Azul
Je me permet de reprendre ici un texte que j'ai trouvé sur le forum du LeMonde.fr signé d'un certain Janalkhir (très certainement marocain) qui l'a lui même emprunté d'un certain goldpapy dans le forum bulle-immobilere.fr.
J'espere que ces deux personnes n'ont pas déposé de copyright pour leur texte, je me permets donc de recopier leur contribution tout en les félicitant.
Leur texte traite des assignats (monnaie papier utilisé en France après la révolution), cet exemple souligne le processus d'hyper-inflation et nous serions très avisé de relire nos cours d'histoire.
"Les Assignats 00:27 07/01/07
.................................................. ........................;;
En 1789, à la veille de la révolution française, le gouvernement français s'est trouvé dans l'embarras le plus profond avec des charges de dette lourdes et des déficits chroniques. Un manque général de confiance dans le monde des affaires avait mené au déclin de l'investissement, et l'économie stagnait.
Des « mesures d'homme d'Etat, l'observation soigneuse et la gestion sage, sans aucun doute, auraient bientôt mené à un retour de confiance, » écrit White, « à une réapparition de l’argent et à une reprise des affaires; mais tout ceci exigeait la patience et l'abnégation, et, jusqu'ici dans l'histoire humaine, patience et abnégation sont les produits les plus rares de la sagesse politique. Peu de nations ont jamais pu exercer ces vertus ; et la France n'était pas alors l’une d’elles. »
Au lieu de cela, comme les politiciens ont tendance à faire, l'Assemblée Nationale de la France a recherché un raccourci à la prospérité, et bientôt des appels pour l'introduction du papier-monnaie se firent entendre. Quelques individus prudents, tels que le Ministre des finances Jacques Necker, ont instamment mis en garde contre elle. Après tout, seulement 70 ans plus tôt, le pays avait reçu une dure leçon quand l’économiste écossais John Law avait mis en place un système de papier-monnaie aux conséquences ruineuses. Mais Necker et ses défenseurs furent hués en même temps que « la pression pour une devise populaire et à usage universel se développait. » .
Le plan semblait logique : le gouvernement confisquerait les terres de l’Eglise -qui possédait entre un quart et un tiers de tout l’immobilier en France, et émettrait en contrepartie quelques 400 millions de livres sous forme de notes de 1.000, 300 et 200 livres, appelées « Assignats », qui seraient garanties par des parcelles de terrain ou de terre. D'ailleurs, chaque note porterait intérêt à hauteur de 3%, afin d'encourager les épargnants à les amasser.
L’apport d’argent frais donnerait au trésor français « de quoi payer les dépenses immédiate…. De quoi soulager les besoins de la nation…. De quoi stimuler les affaires. [et] donner à tous les capitalistes, grand ou petit, les moyens d'acheter l’immobilier de l’Eglise. ». Avec ces rentrées d’argent nouveau, la nation payerait ses dettes et obtiendrait de nouveaux crédits - proposition qui semblait à toute épreuve. Au début, les résultats de l’émission des assignats ont semblé un rêve devenu réalité, dit White : « le Trésor a immédiatement été considérablement soulagé ; une partie de la dette publique était payée ; des créanciers ont été encouragés ; le crédit rétabli ; les dépenses ordinaires étaient couvertes. ; le commerce a augmenté et toutes les difficultés ont semblé disparaître. »
Si les autorités s’en étaient tenues là, suggère White , les effets auraient été réellement salutaires. Malheureusement , « dans les cinq mois de l’émission des quatre cents millions de livres en assignats, le gouvernement les avaient dépensé et s’était trouvé de nouveau en situation de détresse. » Immédiatement les gens dans tout le pays ont commencé à pleurer pour une autre émission de notes. Les critiques du papier-monnaie ont averti qu'il ne devrait pas y avoir d’arrêt une fois la nation engagée sur la pente glissante de l'inflation, mais d'autres ont écarté l'avertissement, affirmant que « le peuple étaient maintenant aux commandes et qu'il peut vérifier cette question chaque fois que c’est nécessaire. »
C’est ici où commence le parallèle inquiétant avec les USA d’aujourd’hui.
En 1790, les pro-papier-monaies s'étaient persuadés que les pièces [métaux précieux, pièces de monnaie] étaient maintenant une forme démodée de devise . Après tout ; qu’est-ce qui pouvait être meilleure que l'argent garanti par la terre, laquelle ne pouvait que s’apprécier en valeur ? Ceci nous rappelle le boom de l’immobilier aux USA et les affaires faciles et les prêts sur hypothèque surcotées qui ont été attribués aux emprunteurs secondaires .
Prenez le Comte de Mirabeau, un des plus grands avocats et démagogues du papier-monnaie, qui à ce moment là prononça son fameux discours « gardez le cap », concluant « nous devons accomplir cela même que nous avons commencé. » ,
Ou bien prenez Pierre Paul Royer-Collard (qui rappelle fâcheusement Ben «l’ hélicoptère » Bernanke ) quand il a dit devant l'Assemblée Nationale, « s'il est nécessaire de créer cinq mille millions de plus de papier-monnaie, décrètez-le joyeusement. » C'était une affaire faite, et la France a commencé sa glissade dans l'inflation. Bientôt les appels pour des notes de petite dénomination se développèrent plus fort. « La devise meilleur marché avait en grande partie chassé la plus chère, » écrit White, le papier avait fait disparaître les petites pièces, principalement celles en argent et en cuivre; toutes sortes de notes « manuelles », circulant sous le nom des « billets de confiance, » inondèrent la France (63 sortes à Paris seul) . "
Je me permet de reprendre ici un texte que j'ai trouvé sur le forum du LeMonde.fr signé d'un certain Janalkhir (très certainement marocain) qui l'a lui même emprunté d'un certain goldpapy dans le forum bulle-immobilere.fr.
