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Le Kosovo à l'heure de l'indépendance

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  • Le Kosovo à l'heure de l'indépendance

    Le premier ministre kosovar, Hashim Thaci, a décidé de maintenir le suspense jusqu'au bout en refusant, vendredi 15 février, lors d'une conférence de presse à Pristina, d'annoncer le jour retenu pour proclamer l'indépendance du Kosovo. Mais il semble que la date du dimanche 17 février relève du secret de polichinelle. "Tout est prêt. Le protocole est réglé. Le premier ministre se rendra, dimanche, auprès du président du Parlement pour demander une réunion exceptionnelle de l'Assemblée. Le temps de convoquer et de réunir les groupes parlementaires, la proclamation devrait intervenir dimanche après-midi", affirme une source proche de M. Thaci.

    Samedi, le premier ministre a évoqué la date de dimanche, tout en restant prudent : "Demain sera un jour calme, de compréhension (mutuelle) et (le jour) de l'engagement de l'Etat pour l'exécution de la volonté des citoyens du Kosovo", a-t-il lancé à la presse après une rencontre à Pristina avec des représentants religieux.


    "Le Kosovo déclarera son indépendance dimanche", soutient Borut Grgic, directeur de l'Institut d'études stratégiques, un groupe de réflexion slovène, et ancien conseiller diplomatique d'Agim Ceku, prédécesseur d'Hashim Thaci à la tête du gouvernement. L'Union européenne a, de son côté, donné son feu vert à l'envoi d'une mission civile de quelque 2000 policiers et juristes chargés d'encadrer le nouvel Etat indépendant.


    "CONFLIT GELÉ"


    Le premier ministre kosovar n'a guère d'autre choix que d'entretenir le flou. S'il veut contenir - autant que possible - la liesse populaire qui ne manquera pas de gagner la population albanaise, qui constitue 90 % des deux millions de Kosovars, Hashim Thaci doit s'assurer que tout est sous contrôle pour éviter les dérapages.

    Par ailleurs, les autorités kosovares entendent réduire au minimum la marge de manoeuvre diplomatique de Belgrade et de Moscou, fermement opposés à la déclaration unilatérale d'indépendance du Kosovo, soutenue par les Américains et une majorité d'Etat européens. "La Russie, la Serbie et les Serbes du Kosovo vont avoir une réaction négative immédiate, prévoit Borut Grgic. La Serbie ne reconnaîtra pas le Kosovo. La Russie va demander une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU, alors que les Serbes du Kosovo vont déclarer leur totale autonomie au sein du Kosovo, mais sans déclarer leur indépendance parce que cela reviendrait à reconnaître celle du Kosovo."

    Les Serbes du Kosovo ont pris les devants. A Mitrovica, ville divisée entre Serbes et Albanais, dans le nord de la province, l'Assemblée des municipalités serbes du Kosovo a ainsi décidé d'"organiser des élections locales et régionales" et de constituer son propre "Parlement du Kosovo", en coordination avec Belgrade, lors des élections municipales de Serbie prévues en mai. Confirmant cette initiative, Boris Tadic, le président proeuropéen de Serbie, a indiqué qu'il considérerait le Kosovo comme "un conflit gelé", faisant référence à Chypre, où existe, sans reconnaissance internationale, une "république" turque dans le nord de l'île, divisée depuis les années 1970.

    Autant dire que l'appel lancé par Hashim Thaci aux 200 000 Serbes ayant fui la province en 1999 à "revenir travailler sur leurs terres" a peu de chances d'être entendu. "Dans le Kosovo indépendant, aucun citoyen ne sera discriminé. Nous garantissons des droits égaux et la sécurité. Le Kosovo est la patrie de tous ses citoyens", a répété M. Thaci, qualifié cette semaine de "terroriste" par Vojislav Kostunica, premier ministre de Serbie.

    Christophe Châtelot (Le Monde)

  • #2
    Kosovo: l'indépendance sera proclamée dimanche

    PRISTINA (AFP) - Le Premier ministre kosovar Hashim Thaçi a annoncé pour dimanche la proclamation d'indépendance du Kosovo alors que l'Union européenne (UE) a donné son feu vert à l'envoi d'une mission pour accompagner les premiers pas indépendants de la province serbe. Evènement

    "Demain sera un jour de calme, de compréhension (mutuelle) et (le jour) de l'engagement de l'Etat pour l'exécution de la volonté des citoyens du Kosovo", a déclaré samedi, en référence à la proclamation d'indépendance, M. Thaçi à la presse après une rencontre à Pristina avec des représentants religieux.

