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    Qui a lu ce livre du grand ALI ZAMOUM Ad t yerhem rebbi?
    Dernière modification par asirem213, 08 février 2008, 12h46.

  • #2
    Hommage

    La Dépêche de Kabylie - 27 août 2006

    Hommage
    Ali Zamoum : Réflexion et actions



    Ali Zamoum, décédé le 28 août 2004, a toujours été un militant de la cause nationale, mais aussi militant de toutes les causes citoyennes. Ceux qui l’ont connu savent qu’il a été rebelle à toute idée préfabriquée, préconçue ; à tout carcan illogique ; à tout idéologie raciste ; à tout système basé et/ou reposant sur l’injustice, sur des idées obscures, sur des prétentions inavouées…

    Il a été, effectivement, rebelle à tout cela. En contrepartie, il a toujours été clair et précis dans sa démarche, ayant pensé et défini ses positions, son engagement et ses actions.
    Il n’a jamais tergiversé : lorsqu’une action est juste, il s’y engage prenant fait et cause pour elle.

    La référence, chez lui, je crois pouvoir dire, est l’intérêt du pays, l’intérêt des citoyens, la contribution à la satisfaction des besoins et droits des opprimés, des nécessiteux. En cela, il ne s’est jamais départi de son engagement, ayant su garder ses repères et références intacts, et ce, depuis son jeune âge. Pour cela, il a été un militant des causes justes. Profondément humain, attaché à la société et s’identifiant à elle, il a répondu aux attentes, apporté une aide aux appels de détresse. Il l’a fait, donné l’exemple toute sa vie durant.

    Sans revenir sur son militantisme et engagement pour la libération du pays du joug colonial, ce qu’il a traité dans son livre Tamurt Imazighen, ni sur son activité au sein de l’administration centrale, il s’agira, aujourd’hui, de montrer l’engagement du citoyen Ali Zamoum. Dans un entretien à la radio en juin 1989, il disait : “J’ai fait mon devoir comme tout le monde. Il faut, je crois, surtout s’interroger sur ce que l’on est aujourd’hui et non sur ce que l’on a été. Ce n’est pas le peine d’insister sur ce que j’ai été. On peut avoir été un grand moudjahid et devenir ensuite une grande fripouille ; hélas, il y en a beaucoup d’ailleurs. Je me considère comme citoyen”.

    Ali est un citoyen au sens “global/pluriel” du terme : il n’agit pas pour son compte personnel, mais a toujours orienté son action vers l’intérêt collectif. Déjà, à l’Indépendance, il eut l’initiative de lancer le Secours national de solidarité afin de récupérer l’ensemble des jeunes cireurs de la capitale pour les scolariser dans une école au château Holden à Douéra, ancien centre de torture de l’armée française. Depuis sa mise à la retraite, il anima beaucoup de conférences dans différents villages.

    Il s’attela aussi à redynamiser d’activité villageoise par la remise en action de la djemaâ - structure ancestrale que les villageois avaient quelque peu oubliée, délaissée… ce qui satisfaisait, apparemment, les pouvoirs publics. C’est justement lors de l’assemblée générale de la djemaâ du village Ighil Imoula le 1er novembre 1987, qu’après examen du bilan d’activité, Ali, qui en était président, proposa un programme d’action pour l’année suivante avec suggestion de construction d’une stèle commémorative du 1er Novembre 54 au lieu et place où fut tirée la proclamation annonçant le déclenchement de la lutte. A propos de cette stèle, inaugurée le 1er Novembre 1988, Ali constatait avec amertume que :

    1- Le FLN officiel ne savait même pas que la proclamation fut stencylée et ronéatypée au village Ighil Imoula ;
    2- Les structures du FLN ne prenaient pas en charge l’histoire de la guerre de Libération nationale ;
    3- Les responsables du FLN avaient, dès l’annonce de cette initiative, commencé à faire des enquêtes pour déterminer s’il est vrai ou pas que la proclamation a été tirée à Ighil Imoula.
    4- Certains mêmes s’étaient opposés à l’édification de la stèle.