J'espere que ces deux personnes n'ont pas déposé de copyright pour leur texte, je me permets donc de recopier leur contribution tout en les félicitant.
Leur texte traite des assignats (monnaie papier utilisé en France après la révolution), cet exemple souligne le processus d'hyper-inflation et nous serions très avisé de relire nos cours d'histoire.
"Les Assignats 00:27 07/01/07
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En 1789, à la veille de la révolution française, le gouvernement français s'est trouvé dans l'embarras le plus profond avec des charges de dette lourdes et des déficits chroniques. Un manque général de confiance dans le monde des affaires avait mené au déclin de l'investissement, et l'économie stagnait.
Des « mesures d'homme d'Etat, l'observation soigneuse et la gestion sage, sans aucun doute, auraient bientôt mené à un retour de confiance, » écrit White, « à une réapparition de l’argent et à une reprise des affaires; mais tout ceci exigeait la patience et l'abnégation, et, jusqu'ici dans l'histoire humaine, patience et abnégation sont les produits les plus rares de la sagesse politique. Peu de nations ont jamais pu exercer ces vertus ; et la France n'était pas alors l’une d’elles. »
Au lieu de cela, comme les politiciens ont tendance à faire, l'Assemblée Nationale de la France a recherché un raccourci à la prospérité, et bientôt des appels pour l'introduction du papier-monnaie se firent entendre. Quelques individus prudents, tels que le Ministre des finances Jacques Necker, ont instamment mis en garde contre elle. Après tout, seulement 70 ans plus tôt, le pays avait reçu une dure leçon quand l’économiste écossais John Law avait mis en place un système de papier-monnaie aux conséquences ruineuses. Mais Necker et ses défenseurs furent hués en même temps que « la pression pour une devise populaire et à usage universel se développait. » .
Le plan semblait logique : le gouvernement confisquerait les terres de l’Eglise -qui possédait entre un quart et un tiers de tout l’immobilier en France, et émettrait en contrepartie quelques 400 millions de livres sous forme de notes de 1.000, 300 et 200 livres, appelées « Assignats », qui seraient garanties par des parcelles de terrain ou de terre. D'ailleurs, chaque note porterait intérêt à hauteur de 3%, afin d'encourager les épargnants à les amasser.
L’apport d’argent frais donnerait au trésor français « de quoi payer les dépenses immédiate…. De quoi soulager les besoins de la nation…. De quoi stimuler les affaires. [et] donner à tous les capitalistes, grand ou petit, les moyens d'acheter l’immobilier de l’Eglise. ». Avec ces rentrées d’argent nouveau, la nation payerait ses dettes et obtiendrait de nouveaux crédits - proposition qui semblait à toute épreuve. Au début, les résultats de l’émission des assignats ont semblé un rêve devenu réalité, dit White : « le Trésor a immédiatement été considérablement soulagé ; une partie de la dette publique était payée ; des créanciers ont été encouragés ; le crédit rétabli ; les dépenses ordinaires étaient couvertes. ; le commerce a augmenté et toutes les difficultés ont semblé disparaître. »
Si les autorités s’en étaient tenues là, suggère White , les effets auraient été réellement salutaires. Malheureusement , « dans les cinq mois de l’émission des quatre cents millions de livres en assignats, le gouvernement les avaient dépensé et s’était trouvé de nouveau en situation de détresse. » Immédiatement les gens dans tout le pays ont commencé à pleurer pour une autre émission de notes. Les critiques du papier-monnaie ont averti qu'il ne devrait pas y avoir d’arrêt une fois la nation engagée sur la pente glissante de l'inflation, mais d'autres ont écarté l'avertissement, affirmant que « le peuple étaient maintenant aux commandes et qu'il peut vérifier cette question chaque fois que c’est nécessaire. »
C’est ici où commence le parallèle inquiétant avec les USA d’aujourd’hui.
En 1790, les pro-papier-monaies s'étaient persuadés que les pièces [métaux précieux, pièces de monnaie] étaient maintenant une forme démodée de devise . Après tout ; qu’est-ce qui pouvait être meilleure que l'argent garanti par la terre, laquelle ne pouvait que s’apprécier en valeur ? Ceci nous rappelle le boom de l’immobilier aux USA et les affaires faciles et les prêts sur hypothèque surcotées qui ont été attribués aux emprunteurs secondaires .
Prenez le Comte de Mirabeau, un des plus grands avocats et démagogues du papier-monnaie, qui à ce moment là prononça son fameux discours « gardez le cap », concluant « nous devons accomplir cela même que nous avons commencé. » ,
Ou bien prenez Pierre Paul Royer-Collard (qui rappelle fâcheusement Ben «l’ hélicoptère » Bernanke ) quand il a dit devant l'Assemblée Nationale, « s'il est nécessaire de créer cinq mille millions de plus de papier-monnaie, décrètez-le joyeusement. » C'était une affaire faite, et la France a commencé sa glissade dans l'inflation. Bientôt les appels pour des notes de petite dénomination se développèrent plus fort. « La devise meilleur marché avait en grande partie chassé la plus chère, » écrit White, le papier avait fait disparaître les petites pièces, principalement celles en argent et en cuivre; toutes sortes de notes « manuelles », circulant sous le nom des « billets de confiance, » inondèrent la France (63 sortes à Paris seul) . "
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