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Phénomène de société, phénomène à la mode

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    Phénomène de société, phénomène à la mode

    Pour le sociologue Nacer Djabi, spécialiste de la violence urbaine, le recours à la méthode du kamikaze est devenu un phénomène à la mode. Avec le concours capital des chaînes satellitaires arabes, d’Internet et sur fond de conflits majeurs comme la guerre en Irak ou la guerre livrée contre les Palestiniens, l’acte kamikaze subjugue les foules juvéniles et attire vers lui de nombreux candidats au martyre. Dans le cas de l’Algérie, précise l’universitaire, l’apparition des kamikazes est à interpréter d’abord comme une preuve de faiblesse des groupes terroristes. « Recruter des adolescents est la preuve que les maquis sont en mal de reproduction, de mobilisation. » Son collègue et chercheur au CREAD, Zoubir Arrous, estime, quant à lui, les risques que le GSPC aille dans le sens de l’intensification de ce type d’attentats assez élevé, même si celui-ci se trouve être en « phase terminale ». La crainte viendrait du fait que le pays renferme, selon lui, un « gisement inépuisable » en candidats aux opérations suicide. En juin dernier, 13 « candidats » kamikazes, âgés de 13 à 18 ans, ont été condamnés par le tribunal de Boumerdès à 3 ans de prison avec sursis. Les services de police au Maroc ont démantelé, un mois auparavant, un réseau djihadiste composé de 20 jeunes candidats kamikazes. H’mida Layachi affirme avoir tout récemment récolté le témoignage d’un jeune « déserteur » des maquis du GSPC qui lui a avoué avoir rencontré une centaine de jeunes recrues toutes candidates à l’opération suicide. La nouvelle donne indubitablement froid dans le dos. L’attirance et l’engouement que suscitent les opérations suicide s’expliquent, selon H’mida, par le rôle déterminant que jouent les sites de propagande djihadiste et certains médias arabes qui entretiennent le flou sur les actes relevant de la « résistance » à l’envahisseur et au terrorisme. La propagande djihadiste a démontré, constate-t-il, toute son efficacité au point de transformer l’auteur d’un attentat suicide en « héros » des temps modernes. En Algérie, dit-il, même si le discours officiel ne l’admet pas encore, Al Istichadi est mis sur un piédestal, adulé et mystifié par les foules. Zoubir Arrous trouve, quant à lui, au phénomène des motivations socioéconomiques : « La pauvreté, le chômage, l’absence de perspectives, l’éclatement de la cellule familiale sont autant de ferments pour une situation explosive. » Une « fragilité » remarquablement exploitée par les islamistes ultra et par les recruteurs des groupes terroristes qui transforment le jeune en bombe humaine. Le sociologue fait remarquer que les auteurs de ces attentats sont les « premières victimes » du discours haineux et nihiliste distillés par ces derniers. « Ils n’ont pas choisi, car ils ont été compromis par ceux qui développent une interprétation erronée de la religion, qui versent dans le takfir (…) » « Ce sont des jeunes complètement désabusés, ajoute-t-il, désappointés et blasés et qui se donnent la mort pour un rien ». Le taux élevé de suicide chez les jeunes est, selon lui, très révélateur. « Les Algériens se suicident de plus en plus et par différents procédés : ils se pendent, se flinguent, se jettent du haut d’un pont, d’un immeuble, par el harga (émigration clandestine) sur des barques de fortune. » Le « mal-être » algérien se découvre sous ses effroyables expressions. Phénomène en vogue, celui des harraga, a atteint ces dernières années des proportions plus qu’inquiétantes. Les forces navales algériennes ont révélé fin septembre, qu’entre 2005 et 2007, plus de 2340 candidats à l’émigration clandestine ont été interceptés en pleine mer ou sur les côtes algériennes. 1302 ont été secourus au large et sauvés d’une mort certaine, tandis que les autres ont été interceptés sur les côtes au moment où ils s’apprêtaient à embarquer. En 2007 et jusqu’à septembre dernier, 918 harraga ont été sauvés, et 1382 jeunes harraga ont été interceptés. Autre manifestation du désespoir, le suicide. En Algérie, on recense un suicide toutes les 12 heures, selon une étude de la Gendarmerie nationale. La même étude qui reprend des statistiques officielles entre 1999 et 2005 indique que le taux de suicides a connu un « bond effrayant », passant de 0,94 en 1999 à 2,25 pour 100 000 habitants en 2003, soit 3709 cas de suicide, dont 2785 hommes et 1423 tentatives de suicide dont 848 femmes. Les sociologues s’accordent à relier ces phénomènes de société. Mlle Boukaoula, la responsable de la cellule d’écoute psychologique de la Gendarmerie nationale, initiatrice de rencontres de sensibilisation des jeunes contre la propagande dijhadiste menée durant le Ramadhan dans un lycée de Bab El Oued, met en avant la « démission » des parents face à la montée du discours faisant l’apologie du terrorisme et de l’attentat suicide.
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  • #2
    Harraga-kamikaze ou la suicide attitude