    En 1987, Ali Zamoum n’était pas structuré dans le FLN. “En 1965, lorsqu’il y a eu le coup d’Etat, j’ai terminé avec le FLN. Je n’avais rien à foutre là-dedans. Je l’ai quitté et je n’ai rien regretté jusqu’à aujourd’hui”. Dans la même logique, il refusera toute décoration des pouvoirs publics, considérant qu’il y a trop de fausses déclarations de moudjahidine, dont de grands officiers dans l’armée et responsables dans l’administration.

    Tout naturellement, une association dénommée “Novembre 54” fut créée par Ali Zamoum dont le siège provisoire fut l’Ecole supérieure des beaux-arts d’Alger, aidé en cela par Ahmed Asselah, alors directeur, assassiné en compagnie de son fils Rabah, en 2004, dans l’enceinte même de l’école.

    Un déclic n’est produit, dit-il, lorsque le 1er novembre 1984, le FLN avait interdit une conférence qu’il devait animer sur les détenus politiques et qu’il venait d’entendre à la Chaîne II de la radio un invité traiter des “5 raisons pour ne pas épouser une femme”. “Celui-là a le droit de parler à tout le monde et de dire des bêtises comme ça, on ne l’arrête pas, bien plus, on met à sa disposition tous les moyens pour distiller ce discours officiel ; et moi, on me dit que je n’ai pas le droit de parler de la lutte de libération, d’évoquer le vécu des Algériens pour permettre justement à ce monsieur de parler librement avec eux…”.

    Ali a vraiment conscience qu’il ne faut pas laisser faire, laisser passer tous les desiderata des hommes de pouvoir, mais qu’il faut, par contre, témoigner, sensibiliser les citoyens et surtout les jeunes, rester proche d’eux. Il a de tout temps pris et manifesté un grand intérêt aux préoccupations des masses et s’est positionné dans une trajectoire de réponse aux attentes sociales collectives. Il y a une imbrication entre l’homme et les villageois, une identification entre celui-ci et ceux-là, tel que l’apport de l’un aux autres devient pluridimentionnel. Slimane Laouari écrivait en 2000 à ce propos :
    “C’est fou ce que la présence d’un homme peut transformer un espace banal, à la limite de la désolation, en haut lieu de convivialité. De sa silhouette, Ali Zamoum emplit ces lieux sans jamais les hanter, tellement il s’efforce à la discrétion. “Il est là” et c’est déjà un insondable bonheur pour ces hommes qui sont” tellement seuls alors qu’il est nombreux”. De son itinéraire pourtant fabuleux, il se refuse de tirer un quelconque faire-valoir personnel”. Quand on disait à Kateb Yacine que quelqu’un se reconnaissait en lui, il répondait : “Eh bien, c’est simple, nous sommes tous les deux des Algériens”. Ali et Yacine firent ensemble un long parcours. Directeur de la formation au ministère du Travail, Ali propose à Yacine de rejoindre cette structure et d’intégrer la troupe du Théâtre de la mer, chargée de diffuser et de développer l’activité culturelle dans les CFPA pour les stagiaires.

    La troupe deviendra l’Action culturelle des travailleurs (ACT) et sa première pièce en arabe dialectal populaire fut… Mohamed, prends ta valise.

    De Yacine, Ali dit ceci :
    “J’ai découvert d’abord un chercheur, car tout ce qu’il faisait exigeait beaucoup de travail de recherche surtout. “…Avec “Mohamed prends ta valise”, j’ai admiré chez Yacine le travail collectif. C’est avec les comédiens, les acteurs que la pièce a été écrite, réalisée et produite. Ayant vécu de très près la conception de cette pièce, ce qui m’a séduit le plus, c’est qu’il n’y avait pas de sénario, tout a été monté pierre par pierre, avec tous les intéressés, ce qui lui confère une réelle authenticité de pièce collective”.

