Algérie : Un prêtre condamné pour avoir prié
Nouvelle loi sur « les pratiques du culte non-musulman »
Rome, 12 février 2008 (Apic)
En Algérie, un prêtre catholique a été condamné par le tribunal d’Oran à un an de prison avec sursis pour avoir «célébré un rite dans un lieu non reconnu par le gouvernement», explique le quotidien catholique italien «Avvenire».
Le Père Pierre Wallez, Français, est condamné en Algérie à un an de prison avec sursis en vertu de la nouvelle loi sur «l’exercice des pratiques du culte non-musulman». Son tort : avoir prié en collectivité. Certes, dans ce pays, l’islam est religion d’Etat mais la liberté de culte est garantie par la Constitution.
Le Parlement algérien a en effet adopté une loi punissant le «prosélytisme» par la prison ferme et une amende pouvant aller de 500’000 à un million de dinars (5'000 à 10'000 euros, soit CHF 7’995 à 15'990).
Mgr Henri Teissier, archevêque a confié au micro de Radio Vatican, comme le rapporte l’agence catholique Zenit de Rome, que «la chose qui surprend le plus est que la condamnation ait été émise parce que le prêtre avait rendu visite à un groupe de chrétiens du Cameroun : il n’a pas célébré de messe, il a seulement prié avec eux, le 29 décembre 2007, juste après Noël».
L’archevêque se dit bouleversé, même si la prison n’a pas été effective, mais il souligne en même temps que l’Eglise locale est très appréciée pour sa contribution au bien de la société algérienne.
Des sources catholiques dénoncent «les graves difficultés que la communauté catholique a dû affronter et continue d’affronter ces derniers mois». Ainsi, un jeune médecin algérien a été pour sa part condamné à deux ans de prison ferme, officiellement parce qu’il avait utilisé des médicaments du dispensaire public qu’il dirigeait dans le bidonville des immigrés de Maghnia «Des médicaments payés par Caritas».
Les tracasseries vont du refus des visas au retrait du permis de séjour, comme en novembre dernier à 4 jeunes prêtres du Brésil venus travailler avec les immigrés africains de langue portugaise.
Le christianisme en Algérie a précédé l’islam
L’actuelle Église d’Algérie puise son origine dans l’ancienne Église d’Afrique. Celle-ci a fait son apparition en l’An 180 avec la « passion des martyrs scillitains », un des premiers documents en langue latine de l’Église. Les vicissitudes de l’histoire ont donné des visages très variés à cette Église. Florissante aux premiers siècles, malgré les persécutions, elle connut son apogée aux 4ème/5ème siècles avec la figure de saint Augustin.
À partir du 7ème siècle, l’islam s’installa progressivement et, au 12ème siècle, l’Église instituée avait disparu de cette région. Malgré tout il y eut toujours des témoins de l’Évangile (marchands, esclaves, aumôniers, ...).
Elle revint au 19ème avec la présence française. De cette époque datent les quatre évêchés actuellement en place : Alger, Oran, Constantine et Laghouat qui englobe tout le sud du pays. L’indépendance de l’Algérie en 1962 et le concile de Vatican II ont marqué un tournant dans son histoire et l’ont aidée à forger son visage actuel. Minoritaire dans une société de tradition musulmane, elle se veut «Une Église de la rencontre». (apic/zenit/vb)
Nouvelle loi sur « les pratiques du culte non-musulman »
Rome, 12 février 2008 (Apic)
En Algérie, un prêtre catholique a été condamné par le tribunal d’Oran à un an de prison avec sursis pour avoir «célébré un rite dans un lieu non reconnu par le gouvernement», explique le quotidien catholique italien «Avvenire».
Le Père Pierre Wallez, Français, est condamné en Algérie à un an de prison avec sursis en vertu de la nouvelle loi sur «l’exercice des pratiques du culte non-musulman». Son tort : avoir prié en collectivité. Certes, dans ce pays, l’islam est religion d’Etat mais la liberté de culte est garantie par la Constitution.
Le Parlement algérien a en effet adopté une loi punissant le «prosélytisme» par la prison ferme et une amende pouvant aller de 500’000 à un million de dinars (5'000 à 10'000 euros, soit CHF 7’995 à 15'990).
Mgr Henri Teissier, archevêque a confié au micro de Radio Vatican, comme le rapporte l’agence catholique Zenit de Rome, que «la chose qui surprend le plus est que la condamnation ait été émise parce que le prêtre avait rendu visite à un groupe de chrétiens du Cameroun : il n’a pas célébré de messe, il a seulement prié avec eux, le 29 décembre 2007, juste après Noël».
L’archevêque se dit bouleversé, même si la prison n’a pas été effective, mais il souligne en même temps que l’Eglise locale est très appréciée pour sa contribution au bien de la société algérienne.
Des sources catholiques dénoncent «les graves difficultés que la communauté catholique a dû affronter et continue d’affronter ces derniers mois». Ainsi, un jeune médecin algérien a été pour sa part condamné à deux ans de prison ferme, officiellement parce qu’il avait utilisé des médicaments du dispensaire public qu’il dirigeait dans le bidonville des immigrés de Maghnia «Des médicaments payés par Caritas».
Les tracasseries vont du refus des visas au retrait du permis de séjour, comme en novembre dernier à 4 jeunes prêtres du Brésil venus travailler avec les immigrés africains de langue portugaise.
Le christianisme en Algérie a précédé l’islam
L’actuelle Église d’Algérie puise son origine dans l’ancienne Église d’Afrique. Celle-ci a fait son apparition en l’An 180 avec la « passion des martyrs scillitains », un des premiers documents en langue latine de l’Église. Les vicissitudes de l’histoire ont donné des visages très variés à cette Église. Florissante aux premiers siècles, malgré les persécutions, elle connut son apogée aux 4ème/5ème siècles avec la figure de saint Augustin.
À partir du 7ème siècle, l’islam s’installa progressivement et, au 12ème siècle, l’Église instituée avait disparu de cette région. Malgré tout il y eut toujours des témoins de l’Évangile (marchands, esclaves, aumôniers, ...).
Elle revint au 19ème avec la présence française. De cette époque datent les quatre évêchés actuellement en place : Alger, Oran, Constantine et Laghouat qui englobe tout le sud du pays. L’indépendance de l’Algérie en 1962 et le concile de Vatican II ont marqué un tournant dans son histoire et l’ont aidée à forger son visage actuel. Minoritaire dans une société de tradition musulmane, elle se veut «Une Église de la rencontre». (apic/zenit/vb)
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