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Algérie : Construire et défendre l’alternative démocratique et citoyenne.

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  • Algérie : Construire et défendre l’alternative démocratique et citoyenne.

    La Rencontre Maghrébine du 26 janvier 2008, intégrée à la journée mondiale de mobilisation et d’action impulsée par le Forum Social Mondial fut riche à un double point de vue : les apports de connaissances et le débat démocratique. Ce fut une journée pas comme les autres, puisque dominée par la présence des jeunes, filles et garçons, venus de Sougueur, Tiaret, Oran Mostaganem, Sidi bel Abbés, Boumerdes, Alger, Tizi Ouzou, Bejaia, Bouira, Chorfa, Raffour, Beni Yenni, Skikda, Batna, Constantine, animateurs et adhérents de diverses associations depuis les amis de la Culture de Bejaia aux défenseurs de l’environnement de Tizi Ouzou, en passant par le Mouvement Citoyen de Tizi Ouzou. Sans oublier la présence du jeune journaliste marocain Fouad Medni, arrivé à la dernière minute de Rabat et vite adopté par les jeunes algériens. Nous aurions aimé que la présence des maghrébins fût plus importante ; à tout le moins à la hauteur de nos propositions, mais enfin, un jeune du Fmas, c’était mieux que rien.

    La journée fut articulée en deux grands moments : le matin, centré sur la connaissance de la mondialisation, l’après midi, sur celle de l’altermondialisme et des problèmes de la construction des fora sociaux, notamment du FSA et du FSMAGH.

    Tour à tour, économistes et sociologues : Hamid Ait Amara, Ahcène Amarouche, Zoubir Arous, Chems Eddine Chitour ont tracé, au cours de la matinée, les contours de la globalisation et de ses effets sur le monde, les nations et les Etats.

    Un monde impitoyable

    Prédation, destruction de l’environnement, bouleversements climatiques, inégalités croissantes, paupérisation accrue du monde, largage et précarisation de pans entiers de la société planétaire, hégémonie de l’impérial colonialisme et domination totalitaire du néo libéralisme, guerres et dévastations, y compris le terrorisme aux multiples visages, pour s’assurer la main mise totale sur les richesse du monde, utilisation de nouvelles stratégies pour dominer le marché, pompage des ressources humaines du Sud et de sa sève intellectuelle et créatrice, formatage des esprits par l’usage de nouveaux concepts tel que celui de « politique de civilisation » servie comme écran de fumée pour dissimuler les avancées concrètes dans la conquête des marchés et des sympathies, mac donaldisation de la culture, etc.

    Les harraga : résistance et révolution

    Le phénomène harraga a été conçu, dans ce monde impitoyable, comme une forme d’expression révolutionnaire de résistance et de rejet de la société imposée, aujourd’hui, aux jeunes ; et non une culture du désespoir ou de la fuite. Plutôt une culture du risque consciemment assumé. Et Ahmed Badaoui de rappeler le mot de Boualem Sansal, les harraga sont « des prisonniers évadés » de la grande prison qu’est devenu leur pays. »

    Dominabilité

    Presque tout, disons l’essentiel, a été passé en revue. Le débat a permis de mettre en évidence d’autres aspects, notamment la nécessité de commencer par faire notre autocritique, mettre en évidence les racines du mal au sein de nos propres sociétés, lutter contre les formes modernes de ce que nous pourrions appeler notre colonisabilité – concept cher à Malek Bennabi – et qu’un intervenant à appelé « dominabilité » ; ce qui, somme toute, revient au même.

    Touche pas à mon identité

    Mise en évidence des problèmes d’identité, de la quête identitaire perçu comme l’un des moyens de lutter contre le formatage planétaire des esprits. « Non il n’y pas de déficit identitaire chez la jeunesse algérienne s’est écrié Mhand de Bejaia, mais plutôt le contraire, la fierté d’être algérien », jusqu’à l’excès, trait dominant de la personnalité algérienne. Rapprochement et contiguïté des concepts, à la racine trilitaire « h,r,g » inversée, comme harraga et hogra ; la hogra nourrissant et justifiant la harga. Retour sur les inégalités avec le constat, somme toute planétaire, de Sid Ali, , « nous sommes dans un pays où la minorité possède le pouvoir et l’argent, et où la majorité n’a ni argent ni pouvoir ».

    La quadrilatère de la domination

    Et Souak Arezki de dérouler le quadrilatère de la domination : développement des échanges, des IDE, la multiplication des multinationales et la titrisation (phénomène spéculatif mondial) qui a failli entraîner un nouveau krach planétaire. Puis et toujours, expression de notre passagère impuissance, la sempiternelle question « Que faire et quelles alternatives ? » face au rouleau compresseur de la mondialisation, de cette nouvelle forme de l’impérialisme qui, pour vous coloniser, n’a plus besoin d’envahir votre espace, de cette forme de prédation qui se sert d’hommes de paille, relais et vicaires nationaux, pour vous manger de l’intérieur, « à petit feu ».

