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SOS des chercheurs doctorants en Algérie

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  • SOS des chercheurs doctorants en Algérie

    Les jeunes chercheurs doctorants de plusieurs universités réparties à travers le territoire national (Constantine, Oran, Tlemcen, Sidi Bel-Abbès, Mascara...) lancent un cri de détresse pour attirer l'attention des pouvoirs publics sur «la marginalisation et l'exclusion» dont ils se disent victimes.

    Ayant décroché, avec mention, des magisters dans différentes spécialités (chimie, physique, électronique, maths...) avant d'être orientés vers des laboratoires de recherche pour préparer leurs thèses de doctorat, les jeunes chercheurs sont réduits, après des années d'études, au chômage.

    La réglementation en vigueur à l'université n'ayant prévu aucun statut, ces chercheurs doctorants vivent dans la précarité et n'arrivent à subsister qu'en assurant des vacations à l'université. «Nous sommes traités comme des esclaves par l'administration. Nous n'avons droit ni à une bourse d'étude ou de recherche, ni à des stages à l'étranger, ni à une couverture sociale, encore moins à un pré-salaire. Le seul document qui nous lie actuellement à l'université est l'attestation d'inscription qu'on nous délivre au début de chaque rentrée universitaire», lance, avec désarroi, ce jeune homme.

    Une jeune femme ajoute: «on subsiste, aujourd'hui, avec les vacations mais on ne perçoit nos indemnités qu'à la fin de chaque année et, souvent, on doit patienter des mois durant pour avoir nos rétributions». Notre interlocutrice confie qu'elle exerce depuis dix ans à l'université en tant qu'enseignante vacataire tout en regrettant qu'après toute cette longue période d'exercice, elle n'a pas réussi à décrocher un poste comme enseignante permanente.

    «Il y a un déficit énorme dans toutes les universités en personnel enseignant mais au lieu d'ouvrir de nouveaux postes budgétaires pour les chercheurs doctorants, l'administration préfère recourir à la vacation pour combler le manque d'enseignants», expliquent, avec regret, nos interlocuteurs. Et d'enchaîner: «on est la crème de l'université algérienne, mais dans la réalité nous sommes totalement délaissés par le ministère de tutelle. Il faut voir les conditions dans lesquelles on prépare nos thèses de doctorats. Les laboratoires ne disposent ni de moyens de recherche, ni de subventions spécifiques pour financer nos projets».

    Un jeune chercheur en chimie confie que son laboratoire de recherche ne dispose même pas de matières et produits nécessaires pour accomplir une simple expérience en chimie.

    Concernant les concours de recrutement des enseignants universitaires, les concernés dénoncent le «diktat» de l'administration qui choisit, selon leurs propos, les candidats retenus sans se soucier ni des notes obtenues, ni des décisions du conseil scientifique. «Le recrutement des nouveaux enseignants est décidé, en premier lieu, par l'administration qui détient toutes les prérogatives. Nous avons passé, dernièrement, un concours de recrutement dans une université de l'Ouest mais nous avons été stupéfiés, le jour de l'affichage des résultats par le fait que la majorité des candidats retenus n'avaient même pas soutenu leurs magisters! On a préféré des candidats qui avaient seulement des autorisations de soutenance au lieu de chercheurs doctorants avec des années d'expérience», regrettent nos interlocuteurs. Aussi, les jeunes chercheurs viennent d'adresser une lettre accompagnée d'une pétition au président de la République afin de solliciter son intervention. Les concernés qui prévoient de créer une association nationale des chercheurs doctorants, ont également menacé de recourir à des actions de protestation dans les universités au cas où leurs revendications ne seront pas prises au sérieux par la tutelle.

    Contacté à ce propos, le vice-recteur de l'université d'Oran chargé de la post-graduation explique: «dans les années 80, l'université souffrait d'une pénurie d'enseignants universitaires et, de ce fait, les candidats retenus au concours de magister bénéficiaient systématiquement de postes budgétaires.

    Aujourd'hui, avec la flambée des candidats en magister mais aussi en doctorat, l'université est passée vers l'étape de sélection pour le recrutement des enseignants universitaires. On ne recrute, aujourd'hui, que les meilleurs».

