l'eau morte et les cirés
    Les corps morts et les écumes
    Veille à gauche et veille à droite
    A la pince et au ballant
    Sans vouloir te commander
    Tiens-toi bien mais laisse aller
    Pas grande eau mais c'est assez
    Pour te dire qu'à l'eau douce
    On finit par dessaler

    Et ça c'était pour l'été

    Ils diront que c'était une femme
    Je dirai que c'était la Manikoutai
    Le dos souple et la danse dans l'âme
    Mais c'était la Manikoutai

    Fatiguée de la semaine
    En rapide et gros bouillons
    Elle faisait son dimanche
    En amont du quatrième
    Vive encore et paresseuse
    Avec du sable en dorure
    Et les beaux cailloux tout ronds
    A deux pas c'est une source
    A trois pas c'est un brûlé
    Le foin haut puis les framboises
    Les bleuets puis les béris
    Et le petit bois d'argent
    Prends ton temps prends par ta course
    C'est piquant puis déchirant
    Pas si vite assieds-toi là
    On va compter les cailloux

    Ça c'était pour le beau temps...

    Ils croyaient que c'était une fée
    Mois je dis que c'était la Manikoutai
    De feu, d'or et d'automne attifée
    Telle était la Manikoutai

    Aux premiers jours de gelée
    Elle a déjà le gros dos
    Les manchons puis les manteaux
    Tout en blanc et beau et chaud
    Elle a la race et la grâce
    Elle est de chasse et de glace
    Les renards et les visons
    Les rats musqués, les castors
    Le loup-cervier puis la loutre
    Lui font dentelle de traces
    Et quand la glace est trop mince
    Pour la tenir enfermée
    Elle saute la fenêtre
    Elle est noire et douce-froide
    Et c'est le froid qui la dompte
    À la tombée de la nuit

    Et c'est le temps de l'hiver...

    Ils croiront que c'était une amante
    Je dirai que c'était la Manikoutai
    Jeune et vieille et muette et parlante
    Telle était la Manikoutai

    C'était le temps du trappeur
    Et le temps des compagnies
    On partait le vingt octobre
    On revenait vingt janvier
    Quand un homme est à la chasse
    Sa blonde a des cavaliers
    Sont partis le même jour
    Mais chacun de son côté
    On a trouvé par les traces
    Qu'une fois rendus aux pièges
    Avaient chassé tous les deux
    Jusqu'à ce trou dans la neige
    Attention la glace est mince!
    Tu la salueras pour moi
    Non. Viens pas! Tiens-toi, j'arrive !
    Les chiens sont revenus tout seuls...

    Ça c'était pour le printemps

    Ils ont dit que c'était la Julie
    Moi je dis que c'était la Manikoutai
    Ils diront qu'avec l'âge on oublie
    Telle était la Manikoutai


    Du grand Gilles Vigneault...
    Un poète géant du Québec

  • #2
    ... C'est lui qui chante aussi "Mon pays n'est pas un pays, c'est l'hiver" ?
    C'est un grand poète ... comme l'étaient Georges, Léo et Jacques !
    « La voix de la mer parle à l'âme. Le contact de la mer est sensuel et enlace le corps dans une douce et secrète étreinte. »

    Commentaire


    • #3
      C'est bien lui....

      Il chante aussi "Gens du pays" qu'on chante aux anniversaires et qui est devenu presque un hymne du Québec...

      C'est lui aussi qui chante celle-ci:

      Jos Monferrand

      Le c ul su'l'bord du Cap Diamant, les pieds dans l'eau du St-Laurent
      J'ai jasé un p'tit bout d'temps avec le grand Jos Monferrand
      D'abord on a parlé de vent, de la pluie puis du beau temps
      Puis j'ai dit : «Jos dis-moi comment que t'es devenu aussi grand
      Que t'es devenu un géant»

      Le c ul su'l'bord du Cap Diamant, les pieds dans l'eau du St-Laurent
      J'ai jasé un p'tit bout d'temps avec l'eau pis le firmament.

      Là Jos m'a dit : «Mon p'tit garçon, Ah! si t'apprends bien ta leçon
      Tu viendras qu'ça sera pas long à faire des pas de cent pieds d'long»
      J'ai dit : « Jos, faut qu'ça décolle parc'que j'viens d'sortir d'l'école
      Puis qu'par ici passé vingt ans t'es gréyé pour perdre ton temps,
      Ah t'es gréyé pour perdre ton temps»

      Le c ul su'l'bord du Cap Diamant, les pieds dans l'eau du St-Laurent
      J'ai jasé un p'tit bout d'temps avec le grand Jos Monferrand

      Si tu veux faire un vrai géant, va boire à même la rivière
      Assieds-toi sur les montagnes puis lave-toi dans l'océan
      Essuie-toi avec le vent, éclaire-toi avec la lune
      Dors les pieds su'l'bord d'la dune puis la tête au bout du champ
      Et puis la tête au bout du champ

      Le c ul su'l'bord du Cap Diamant, les pieds dans l'eau du St-Laurent
      C't'une posture de premier plan pour te donner de l'entregent