    Connaître l’altermondialisme

    L’après midi fut consacré à l’altermondialisme : mythe ou réalité ? Connaissance de la Charte de Porto Alegre que la plupart des jeunes découvraient. Comment en approfondir la compréhension pour ensuite en diffuser, en débattre le contenu et se l’approprier. Puis, la question des perspectives du mouvement altermondialiste fut abordée au travers de deux textes produits, l’un en 2005, à Porto Alegre, lors de la cinquième édition, soit en 2006, à Bamako, sous la forme d’un l’appel. Les deux textes se voulaient évaluatifs du chemin accompli depuis 2001, mémoire de l’essentiel des acquis de la réflexion engagée au cours des six premières éditions du FSM, et perspectives d’évolution du processus, selon propositions d’actions classées en thèmes récurrents d’une édition à l’autre.
    Un jour, liberté naîtra, volonté existera, conscience on aura, et enfin, la paix sera...

  • #2
    L’intelligence planétaire

    Un mouvement jeune, n’ayant que sept ans d’âge, mais ayant levé tant d’espoir après la chute du mur de Berlin, en mobilisant et en stimulant l’intelligence collective planétaire. Des hommes et des femmes égaux et solidaires, appartenant à toutes les générations, sans exclusive ni exclusion, dont la motivation essentielle est de militer pour un monde meilleur, plus équitable, plus juste et plus pacifique, en un mot plus humain, et de lutter de toutes leurs forces coalisées, contre les méfaits du néo libéralisme.

    To be or not to be…Système

    Tour à tour, les participants ont entendu Si Mohamed Baghdadi et Lakhdar Mariche, décliner l’altermondialisme à travers le Manifeste de Porto Alegre(2005) et l’Appel de Bamako(2006) : les repères qui en ponctuent la marche, ses avancées et ses reculs, obstacles et difficultés semés sur son parcours, ses limites et les horizons qu’il ouvre, nourris et tendus par la seule volonté du changement, les luttes qu’elle inspire, les réseaux qu’elle suscite, les victoires toujours remises en cause parce rien n’est définitif, rien n’est acquis dans un mouvement n’ayant pas encore trouvé sa cohérence ou sa cohésion. Faudrait-il d’ailleurs qu’il la trouvât ! Faudrait-il qu’il évoluât vers plus d’organisation, ou fasse système, comme le préconise Bernard Cassen, face au rouleau compresseur du système de la globalisation riche de l’intégration des forces qui le constituent : le pouvoir, l’argent, les armes et les armées, le savoir et les médias ; impitoyable batterie déployée face à la volonté et aux aspirations des peuples avides de changement, de démocratie, de justice sociale et de paix.

    Perdre son âme !

    En se muant en système n’y perdrait-il pas son âme qui est justement de n’être pas système, mais conscience du monde, force de proposition et d’interpellation pour gérer la planète au bénéfice du plus grand nombre, notamment des déshérités et des plus démunis, ou mieux, selon le mot de Fanon, « les damnés de la terre ». Et, pour changer le monde, ne faudrait-il pas être mieux organisés ont dit certains, au cours du débat ? ne faudrait-il pas avoir du pouvoir ? Frantz Fanon n’a–t-il pas dans « Les damnés de la terre », son œuvre maîtresse, fait l’apologie de la violence comme seule issue pour changer le rapport de forces, changer le monde et faire en sorte qu’un autre monde soit possible.

    Des questions phares

    Le débat s’est polarisé sur les questions de principes et d’idéologie, d’organisation et de démarche de construction du mouvement, de communication et de moyens d’action. Tous ont reconnu que la Charte des Principes était le texte de référence par excellence qui donnait « la ligne » comme certains l’ont avancé, se référant implicitement à l’organisation partisane. Comme il a été reconnu que l’alternative démocratique et citoyenne était l’épine dorsale de toute entreprise tendant à changer l’état du monde.

    Verticalité et horizontalité

    En matière d’organisation, les modes dominants d’organisation ont été évoqués ; depuis l’organisation pyramidale jusqu’aux formes anarchisantes préconisées par Bakounine, en passant par l’organisation en réseau, fondée par la Charte de Porto Alegre. Toutefois les formes d’organisation ne sont que les instruments de mise en œuvre d’idées et de principes directeurs d’un mouvement déterminé. Cependant, la contradiction inhérente au fait d’accepter la Charte de principes comme référent idéologique et de préconiser la forme hiérarchique et pyramidale comme référent organisationnel a été perçue par l’ensemble des participants. Tout autant que la nécessité de continuer à rechercher les meilleures formes d’organisation pouvant servir l’idéologie altermondialiste ; et que l’organisation devait faire l’objet de recherches et d’expérimentations multiples sur la base du mot d’ordre « d’autres formes d’organisation sont possibles ».

    Construire le Maghreb des Peuples

    En examinant la question de la construction maghrébine il a été reconnu que c’est la nature actuelle du pouvoir dans tous les pays maghrébins qui s’oppose à la construction du Maghreb des peuples et à la dynamique du changement. Il a été recommandé de continuer à approfondir la construction nationale en synergie avec les évolutions à travers le monde, le continent et la région. Comme de donner la priorité à l’action, tout en la nourrissant des acquis de la science et de la technologie, car la changement ne peut intervenir que par l’action sur le terrain.

    La rencontre s’est terminée sur le souhait de voir se tenir, en janvier 2009, le Premier Forum Social Algérien, avant l’organisation de la neuvième édition du FSM, et toutes les entités ayant participé à la Rencontre maghrébine, commencer à préparer cet événement.
    Un jour, liberté naîtra, volonté existera, conscience on aura, et enfin, la paix sera...

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