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    • #3
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      En fait, le ministère du Travail considérait que les stagiaires, les travailleurs avaient besoin d’une formation complémentaire à celle qu’ils recevaient au plan technique. “Il fallait les sensibiliser et leur montrer les choses afin qu’ils comprennent un peu les enjeux, le monde, les rapports de force…et on avait pensé que la culture permettait cette formation complémentaire. L’activité culturelle est, en effet, quelque chose qui ouvre toutes les voies possibles du savoir”. La troupe était composée de jeunes souvent chômeurs et était itinérante, tout le temps en déplacement : chez les travailleurs, auprès des soldats, dans une caserne, dans les fermes autogérées, les écoles, les maisons d’enfants…, dans la rue ; en tous les cas partout où il y avait un espace. La Télévision (algérienne) n’a jamais diffusé le travail de Yacine. L’association Novembre 54 proposait la création d’une fondation Kateb Yacine afin de recueillir ses œuvres et les faire connaître aux jeunes. Les deux vécurent proches et très liés et c’est d’ailleurs cette amitié qui donna naissance au livre Tamurt Imazighen écrit par Ali, à l’origine raconté à Yacine.

      Ali Zamoum, sans se départir de cet engagement culturel, s’est efforcé à sensibiliser les populations villageoises sur divers thèmes : histoire, militants nationalistes et surtout les militantes en rédigeant des biographies dont celle de Lalla Fathma N’Soumer, à propos de laquelle il dit :

      “Lalla Fathma N’Soumer a joué un rôle extraordinaire durant la colonisation et notre gouvernement n’a jamais parlé d’elleles Algériens sont fous de ne pas réhabiliter une héroïne comme celle-là, d’ignorer une femme comme elle. On a besoin de montrer aux Algériens que les femmes sont comme les hommes, c’est-à-dire capables de faire des choses extraordinaires. Les hommes ont un sentiment de mépris envers elles, ne les considérant pas. Il faut réhabiliser les femmes”. Ali rédige donc un document d’une vingtaine de pages sur cette héroïne et entreprend des démarches auprès du HCE, ministère des Moudjahidine et ONM demandant à ce que les cendres de Lalla Fathma N’soumer soient ramenées à l’occasion du 1er-Novembre au carré des Martyrs d’El Alia.

      Quelques années après, les autorités procédèrent à cette opération… un 3 juillet. Ali Zamoum a aidé également des associations de jeunes de plusieurs villages dont celle qui a réalisé en 2002 la stèle à la mémoire de Matoub Lounès pour son combat pour la culture n tmazight (la stèle a malheureusement été saccagée en 2006).

      Sensible aux préoccupations des citoyens et préoccupé lui-même par les conditions socio-économiques du peuple, et faisant le point de la crise en Kabylie, il remarque que : “… Il y a plus de 2 ans que la tension dure. Des grèves, de la violence, une activité économique qui a chuté, un chômage encore plus fort. Les gens veulent que les affrontements cessent pour que la vie sociale reprenne un cours normal et que l’on puisse répondre à ses interpellations. Que cela s’arrête, donc, certes mais pas à n’importe quel prix, ajoutant ceci : “La question qui me travaille toujours est comment peut-on accéder à la démocratie ?”.

      C’est ainsi que tout naturellement en 2001, il interpelle avec des compagnons le président de la République sur les risques de dérapage de la société et la nécessité, voire l’urgence, de la mise en œuvre d’actions concrètes “pour répondre positivement aux revendications légitimes de la population et de la jeunesse en particulier”.

      “Des mesures encore plus décisives doivent être prises pour rompre avec les causes profondes de la crise qui ont acculé au désespoir toute cette jeunesse qui a cru pouvoir, par sa seule spontanéité jusqu’au sacrifice de sa vie, mettre un terme aux fléaux innombrables dont souffre la société algérienne dans son ensemble à travers la négation des droits démocratiques à l’identité culturelle, à l’équité sociale, à la liberté d’expression, à la sécurité des personnes et des biens.