    Notre source précise que l'université, qui enregistre actuellement une «saturation» en personnel enseignant dans certaines spécialités, n'est pas tenue d'ouvrir de nouveaux postes budgétaires pour les chercheurs doctorants. Il signale, toutefois, qu'il existe des postes budgétaires dans nombre d'universités des Hauts Plateaux et de l'extrême Sud comme à Béchar où les jeunes chercheurs peuvent déposer leurs candidatures. «Certaines facultés de l'université, notamment celle de la chimie ou de la physique, enregistrent un surplus en enseignants universitaires, mais il y a d'autres facultés qui se trouvent à Mostaganem ou à Béchar qui recrutent toujours», argumente notre interlocuteur.

    Concernant les jeunes chercheurs qui assurent des vacations à l'université, il affirme que ces vacataires sont traités convenablement par l'administration conformément à la réglementation en vigueur. «Enseigner est un métier noble.On ne traite pas ces jeunes vacataires comme des esclaves», lance-t-il tout en précisant que la commission chargée du recrutement des nouveaux enseignants universitaires, composée du doyen de la faculté, du secrétaire général de l'université et du vice-recteur de la pédagogie, prend en charge toutes les candidatures.

    «Le jury reste souverain. Le concours de recrutement est national et tous les candidats des autres universités peuvent postuler aux nouveaux postes budgétaires», martèle notre interlocuteur. Abordant la question de la bourse, il signale que les chercheurs doctorants peuvent bénéficier de bourses mais à condition d'être affiliés à des laboratoires de recherche. «Les laboratoires de recherche bénéficient de l'autonomie et leurs directeurs sont, désormais, considérés comme des ordonnateurs. Ils peuvent ainsi accorder librement des bourses d'études à leurs chercheurs affiliés», conclut-t-il.


    Par Le Quotidien d'Oran

  • #2
    C’est tout à fait vrai ce que raconte cet article. Les chercheurs universitaires vivent des difficultés énormes et manquent énormément de moyens. Ils sont généralement exploiter par les administrations pour faire face aux manques de professeurs. Mais d’un autre cote, il ne suffit pas de suivre un cursus académique jusqu'à sa fin pour exiger des postes permanent. Dans toutes les universités du monde, les postes permanents sont difficiles à décrocher. Sans vouloir diminuer de leurs valeurs, ces chercheurs n’ont pas brillé par leurs découvertes.

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    • #3
      il n'y a pas qu'en Algérie que les doctorants subissent ce genre d'acte
      en france aussi, des doctorants ne trouvent aucun boulot et même pas la chance d'avoir un post de vacatire ou quoi que ce soit
      et même pas un espace de travail, ni prise en charge que dalle, ils sont marginalisés par leur labo si on peut les appeler comme ça
      ils doivent se débrouiller pou finir la thèse tout seul
      Dernière modification par zlabiya, 06 février 2008, 18h59.
      " Le savoir que l'on ne complète pas chaque jour diminue tous les jours. "
      Proverbe Chinois

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      • #4
        Nous avons passé, dernièrement, un concours de recrutement dans une université de l'Ouest
        Le recrutement se fait sur étude de dossiers. C'est donc un concours sur titre.
        mais nous avons été stupéfiés, le jour de l'affichage des résultats par le fait que la majorité des candidats retenus n'avaient même pas soutenu leurs magisters!
        Impossible.
        Dernière modification par jawzia, 06 février 2008, 19h35.

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        • #5
          C'est tout de même révoltant !
          La recherche étant le moteur du développement, je ne comprends pas l'inexistence de mécanismes de financement des projets recherche (publics et privés).

          Les caisses de l'état sont pleines, que l'on alloue un peu à la recherche ! Il y va de l'avenir du pays !

          PS
          Je ne suis pas d'accord avec Zlabya, le sort des doctorants en France est autrement meilleur. Il y a les financements des PR, les laboratoires, les fondations et d'une manière générale dans les pays occidentaux, le doctorant vit dignement. Mais je ne crois pas qu'il est pertinent de faire ce genre de comparaison.
          Le sage souffre dans le bonheur du savoir... L’ignorant exulte dans les délices de l’ignorance

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          • #6
            «Nous sommes traités comme des esclaves par l'administration.
            C'est vrai, être vacataire à l'univ est vraiment un mauvais choix parce que sous-payé, une suppléance au primaire est dix fois mieux rétribuée qu'une vacation à l'univ.
            D'après ce que je sais le recrutement est noté sur vingt, seulement 4 points pour l'entretien, les 16 points restant tiennent compte de l'expérience d'enseignement même y compris les années dans l'éducation nationale, je crois aussi la mention du diplôme.
            Mais le véritable problème pour un universitaire en poste graduation c'est le service national.
            Ainsi va le monde

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            • #7
              Salut Houmaiz,
              c'est quoi la rémunération du vacataire?