    Le nombre de jeunes rejetés chaque année par l’école algérienne est tout aussi ahurissant. Environ un demi-million de déscolarisés chaque année, selon Osmane Redouane, le porte-parole du syndicat autonome, CLA. Désignés à tort ou à raison comme des « fabriques » potentielles de terroristes, l’école et la mosquée algériennes ont fort à faire avec cette image négative qui leur est collée bon gré, malgré gré. Si « négative » que Aboubakeur Benbouzid et Bouaballah Ghlamallah, respectivement ministres de l’Education nationale et des Affaires religieuses, s’étaient sentis après les derniers attentats kamikazes, contraints à briser le silence. Lors de sa dernière sortie algéroise, M. Benbouzid met en avant comme argument de défense l’attentat kamikaze de Dellys. Devant la presse, le ministre de l’Education a « promis » d’expurger aussi bien l’école de ces « talibans » que les livres et manuels scolaires de toutes les références à l’Islam militant et rétrograde. Le ministre des Affaires religieuses s’est, quant à lui, fondu en mille explications pour défendre les lieux du culte (et les imams) assimilés à des laboratoires où se fabriquent les commandos suicide. Le cas de l’imam, « disparu » de la mosquée de l’Apreval (Kouba), à qui est prêté un rôle décisif dans le recrutement et l’endoctrinement de jeunes kamikazes, comme Nabil Belkacemi, reste édifiant. Mais pour Bouabdellah Ghlamallah, il ne s’agit que d’« une hirondelle qui ne fait pas le printemps ». Tout en reconnaissant l’existence d’un discours « extrémiste » au sein de certaines mosquées, le ministre réfute l’accusation selon laquelle les lieux de prières aient été impliqués dans le recrutement des auteurs d’attentat suicide. D’après lui, le recrutement des kamikazes ne se fait pas à l’intérieur des mosquées, mais par l’entremise du « milieu de la drogue ». Dans le même entretien, le ministre des Affaires religieuses affirme que l’Etat a pris des « mesures » pour reprendre aux salafistes notamment le contrôle des mosquées et surtout les mosselas (salle des prières non autorisée). Et en Algérie, il y a quelque 14 500 mosquées à surveiller de près.

    Aziri M.

    (Source : « ElWatan » (Quotidien – Algérie), le 24 octobre 2007)
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    • #3
      Térrorisme moral

      Mais, que pensez vous de notre président qui déclare que le port des habits afghans fait partie des libertés individuelles? Que pensez vous des salafiates qui viennent le jour des soutenances de projets de fin d'études déguisés et puants des senteurs désagréables? C'est choquant n'est ce pas? A l'université vous n'avez pas le droit de parler, sinon vous serez lynché. Et les responsables voyous et le térrorisme moral, il faut en parler aussi?

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