    Toutes les sources locales et internationales s'attendaient à une proclamation dimanche. Soucieux de voir l'indépendance reconnue par l'UE et les Américains, M. Thaçi a indiqué à plusieurs reprises que le processus menant à la déclaration d'indépendance était mené par les responsables du Kosovo "en coordination" avec les Occidentaux.

    Les Etats-Unis et plusieurs grands pays de l'Union européenne (UE) ont exprimé au cours des dernières semaines leur intention de reconnaître rapidement l'indépendance du Kosovo après sa proclamation. En revanche, Belgrade, fermement soutenu par la Russie, et les Serbes du Kosovo (un peu moins de 10% de la population) sont opposés à toute indépendance unilatérale de la province.

    "Je n'abandonnerai jamais la lutte pour notre Kosovo", a juré, en prêtant serment vendredi, le président serbe Boris Tadic, réélu le 3 février, qui avait auparavant averti que "les relations ne (seraient) plus les mêmes" avec les pays qui reconnaîtraient le Kosovo. La Serbie et la Russie ont averti jeudi au Conseil de sécurité de l'ONU qu'elles n'accepteraient jamais l'indépendance du territoire.

    Belgrade a par avance "annulé" toute décision des autorités kosovares conduisant à une indépendance, jugée "illégale", et a prévu de s'y opposer par "toutes les mesures diplomatiques, politiques et économiques" possibles. A plusieurs reprises et encore vendredi, M. Thaçi a assuré que la sécurité des Serbes et des autres minorités serait garantie dans un Kosovo indépendant et a appelé à tourner la page du "triste passé".

    Cette proclamation intervient alors que les pays de l'UE ont donné samedi leur feu vert à l'envoi d'une mission de quelque 2.000 policiers et juristes, baptisée, Eulex, chargée d'accompagner l'indépendance du Kosovo.

    Cette mission doit prendre la relève de la Mission de l'ONU au Kosovo (MINUK), qui administre la province depuis la fin du conflit entre les forces serbes et la guérilla indépendantiste kosovare albanaise en 1999. L'UE est divisée sur la question de l'indépendance. Une large majorité de pays européens sont prêts à la reconnaître.

    Mais six Etats, craignant qu'une indépendance du Kosovo n'encourage les séparatismes, ne devraient pas le faire dans un proche avenir: Chypre (en raison de la sécession de la "République turque de Chypre du Nord"), la Grèce, l'Espagne (confrontée aux séparatistes basque et catalan), la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie. La reconnaissance ne se fera pas au niveau de l'UE, mais pays par pays.

    La tâche de l'UE s'annonce comme un défi, en particulier dans le Nord, où vivent 40.000 des 120.000 Serbes présents au Kosovo.

    Le principal leader des Serbes du Kosovo, Milan Ivanovic, opposé à toute indépendance, a rejeté samedi la légitimité de la mission de l'UE.

    "Par essence, la mission (de l'UE) a les caractéristiques d'une occupation et ne sera acceptée ni par la Serbie ni par les Serbes du Kosovo", a-t-il déclaré à l'AFP.

    Dans une première décision concrète contestant d'avance la souveraineté kosovare et augmentant le risque d'une sécession, les Serbes du Kosovo ont annoncé vendredi qu'ils organiseraient sur leur territoire les élections municipales prévues en mai en Serbie et indiqué qu'ils formeraient leur propre Parlement.

    Alors que des violences et provocations sont possibles entre communautés, la Force de l'OTAN au Kosovo (KFOR) a prévenu samedi qu'elle était "absolument déterminée à maintenir la sécurité".

    "Nous allons augmenter notre niveau d'activité au cours des deux prochains jours", a déclaré à la presse le chef de la KFOR, le général Xavier Bout de Marnhac. "Nous réagirons avec une grande fermeté à toute provocation" qu'elle soit le fait d'Albanais ou de Serbes, a-t-il ajouté.

    La KFOR assure depuis 1999 la sécurité au Kosovo. Avec la MINUK, elle y a été envoyée au terme de la résolution 1244 du Conseil de Sécurité adoptée en juin 1999, qui accorde au Kosovo une "autonomie substantielle" tout en réaffirmant la souveraineté de Belgrade sur ce territoire.

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