      Puis un beau jour tu sentiras en-dessous d'tes pieds tourner la terre
      Puis tu comprendras le chinois aussi bien qu'la reine d'Angleterre
      Tu sauras fermer ta gueule, t'arrêteras d'faire des sparages
      Pour écouter les nuages, mais petit gars tu s'ras tout seul
      Mais mon p'tit gars tu seras tout seul

      Le c ul su'l'bord du Cap Diamant, les pieds dans l'eau du St-Laurent
      C'est pas l'diable pour faire d'l'argent, mais c'est bien bon pour passer l'temps

      J'ai jamais vu Jos Monferrand mais j'ai suivi sa p'tite idée
      Quand j'ai voulu m'arrêter, j'avais déjà l'âme d'un géant
      Je suis r'monté su'l Cap Diamant pour raconter mon histoire
      Resté là à la nuit noire à parler pour l'air du temps
      Puis à parler pour l'air du temps

      Le c ul su'l'bord du Cap Diamant, les pieds dans l'eau du St-Laurent
      Y'a rien d'pire pour les cancans puis pour bien dire c'est fatigant

      Autant vous dire la vérité, j'ai pas grandi d'un sacré pouce
      En seulement le diable me pousse quand je m'arrête de turluter
      Je r'vire un bordi-bordagne, j'mets la ville dans la campagne
      Puis Tit-Jean prends son violon; que la Province trousse son jupon
      Que la province trousse son jupon

      Le c ul su'l'bord du Cap Diamant, les pieds dans l'eau du St-Laurent
      J'ai jasé un p'tit bout d'temps avec le grand Jos Monferrand


      Gilles Vigneault

      Commentaire


      • #4
        Belle chanson !

        ... Elle n'est plus plus censurée ?
        « La voix de la mer parle à l'âme. Le contact de la mer est sensuel et enlace le corps dans une douce et secrète étreinte. »

        Commentaire


        • #5
          ... Et encore Vigneault :

          Dites-lui
          Quelqu'un était ici.
          Quelqu'un s'en est allé
          Pour chercher un pays
          Dont nul n'avait parlé.

          En buvant de la bière,
          Il s'en est souvenu,
          Puis il a disparu
          Par le chemin de pierre.

          S'il passe à votre porte
          Dites-lui que naguère
          J'ai perdu de la sorte

          Une île et deux rivières
          À poursuivre ces terres
          Que l'horizon transporte.

          « La voix de la mer parle à l'âme. Le contact de la mer est sensuel et enlace le corps dans une douce et secrète étreinte. »

          Commentaire


          • #6
            Félix, notre Léo

            LE P'TIT BONHEUR


            C'est un petit bonheur
            Que j'avais ramassé
            Il était tout en pleurs
            Sur le bord d'un fossé
            Quand il m'a vu passer
            Il s'est mis à crier:
            «Monsieur, ramassez-moi,
            Chez vous amenez-moi

            Mes frères m'ont oublié, je suis tombé, je suis malade,
            Si vous n' me cueillez point je vais mourir, quelle ballade!
            Je me ferai petit, tendre et soumis, je vous le jure,
            Monsieur, je vous en prie, délivrez-moi de ma torture!»

            J'ai pris le p'tit bonheur,
            L'ai mis sous mes haillons,
            J'ai dit «Faut pas qu'il meure,
            Viens-t'en dans ma maison.»
            Alors le p'tit bonheur
            A fait sa guérison
            Sur le bord de mon coeur
            Y avait une chanson.

            Mes jours, mes nuits, mes peines, mes deuils, mon mal, tout fut oublié
            Ma vie de désoeuvré, j'avais dégoût d' la r'commencer
            Quand il pleuvait dehors ou qu'mes amis m' faisaient des peines
            J' prenais mon p'tit bonheur et j' lui disais «C'est toi ma reine!»

            Mon bonheur a fleuri
            Il a fait des bourgeons
            C'était le paradis
            Ça s' voyait sur mon front
            Or un matin joli
            Que j' sifflais ce refrain
            Mon bonheur est parti
            Sans me donner la main

            J'eus beau le supplier, le cajoler, lui faire des scènes,
            Lui montrer le grand trou qu'il me faisait au fond du coeur,
            Il s'en allait toujours, la tête haute, sans joie, sans haine,
            Comme s'il ne pouvait plus voir le soleil dans ma demeure.

            J'ai bien pensé mourir
            De chagrin et d'ennui
            J'avais cessé de rire
            C'était toujours la nuit.
            Il me restait l'oubli
            Il me restait l' mépris
            Enfin que j' me suis dit
            Il me reste la vie!

            J'ai repris mon bâton, mes deuils, mes peines et mes guenilles
            Et je bats la semelle dans des pays de malheureux
            Aujourd'hui quand je vois une fontaine ou une fille
            Je fais un grand détour ou bien je me ferme les yeux

            Félix Leclerc

            Commentaire


            • #7
              quand les hommes vivront d'amour...

              VIGNEAULT LECLERC ET CHARLEBOIS

              Commentaire

              Chargement...
              X