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              • #8
                Salut Houmaiz,
                c'est quoi la rémunération du vacataire?
                Salut Bachi
                300 dz pour l'heure
                Supposons que t'as deux modules, trois heures par semaine pour chacun cela donne 1800 dz pour les deux, multiplier par quatre ça donne 7200 dz lol, 72 euro par mois.
                Ainsi va le monde

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                • #9
                  La selection est la même qu'en France, on veut des ENSEIGNANTS- chercheurs, et pas des chercheurs... en France, les postes d'enseignants à la fac sont très rarement donnés non aux doctorants ( non certifiés ou agrégés), même la selection priviligie essentiellement, les agrégés... comme valeur sûre d'une pédagogie...
                  Le doctorat est une mise quite ou double affreuse sur le destin, et remet quand ça foire tout en cause

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                  • #10
                    Bonsoir tout le monde.

                    Je ne sais pas si ça me console ou ça me déprimme. En France, pays de Descartes et Pierre & Marie Curie, les doctorants vivent dans la même galère.
                    Il est urgent que ces jeunes se mobilisent et défendent leurs droits: leur avenir devient incertain d'année en année.

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                    • #11
                      Salut Tariq,

                      Tu es sûr qu'il s'agisse de droit ?...
                      A dollars équivalents, quand j'étais doctorant, je gagnais mieux ma vie !...
                      Mais je dormais pas beaucoup...

                      En Algérie, le problème dépasse largement celui des doctorants...

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                      • #12
                        Salut Bachi!
                        A Ottawa il fait froid, très froid et l'université est chère.
                        Le droit de se loger, de se nourrir et de travailler sont des droits qui ornent mon bureau (Déclaration des Droits de l’Homme). Il ne faut pas perdre de vue que je suis qqu’un d’engagé dans ce domaine et que le néolibéralisme
                        me répugne. Nos gouvernants (français) cherchent à privatiser les universités « à l’américaine » – ce qui rejoint mon argumentation sur la domination par la langue, vecteur des idées. Ceux qui galèrent partagent ma vie, mes implications et mes luttes. Nous ne sommes pas malheureux mais nous régressons d'année en année dans le domaine social.

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                        • #13
                          Pour l’Algérie c’est l’occasion pour le gouvernement d’injecter de l’argent dans ce domaine, donc miser sur l’intelligence : c’est le plus beau des investissements. Et au diable le FMI !

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                          • #14
                            etargui

                            PS
                            Je ne suis pas d'accord avec Zlabya, le sort des doctorants en France est autrement meilleur. Il y a les financements des PR, les laboratoires, les fondations et d'une manière générale dans les pays occidentaux, le doctorant vit dignement. Mais je ne crois pas qu'il est pertinent de faire ce genre de comparaison.
                            je suis doctorante et je sais de quoi je parle
                            tu as peut être été privilégié en tant que doctorant mais ne crois pas que toutes le universités offrent ce privilège
                            et je ne parle pas uniquement de mon cas mais de plusieus doctorants qui n'ont même aps un salle de travail, qui doivent se débrouiller à faire leurs recherches dans des cybers
                            qui payent eux même leur colloque ou déplacement
                            qui n'ont aucun post de vacataire, ni aucun autre possible
                            alors si monsieur faculté de sorbonne a été privilégié tant mieux pour lui
                            " Le savoir que l'on ne complète pas chaque jour diminue tous les jours. "
                            Proverbe Chinois

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                            • #15
                              qui n'ont aucun post de vacataire, ni aucun autre possible
                              alors si monsieur faculté de sorbonne a été privilégié tant mieux pour lui


                              Je ne comprends pas cette remarque, pour être doctorante à la Sorbonne, je peux dire que la souffrance est la même, surtout quand le doctorant n'est pas agrégé voir au minimum certifié!
                              Une université ne donne aucun privilège, les concours oui!

                              De plus de quelle recherche parlons nous, scientiphique et universitaire ou la seule qui tient au Sciences et Laboratoires... Là est la mauvaise comparaison!

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