      “Aucun patriote ne saurait se dérober à un devoir civique, d’engagement sans restriction dans le combat pour la démocratie et la République en temps et lieux où il peut agir au mieux, c’est-à-dire au milieu des gens avec qui nous vivons et auxquels nous sommes profondément attachés. “…la lutte contre la corruption qui gangrène au quotidien tous les niveaux de fonctionnement de l’Etat doit être engagée courageusement en appui sur toutes les initiatives populaires organisées dans le cadre associatif réglementaire ou traditionnel comme les djemaâte des villages dont il serait souhaitable d’enrichir le fond et la forme de leur intervention dans le sens de la consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit.

      “Le potentiel considérable de progrès constitué par les aspirations des mouvements féminins au progrès social et culturel appelle un soutien privilégié des pouvoirs publics pour favoriser son expression pleine et entière pour faire barrage à toutes les tentatives de régression obscurantiste et accélérera l’accès de la société algérienne à la modernité”.

      Il y a chez Ali Zamoum une préoccupation permanente de voir l’Algérie évoluer vers la démocratie, champ d’expression de tous les courants, de toutes les potentialités, structure d’émergence des revendications citoyennes, système de satisfaction des besoins des masses populaires, mode d’évolution et de vie régi par la justice, la légalité, l’équité…

      Il reste tout de même très lucide dans ses argumentations car très imprégné des réalités du pays, du quotidien des citoyens et de leurs conditions d’existence. Pour lui, c’est donc un devoir d’apporter sa contribution pour soulager la misère et la souffrance de certains, fort nombreux malheureusement ; un devoir d’agir dans le sens positif, ou tout simplement de faire ce à quoi on est sensible.

      En septembre 1996 (le 5), il crée avec des amis l’association Tagmats (en berbère, fraternité - solidarité), dont la vocation est d’aider les nécessiteux, des personnes dans le besoin, économiquement faibles.

      L’association qui porte aujourd’hui son nom (tagmats Ali Zamoum) a pu réaliser beaucoup d’actions utiles, telles la gratuité de consultations médicales et examens radiologiques pour des malades indigents, l’octroi ou mise à disposition de fauteuils roulants et autres matériels (béquilles, matelas anti-escarres…), la fourniture de lunettes de vue aux nécessiteux avec priorité aux enfants scolarisés, la collecte et distribution sous contrôle strict de médicaments, l’utilisation de l’ambulance pour le transport de malades vers les hôpitaux, les laboratoires d’analyses médicales ou centres d’imagerie, le transfert de dépouilles mortelles ; ainsi que la distribution de livres, produits alimentaires, effets vestimentaires… Il convient de signaler que Tagmats Ali Zamoum bénéficie d’une aide et assistance fort appréciable de citoyens, médecins, pharmaciens et autres structures.

      Une grande initiative de Tagmats fut l’idée de projet d’un centre de santé à Halouane dans la daïra de Boghni, en région du Djurdjura, dont les conditions de vie sont très dures ; projet cher à Ali-Zamoum et qui arrive, aujourd’hui, à sa phase de réalisation, ce qui lui tenait à cœur ainsi qu’à tous les villageois.


      Rabah Zamoum


      Et moi personnellement je te rends un grand hommage Rabah

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      • #4
        il serait opportun de poster des extraits de son livre. je ne l ai pas encore.
        merci.
        Lu-legh-d d'aq-vayli, d-ragh d'aq-vayli, a-d'em-tegh d'aq-vayli.

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        • #5
          Merci pour l'apperçu de cet hommage oh combien utile de Zamoum. Je n'est pas encore lu son livre, ou est ce qu'on peut le trouver? merci d'avance.
          Dernière modification par bledna, 22 février 2008, 18h10.

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